ANSM - Mis à jour le : 15/07/2021
ESOMEPRAZOLE ARROW LAB 20 mg, comprimé gastro-résistant
2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
Esoméprazole........................................................................................................................ 20 mg
Sous forme d’ésoméprazole magnésium dihydraté.............................................................. 21,75 mg
Pour un comprimé gastro-résistant
Excipient à effet notoire : chaque comprimé gastro-résistant contient au maximum 5,65 mg de saccharose.
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.
Comprimé pelliculé, rose pâle, elliptique, biconvexe mesurant 6,55 x 13,6 mm.
4.1. Indications thérapeutiques
ESOMEPRAZOLE ARROW LAB 20 mg, comprimé gastro-résistant est indiquée chez l’adulte pour :
Reflux gastroesophagien (RGO)
· traitement de l'œsophagite érosive par reflux.
· traitement à long terme des patients, après guérison de l’oesophagite, dans le but d’éviter des récidives.
· traitement symptomatique du reflux gastroœsophagien (RGO).
En association à une antibiothérapie appropriée, éradication de Helicobacter pylori pour cicatrisation de l'ulcère duodénal en cas d'infection par Helicobacter pylori et prévention de la récidive d'ulcères peptiques en cas d'infection par Helicobacter pylori.
Patients nécessitant la poursuite d'un traitement par un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) :
· Cicatrisation des ulcères gastriques associés à la prise d'AINS.
· Prévention des ulcères gastro-duodénaux associés à la prise d'AINS, chez les patients à risque.
Traitement du syndrome de Zollinger Ellison
ESOMEPRAZOLE ARROW LAB 20 mg, comprimé gastro-résistant est indiquée chez l’adolescent à partir de 12 ans pour :
Reflux gastroesophagien (RGO)
· traitement de l'œsophagite érosive par reflux
· traitement d'entretien et prévention des récidives après cicatrisation d'une œsophagite par reflux gastro-œsophagien.
· traitement symptomatique du reflux gastroesophagien (RGO)
En association à une antibiothérapie dans le traitement de l’ulcère gastro-duodénal dû à Helicobacter pylori
4.2. Posologie et mode d'administration
Adultes
Reflux gastroœsophagien (RGO)
· traitement de l'œsophagite érosive par reflux
40 mg d’ésoméprazole une fois par jour pendant 4 semaines.
Un traitement supplémentaire de 4 semaines est recommandé chez les patients dont l'œsophagite n'est pas cicatrisée ou dont les symptômes persistent.
· traitement d’entretien et prévention des récidives après cicatrisation d'une œsophagite par reflux gastro-œsophagien
20 mg d’ésoméprazole une fois par jour.
· traitement symptomatique du Reflux gastroœsophagien (RGO)
20 mg d’ésoméprazole une fois par jour chez les patients ne présentant pas d’œsophagite. Si les symptômes persistent après 4 semaines, des examens complémentaires doivent être pratiqués. Après résolution symptomatique, 20 mg d’ésoméprazole une fois par jour administré à la demande, en fonction des besoins, permet d'assurer le contrôle des récidives symptomatiques.
Chez les patients traités par un AINS, susceptibles de développer un ulcère gastro-duodénal, l'administration à la demande n'est pas recommandée pour le contrôle ultérieur des symptômes.
En association à une antibiothérapie appropriée, éradication de Helicobacter pylori pour :
· cicatrisation de l'ulcère duodénal en cas d'infection par Helicobacter pylori et
· prévention de la récidive de l'ulcère gastro-duodénal en cas d'infection par Helicobacter pylori : 20 mg d’ésoméprazole associé à 1 g d'amoxicilline et à 500 mg de clarithromycine, le tout deux fois par jour pendant 7 jours.
Patients nécessitant la poursuite d'un traitement par un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) :
· cicatrisation des ulcères gastriques associés à la prise d'AINS : la posologie usuelle est de 20 mg d’ésoméprazole une fois par jour. La durée de traitement est de 4 à 8 semaines.
· prévention des ulcères gastro-duodénaux associés à la prise d'AINS, chez les patients à risque : 20 mg d’ésoméprazole une fois par jour.
Traitement du syndrome de Zollinger Ellison
La dose initiale recommandée est de 40 mg d’ésoméprazole deux fois par jour. La posologie doit être ajustée individuellement et le traitement poursuivi aussi longtemps que nécessaire cliniquement. Sur la base des données cliniques disponibles, la majorité des patients est contrôlée avec des doses entre 80 et 160 mg d'ésoméprazole par jour. Pour des posologies supérieures à 80 mg par jour, la dose journalière devra être divisée et donnée en deux prises.
Populations spéciales
Insuffisance rénale
Aucun ajustement posologique n'est nécessaire en cas d'insuffisance rénale.
En raison de l'expérience limitée chez les patients atteints d'insuffisance rénale sévère, l'utilisation d'ESOMEPRAZOLE ARROW LAB devra être prudente chez ces patients (voir rubrique 5.2).
Insuffisance hépatique
Aucun ajustement posologique n'est nécessaire chez les patients présentant une insuffisance hépatique légère à modérée. Il convient de ne pas dépasser la dose maximale de 20 mg d'ESOMEPRAZOLE ARROW LAB chez les patients ayant une insuffisance hépatique sévère (voir rubrique 5.2).
Sujets âgés
Aucune adaptation posologique chez le sujet âgé.
Population pédiatrique
Adolescents à partir de 12 ans
Reflux gastroœsophagien (RGO)
· Traitement de l'œsophagite érosive par reflux.
40 mg d’ésoméprazole une fois par jour pendant 4 semaines.
Un traitement supplémentaire de 4 semaines est recommandé chez les patients dont l'œsophagite n'est pas cicatrisée ou dont les symptômes persistent.
· Traitement d'entretien et prévention des récidives après cicatrisation d'une œsophagite par reflux gastro-œsophagien.
20 mg d’ésoméprazole une fois par jour.
· Traitement symptomatique du reflux gastroœsophagien (RGO).
20 mg une fois par jour chez les patients sans œsophagite. Si les symptômes persistent après 4 semaines, des investigations complémentaires peuvent être nécessaires. Après résolution symptomatique, ESOMEPRAZOLE ARROW LAB 20 mg une fois par jour administré à la demande, en fonction des besoins, permet d'assurer le contrôle des récidives symptomatiques.
Traitement de l'ulcère duodénal dû à une infection par Helicobacter pylori
Lors du choix des antibiotiques à utiliser, il conviendra de tenir compte des recommandations officielles nationales, régionales et locales, concernant la résistance bactérienne, la durée du traitement (le plus souvent 7 jours, mais cette durée peut atteindre parfois 14 jours), et l'utilisation adéquate de ces antibiotiques.
Le traitement devra être surveillé par un spécialiste.
La posologie recommandée est la suivante :
Poids |
Posologie |
30 ‑ 40 kg |
Association avec 2 antibiotiques: ésoméprazole 20 mg, amoxicilline 750 mg et clarithromycine 7,5 mg/kg de poids corporel sont administrés simultanément deux fois par jour pendant une semaine. |
> 40 kg |
Association avec 2 antibiotiques: ésoméprazole 20 mg, amoxicilline 1 g et clarithromycine 500 mg sont administrés simultanément deux fois par jour pendant une semaine |
Enfants de moins de 12 ans
ESOMEPRAZOLE ARROW LAB 20 mg, comprimé gastro-résistant n’est pas approprié pour un enfant de moins de 12 ans. Des formes pharmaceutiques d’ésoméprazole plus adaptées peuvent être disponibles.
Mode d’administration
Les comprimés doivent être avalés entiers avec une boisson. Ils ne doivent pas être mâchés ni croqués.
Chez les patients ayant des difficultés pour avaler, les comprimés peuvent aussi être dispersés dans un demi-verre d'eau non gazeuse. Aucun autre liquide ne doit être utilisé car l'enrobage entérique peut être dissous. Remuer jusqu'à délitement des comprimés et boire la solution avec les granules immédiatement ou dans les 30 minutes. Rincer le verre avec un demi-verre d'eau et le boire. Les granules ne doivent pas être mâchés ni croqués.
Pour les patients ne pouvant pas avaler, les comprimés peuvent être dispersés dans de l'eau non gazeuse et administrés par sonde gastrique.
Il est important de s'assurer préalablement et minutieusement que la sonde et la seringue choisies sont appropriées.
Pour la préparation et l'administration par sonde gastrique, se reporter à la rubrique 6.6.
· L'ésoméprazole ne doit pas être utilisé de façon concomitante avec le nelfinavir (voir rubrique 4.5).
4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi
Traitement à long terme
Les patients recevant un traitement d'entretien (et ceux, plus particulièrement, traités pendant plus d'un an) doivent être suivis régulièrement.
Traitement à la demande
Les patients ayant un traitement à la demande doivent être avertis de la nécessité de contacter leur médecin en cas de modification de leur symptomatologie.
Eradication de Helicobacter pylori
En cas de prescription de l'ésoméprazole pour une éradication de Helicobacter pylori, les interactions médicamenteuses possibles de tous les composants du traitement d'éradication doivent être prises en considération. La clarithromycine est un puissant inhibiteur du CYP3A4 et donc les contre-indications et les interactions de la clarithromycine doivent être prises en compte lorsqu'un traitement d'éradication est pris en même temps que des médicaments métabolisés par le CYP3A4, tel que le cisapride.
Infections gastro-intestinales
Le traitement par IPP peut conduire à un risque légèrement accru d'infections gastro-intestinales dues à des germes tels que Salmonella et Campylobacter (voir rubrique 5.1).
Absorption de la vitamine B12
L'ésoméprazole, comme tous les médicaments acides-bloquant, peut réduire l'absorption de la vitamine B12 (cyanocobalamine), en raison de l'hypo ou achlorhydrie. Cela devrait être envisagé chez les patients disposant de réserves réduites ou présentant des facteurs de risques de diminution de l'absorption de la vitamine B12 sur la thérapie à long terme.
Hypomagnésémie
Des cas d’hypomagnésémies sévères ont été rapportés chez des patients traités par des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) tels que l'ésoméprazole pendant au moins trois mois, et dans la plupart des cas pendant un an. L’hypomagnésémie peut se manifester par des signes cliniques graves tels que fatigue, tétanie, bouffées délirantes, convulsions, sensations vertigineuses, arythmie ventriculaire mais elle peut débuter de façon insidieuse et passer inaperçue. Chez la plupart des patients, l’hypomagnésémie s’est améliorée après supplémentation en magnésium et arrêt de l'IPP.
Chez les patients nécessitant un traitement prolongé ou en cas d’association des IPP avec de la digoxine ou avec des médicaments pouvant induire une hypomagnésémie (par exemple des diurétiques), un dosage du taux de magnésium sanguin doit être envisagé par les professionnels de santé avant de commencer le traitement par l’IPP puis régulièrement pendant le traitement.
Risque de fracture
Les inhibiteurs de la pompe à protons, en particulier s’ils sont utilisés à fortes doses et sur une durée prolongée (> 1 an), peuvent augmenter modérément le risque de fracture de la hanche, du poignet et des vertèbres, principalement chez les patients âgés ou en présence d'autres facteurs de risque identifiés. Des études observationnelles suggèrent que les inhibiteurs de la pompe à protons peuvent augmenter le risque global de fracture de 10 à 40%. Cette augmentation peut être en partie due à d’autres facteurs de risque. Les patients présentant un risque d'ostéoporose doivent être pris en charge conformément aux recommandations en vigueur et recevoir un apport approprié en vitamine D et en calcium.
Lupus érythémateux cutané subaigu (LECS)
Les inhibiteurs de la pompe à protons sont associés à des cas très rares de LECS. Si des lésions se développent, notamment sur les zones cutanées exposées au soleil, et si elles s’accompagnent d’arthralgie, le patient doit consulter un médecin rapidement et le professionnel de la santé doit envisager d'arrêter ESOMEPRAZOLE ARROW LAB. La survenue d’un LECS après traitement par un inhibiteur de la pompe à protons peut augmenter le risque de LECS avec d'autres inhibiteurs de la pompe à protons.
Association avec d’autres médicaments
L'administration concomitante d'ésoméprazole et d’atazanavir n'est pas recommandée (voir rubrique 4.5). Si l'association de l'atazanavir avec un inhibiteur de la pompe à proton est jugée indispensable, une surveillance clinique étroite est recommandée associée à une augmentation de la dose d'atazanavir à 400 mg avec 100 mg de ritonavir, une dose maximale de 20 mg d'ésoméprazole ne doit pas être dépassée.
L’ésoméprazole est un inhibiteur du CYP2C19. Au début ou à la fin d'un traitement avec l'ésoméprazole, le risque d'interactions avec les produits métabolisés par le CYP2C19 doit être envisagé. Une interaction entre le clopidogrel et l'oméprazole a été observée (voir rubrique 4.5). La pertinence clinique de cette interaction est incertaine. Par précaution, l'utilisation concomitante d'ésoméprazole et de clopidogrel doit être déconseillée.
En cas de prescription d'un traitement d'ésoméprazole à la demande, l'impact sur les interactions avec d'autres médicaments doit être pris en considération en raison des fluctuations des concentrations plasmatiques de l'ésoméprazole (voir rubrique 4.5).
Interférence avec les tests de laboratoire
Une augmentation du taux de Chromogranine A (CgA) peut interférer avec les tests réalisés pour l’exploration des tumeurs neuroendocrines. Pour éviter cette interférence, le traitement par ESOMEPRAZOLE ARROW LAB doit être interrompu au moins 5 jours avant de mesurer le taux de CgA (voir rubrique 5.1). Si les taux de CgA et de gastrine ne se sont pas normalisés après la mesure initiale, les mesures doivent être répétées 14 jours après l’arrêt du traitement par inhibiteur de la pompe à protons.
Saccharose
En raison de la présence de saccharose, l’utilisation de ce médicament est déconseillée chez les patients présentant une intolérance au fructose, un syndrome de malabsorption du glucose ou du galactose ou un déficit en sucrase-isomaltase.
Sodium
Ce médicament contient moins de 1 mmol (23 mg) de sodium par comprimé gastro-résistant, c’est-à-dire qu’il est essentiellement « sans sodium ».
4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions
Effets de l'ésoméprazole sur la pharmacocinétique des autres médicaments
Inhibiteurs de protéase
Des interactions entre l'oméprazole et certains inhibiteurs de protéases ont été rapportées. L'importance clinique et le mécanisme de ces interactions ne sont pas toujours connus. L'augmentation du pH gastrique observée lors d'un traitement par oméprazole peut modifier l'absorption des inhibiteurs de protéases. Il existe d'autres mécanismes d'interactions qui se font via l'inhibition du CYP 2C19.
Pour l'atazanavir et le nelfinavir, une diminution des concentrations plasmatiques a été rapportée lorsqu'ils sont associés à l'oméprazole ; l'administration concomitante d'oméprazole et de ces médicaments n'est donc pas recommandée. L'oméprazole (40 mg en une prise par jour) administré en association avec l'atazanavir 300 mg associé au ritonavir 100 mg, chez des volontaires sains, a entraîné une diminution substantielle des concentrations plasmatiques d'atazanavir (approximativement une diminution de 75 % de l'ASC, Cmax et Cmin). L'augmentation de la posologie de l'atazanavir à 400 mg n'a pas compensé l'effet de l'oméprazole sur les concentrations plasmatiques de l'atazanavir.
L'association d'oméprazole (20 mg une fois par jour) avec l'atazanavir 400 mg/ritonavir 100 mg chez des volontaires sains a diminué approximativement de 30 % l'exposition à l'atazanavir en comparaison à l'exposition observée avec l'atazanavir 300 mg/ ritonavir 100 mg une fois par jour administré seul. L'association d'oméprazole (40 mg une fois par jour), a diminué de 36-39 % les moyennes des ASC, Cmax et Cmin du nelfinavir et de 75-92 % les moyennes des ASC, Cmax et Cmin de son métabolite pharmacologiquement actif M8. Du fait de la similarité des effets pharmacodynamiques et des propriétés pharmacocinétiques de l'oméprazole et de l'ésoméprazole, une administration concomitante d'ésoméprazole et d'atazanavir n'est pas recommandée (voir rubrique 4.4), et une administration concomitante d'ésoméprazole et de nelfinavir est contre-indiquée (voir rubrique 4.3).
Pour le saquinavir (en association avec le ritonavir), une augmentation de la concentration plasmatique (80-100 %) a été rapportée en association avec l'oméprazole (40 mg une fois par jour). Un traitement avec l'oméprazole 20 mg une fois par jour n'a pas modifié l'exposition au darunavir (associé au ritonavir), ni celle à l'amprenavir (associé au ritonavir).
Un traitement avec l'ésoméprazole 20 mg une fois par jour n'a pas modifié l'exposition à l'amprenavir (associé ou non au ritonavir). Un traitement avec l'oméprazole 40 mg n'a pas modifié l'exposition au lopinavir (associé au ritonavir).
Méthotrexate
Une augmentation des concentrations de méthotrexate a été observée chez certains patients en cas d’administration concomitante de méthotrexate avec les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP). Lors de l’administration de fortes doses de méthotrexate, un arrêt provisoire du traitement par ésoméprazole peut être nécessaire.
Tacrolimus
L'administration concomitante d'ésoméprazole conduit à une augmentation des concentrations sériques de tacrolimus. Une surveillance renforcée des concentrations du tacrolimus et de la fonction rénale (clairance de la créatinine) doit être réalisée, et la dose de tacrolimus est ajustée si nécessaire.
Médicaments dont l’absorption est dépendante du pH
L’inhibition de l’acide gastrique au cours du traitement avec l’ésoméprazole et d’autres IPP pourrait diminuer ou augmenter l’absorption de médicaments si celle-ci est dépendante du pH gastrique.
Comme avec les autres médicaments qui diminuent l’acidité intragastrique, l’absorption de certains médicaments, tels que le kétoconazole, l’itraconazole et l’erlotinib peut être diminuée alors que l’absorption de médicaments tels que la digoxine peut augmenter pendant le traitement par ésoméprazole. Un traitement concomitant avec de l’oméprazole (20 mg par jour) et de la digoxine chez des sujets sains a augmenté la biodisponibilité de la digoxine de 10 % (jusqu’à 30 % chez deux des dix sujets). La toxicité de la digoxine a été rarement rapportée. Cependant une attention particulière doit être portée lorsque l’ésoméprazole est donné à fortes doses chez des patients âgés. La surveillance thérapeutique de la digoxine doit donc être renforcée.
Médicaments métabolisés par le CYP2C19
L'ésoméprazole inhibe le CYP2C19, principal enzyme de métabolisation de l'ésoméprazole. De ce fait, lors d'une administration concomitante avec des médicaments métabolisés par le CYP2C19, tels que le diazépam, le citalopram, l'imipramine, la clomipramine, la phénytoïne, etc…, les concentrations plasmatiques de ces médicaments peuvent être augmentées et une réduction des doses peut être nécessaire. Ceci doit être particulièrement pris en compte lorsque l'ésoméprazole est prescrit pour un traitement à la demande.
Diazépam
Une administration concomitante de 30 mg d'ésoméprazole entraîne une diminution de 45 % de la clairance du diazépam, métabolisé par le CYP2C19.
Phénytoïne
L'administration concomitante de 40 mg d'ésoméprazole conduit à une augmentation de 13 % des concentrations plasmatiques de phénytoïne chez les patients épileptiques. Il est recommandé de surveiller les concentrations plasmatiques de la phénytoïne lors de la mise en œuvre ou à l'arrêt du traitement avec l'ésoméprazole.
Voriconazole
L'oméprazole (à la dose de 40 mg en une prise par jour) a entraîné une augmentation des concentrations plasmatiques de voriconazole (un substrat du CYP2C19), avec Cmax et AUCτ augmentés respectivement de 15 et 41 %.
Cilostazol
Comme l’oméprazole, l’ésoméprazole est un inhibiteur du CYP2C19. Dans une étude en cross over, l'oméprazole, administré à la dose de 40 mg à des sujets sains a augmenté la Cmax et l'ASC du cilostazol de 18 % et 26 % respectivement, et de l'un de ses métabolites actifs de 29 % et 69 % respectivement.
Cisapride
Chez les volontaires sains, l'administration concomitante de 40 mg d'ésoméprazole conduit à une augmentation de 32 % de l'aire sous la courbe des concentrations plasmatiques (ASC) et à une prolongation de 31 % de la demi-vie d'élimination (t1/2) sans augmentation significative du pic plasmatique du cisapride. La légère prolongation de l'espace QTc observée après administration du cisapride seul n'est pas majorée lors de l'administration concomitante du cisapride avec l'ésoméprazole. (voir rubrique 4.4).
Warfarine
Un essai clinique a montré que lors de l'administration de 40 mg d'ésoméprazole chez les patients traités par warfarine, les temps de coagulation restent dans les valeurs normales.
Cependant depuis la mise sur le marché, quelques cas d'élévation de l'INR cliniquement significatifs ont été rapportés lors d'un traitement concomitant. Une surveillance est recommandée à l'initiation et à la fin du traitement concomitant de l'ésoméprazole avec la warfarine ou d'autres dérivés coumariniques.
Clopidogrel
Les résultats des études menées chez des sujets sains ont montré une interaction pharmacocinétique (PK)/pharmacodynamique (PD) entre le clopidogrel (dose de charge de 300 mg/75 mg par jour en dose d’entretien) et l’ésoméprazole (40 mg par jour par voie orale) conduisant à une diminution de 40% en moyenne de l’exposition du métabolite actif du clopidogrel et entraînant une diminution de l’inhibition maximale de l’agrégation plaquettaire (induite par l’ADP) de 14% en moyenne.
Dans une étude menée chez des sujets sains, il y avait une diminution de l’exposition de presque 40% du métabolite actif du clopidogrel, quand le clopidogrel était donné en association avec une dose fixe combinée d’ésoméprazole de 20 mg et d’AAS de 81 mg par rapport au clopidogrel seul. Cependant, les niveaux maximums des inhibitions de l’agrégation plaquettaire (induite par l’ADP) chez ces sujets ont été similaires dans le groupe clopidogrel et le groupe clopidogrel + l’association (ésoméprazole + ASA).
Des données contradictoires sur les conséquences cliniques de cette interaction pharmacocinétique (PK)/pharmacodynamique (PD) en termes de survenue d’événements cardiovasculaires majeurs ont été rapportées dans des études observationnelles et cliniques.
Par mesure de précaution, l'utilisation concomitante de clopidogrel doit être déconseillée.
Médicaments étudiés sans interaction cliniquement significative
Amoxicilline et quinidine
L'ésoméprazole n'a pas d'effet cliniquement significatif sur la pharmacocinétique de l'amoxicilline ou de la quinidine.
Naproxène ou rofécoxib
Des études à court terme évaluant l'administration concomitante d'ésoméprazole avec du naproxène ou du rofécoxib n'ont pas montré d'interaction pharmacocinétique cliniquement significative.
Effets des autres médicaments sur la pharmacocinétique de l'ésoméprazole
Médicaments qui inhibent le CYP2C19 et/ou CYP3A4
L'ésoméprazole est métabolisé par le CYP2C19 et le CYP3A4.
L'administration concomitante d'ésoméprazole avec un inhibiteur du CYP3A4, la clarithromycine (500 mg deux fois par jour) conduit à un doublement de l'aire sous la courbe (ASC) de l'ésoméprazole.
L'administration concomitante d'ésoméprazole et d'un inhibiteur combiné du CYP2C19 et du CYP3A4, peut entraîner une augmentation de plus du double du Cmax et l'ASC de l'ésoméprazole.
Le voriconazole, inhibiteur des CYP2C19 et CYP3A4 a entraîné une augmentation de l'AUCτ de l'oméprazole de 280 %.
Un ajustement systématique de la dose de l'ésoméprazole n'est pas nécessaire dans l'une ou l'autre de ces situations.
Cependant, un ajustement de la dose doit être envisagé chez les patients ayant une insuffisance hépatique sévère, et si un traitement au long cours est indiqué.
Médicaments qui induisent par le CYP2C19 et/ou CYP3A4
Des médicaments connus pour induire le CYP2C19 ou le CYP3A4 ou les deux (comme la rifampicine et le millepertuis) peuvent conduire à une diminution des taux sériques d’ésoméprazole par augmentation du métabolisme de l’ésoméprazole.
Population pédiatrique
Les études d’interactions ont uniquement été réalisées chez les adultes.
4.6. Fertilité, grossesse et allaitement
Grossesse
Les données cliniques lors de grossesses exposées avec l’ésoméprazole sont insuffisantes. Les données issues d'études épidémiologiques sur un nombre élevé de grossesses exposées à l'oméprazole, mélange racémique, n'ont révélé aucun effets malformatifs ni fœtotoxiques. Les études chez l'animal avec l'ésoméprazole n'ont révélé aucun effet direct ou indirect malformatif ou fœtotoxique. Les études chez l'animal avec le mélange racémique n'ont pas montré d'effets délétères directs ou indirects quant à la grossesse, l'accouchement ou le développement postnatal. Ce médicament doit être prescrit avec précaution au cours de la grossesse.
Une quantité modérée de données sur les femmes enceintes (entre 300-1 000 sur les résultats de la grossesse) indique l'absence de toxicité malformative ou foeto/néonatale de l'ésoméprazole.
Des études chez l'animal n'ont pas montré d'effets délétères directs ou indirects sur la reproduction (voir rubrique 5.3).
Allaitement
L'excrétion dans le lait maternel de l'ésoméprazole n'est pas connue. Il n'y a pas d'étude chez la femme allaitante. On manque d'informations sur les effets de l'ésoméprazole chez les nouveau-nés/nourrissons. Des études chez les femmes qui allaitent ont été réalisées. Par conséquent, l’ésoméprazole ne doit pas être utilisé au cours de l'allaitement.
Fertilité
Des études chez l'animal avec le mélange racémique d’oméprazole administré par voie orale n’ont révélé aucun effet sur la fertilité.
4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines
Résumé du profil de sécurité
Maux de tête, douleurs abdominales, diarrhée et des nausées sont parmi les effets indésirables qui ont été les plus fréquemment rapportés dans les essais cliniques (et aussi lors de l'utilisation post-AMM). En outre, le profil de sécurité est similaire pour les différentes formulations, les indications de traitement, les groupes d'âge et populations de patients. Aucunes réactions indésirables dose-dépendants ont été identifiés.
Tableau récapitulatif des effets indésirables
Les effets indésirables suivants ont été rapportés ou suspectés au cours des essais cliniques de l'ésoméprazole et depuis sa mise sur le marché. Aucun des effets n'a été dose-dépendant. Les effets indésirables sont classés par fréquence (très fréquent ≥ 1/10; fréquent > 1/100 à < 1/10), peu fréquent (≥ 1/1 000 à <1/100), rare ≥ 1/10 000 à < 1/1 000, très rare < 1/10 000); indéterminée (ne peut pas être estimée à partir des données disponibles).
Classe anatomique et fonctionnelle |
Fréquence |
Effets indésirables |
Affections hématologiques et du système lymphatique |
Rare |
Leucopénie, thrombopénie |
Très rare |
Agranulocytose, pancytopénie |
|
Affections du système immunitaire |
Rare |
Réactions d'hypersensibilité telles que fièvre, angio-œdème, réaction/choc anaphylactique |
Troubles du métabolisme et de la nutrition |
Peu fréquent |
œdème périphérique |
Rare |
Hyponatrémie |
|
Fréquence indéterminée |
Hypomagnésémie (voir rubrique 4.4); une hypomagnésémie sévère peut être associée à une hypocalcémie. Une hypomagnésémie peut également être associée à une hypokaliémie. |
|
Affections psychiatriques |
Peu fréquent |
Insomnie |
Rare |
Agitation, confusion, dépression |
|
Très rare |
Agressivité, hallucinations |
|
Affections du système nerveux |
Fréquent |
Céphalées |
Peu fréquent |
Sensations vertigineuses, paresthésie, somnolence |
|
Rare |
Troubles du goût |
|
Affections oculaires |
Rare |
Vision trouble |
Affections de l'oreille et du labyrinthe |
Peu fréquent |
Vertiges |
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales |
Rare |
Bronchospasme |
Affections gastro-intestinales |
Fréquent |
Douleurs abdominales, constipation, diarrhée, flatulence, nausées/vomissements, Polypes des glandes fundiques (bénins) |
Peu fréquent |
Sécheresse buccale |
|
Rare |
Stomatite, candidose gastro-intestinale |
|
|
Fréquence indéterminée |
Colite microscopique |
Affections hépatobiliaires |
Peu fréquent |
Augmentation des enzymes hépatiques |
Rare |
Hépatite avec ou sans ictère |
|
Très rare |
Insuffisance hépatique, encéphalopathie chez des patients atteints d’une maladie hépatique préexistante |
|
Affections de la peau et du tissu sous-cutané |
Peu fréquent |
Dermatite, prurit, rash, urticaire |
Rare |
Alopécie, photosensibilité |
|
Très rare |
Erythème polymorphe, syndrome de Stevens-Johnson, syndrome de Lyell |
|
Fréquence indéterminée |
Lupus érythémateux cutané subaigu (LECS) (voir rubrique 4.4) |
|
Affections musculo-squelettiques et systémiques |
Peu fréquent |
Fracture de la hanche, du poignet ou des vertèbres (voir rubrique 4.4) |
Rare |
Arthralgie, myalgie |
|
Très rare |
Faiblesse musculaire |
|
Affections du rein et des voies urinaires |
Très rare |
Néphrite interstitielle, chez quelques patients une insuffisance rénale a été rapportée de façon concomitante. |
Affections des organes de reproduction et du sein |
Très rare |
Gynécomastie |
Troubles généraux et anomalies au site d'administration |
Rare |
Malaise, augmentation de la transpiration |
Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet : www.signalement-sante.gouv.fr..
A ce jour, l'expérience relative à un surdosage volontaire est très limitée. Les symptômes décrits lors d'une prise de 280 mg sont des symptômes gastro-intestinaux et des signes de fatigue. Des doses uniques de 80 mg par jour ont été bien tolérées. Il n'existe pas d'antidote spécifique connu. L'ésoméprazole est fortement lié aux protéines plasmatiques et donc n'est pas aisément dialysable. En cas de surdosage, le traitement sera symptomatique et visera à préserver les fonctions vitales.
5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
5.1. Propriétés pharmacodynamiques
L'ésoméprazole est l'isomère S de l'oméprazole, il réduit la sécrétion d’acide gastrique par un mécanisme d'action très ciblé. C'est un inhibiteur spécifique de la pompe à acide au niveau de la cellule pariétale. Les isomères R et S de l'oméprazole ont une activité pharmacodynamique similaire.
Mécanisme d'action
L'ésoméprazole est une base faible. Il se concentre et prend sa forme active dans le milieu très acide du canalicule sécrétoire de la cellule pariétale où il inhibe l'enzyme H+, K+-ATPase - la pompe à protons – et inhibe les sécrétions acides basales et stimulées.
Effets pharmacodynamiques
Après administration orale de 20 mg ou 40 mg d'ésoméprazole, l'effet se manifeste dans l’heure. Au cours d’administrations répétées pendant 5 jours d’une dose quotidienne de 20 mg d’ésoméprazole, la moyenne du pic d’acide obtenu après stimulation par la pentagastrine diminue de 90 % quand on le mesure 6-7 heures après la prise au 5ème jour.
Après 5 jours, une dose orale de 20 mg et 40 mg d'ésoméprazole assure un pH intragastrique supérieur à 4 pendant en moyenne respectivement 13 heures et 17 heures sur une période de 24 heures chez les patients souffrant de reflux gastro-œsophagien symptomatique. La proportion de patients dont le pH intra-gastrique s’est maintenu au-dessus de 4, pendant au moins 8, 12 et 16 heures après une prise de 20 mg d’ésoméprazole est respectivement de 76 %, 54 % et 24 %. Avec une dose de 40 mg, les proportions correspondantes étaient de 97 %, 92 % et 56 %.
En prenant l'aire sous la courbe comme paramètre supposé de la concentration plasmatique, on peut établir une relation entre l'inhibition de la sécrétion acide et l’exposition.
La cicatrisation de l'œsophagite par reflux avec l'ésoméprazole 40 mg est obtenue chez environ 78 % des patients après 4 semaines de traitement et chez 93 % des patients après 8 semaines de traitement.
Une semaine de traitement par 2 x 20 mg d’ésoméprazole/jour et des antibiotiques appropriés éradique avec succès l’Helicobacter pylori dans 90 % des cas environ.
Après le traitement d'éradication d'une semaine, il n'est pas nécessaire de prescrire une monothérapie par anti sécrétoires pour guérir efficacement l’ulcère et pour faire disparaitre les symptômes en cas d'ulcères duodénaux non compliqués.
Dans une étude clinique randomisée, en double aveugle, contrôlée versus placebo, les patients avec un ulcère peptique hémorragique confirmé par endoscopie et caractérisé comme Forrest Ia, Ib, IIa ou IIb (respectivement 9 %, 43 %, 38 % et 10 %) ont été randomisés pour recevoir soit l’ésoméprazole en solution pour perfusion (n = 375) soit le placebo (n = 389). Suite à une hémostase endoscopique, les patients ont reçu soit une perfusion intraveineuse de 80 mg d’ésoméprazole sur une période de 30 minutes suivie par une perfusion continue de 8 mg par heure ou un placebo pendant 72 heures. Après la période initiale de 72 heures, tous les patients ont reçu en posologie ouverte 40 mg d’ésoméprazole par voie orale pendant 27 jours pour la suppression acide. La fréquence de récidives hémorragiques dans les 3 jours était de 5,9 % dans le groupe traité par l’ésoméprazole comparativement à 10,3 % pour le groupe placebo. Trente (30) jours après le traitement, la fréquence de récidives hémorragiques dans le groupe traité par l’ésoméprazole comparativement au groupe placebo était de 7,7 % versus 13,6 %.
Au cours d’un traitement par anti-sécrétoires, le taux de gastrine sérique augmente en réponse à la diminution de la sécrétion acide. CgA augmente aussi en raison de la diminution de l’acidité gastrique. Le taux de CgA accrue peut interférer avec les études menées sur les tumeurs neuroendocrines. D’après les données publiées, la prise d’inhibiteurs de la pompe à protons devrait être interrompue entre 5 jours et 2 semaines avant de mesurer le taux de CgA. Le but est de permettre un retour à la normale des taux de CgA qui auraient été artificiellement augmentés par la prise d’IPP. Un nombre élevé de cellules ECL, susceptibles d’avoir un rapport avec les niveaux élevés de gastrine sérique, a été observé chez des enfants et adultes traités au long cours avec l'ésoméprazole. Les résultats sont considérés comme étant sans importance clinique. Au cours de traitements prolongés par les anti-sécrétoires, on a rapporté une légère augmentation des cas de kystes glandulaires gastriques. Ces modifications sont une conséquence physiologique de la forte inhibition de la sécrétion acide. Elles sont bénignes et semblent être réversibles.
Une réduction de l’acidité gastrique causée par quelque moyen que ce soit, y compris des inhibiteurs de la pompe à protons, augmente le nombre de bactéries que l’on trouve normalement dans le tractus gastro-intestinal.
Le traitement par inhibiteurs de la pompe à protons peut conduire à un risque légèrement accru d’infections gastro-intestinales telles que les infections par Salmonella, et Campylobacter, chez les patients hospitalisés, une éventuelle infection par Clostridium difficile également.
Efficacité clinique
Dans deux études versus ranitidine, comme comparateur actif, l’ésoméprazole s’est révélé meilleur dans la cicatrisation des ulcères gastriques chez les patients utilisant des AINS, y compris les AINS COX-2 sélectifs.
Dans deux études versus placebo comme comparateur, l’ésoméprazole s’est montré meilleur dans la prévention des ulcères gastriques et duodénaux chez les patients traités par des AINS (âgés de plus de 60 ans et/ou souffrant d’un ulcère antérieur), y compris les AINS COX-2 sélectifs.
Population pédiatrique
Dans une étude chez des patients pédiatriques (âgés de moins de 1 an à 17 ans) atteints de RGO et recevant un traitement par IPP à long terme, 61 % des enfants ont développé des niveaux faibles d’hyperplasie des cellules ECL sans signification clinique connue et sans développement de la gastrite atrophique ou de tumeurs carcinoïdes.
5.2. Propriétés pharmacocinétiques
L'ésoméprazole est instable en milieu acide, il devra être administré par voie orale sous forme de granules gastro-résistants. In vivo, la conversion en isomère R est négligeable. L'absorption de l'ésoméprazole est rapide, le pic plasmatique apparait approximativement 1-2 heures après la prise. La biodisponibilité absolue est de 64 % après une seule dose de 40 mg et augmente jusqu’à 89 % après des administrations répétées d’une dose unique journalière. Les valeurs correspondantes pour 20 mg d’ésoméprazole sont respectivement 50 % et 68 %. La prise d'aliments retarde et diminue l'absorption de l'ésoméprazole bien que cela n'ait pas d'influence significative sur l'effet anti-sécrétoire de l'ésoméprazole.
Distribution
Le volume de distribution apparent à l'état d'équilibre chez le sujet sain est d'environ 0,22 l/kg. La liaison de l'ésoméprazole aux protéines plasmatiques est de 97 %.
Métabolisme
L'ésoméprazole est complètement métabolisé par le système cytochrome P450 (CYP).
La majeure partie du métabolisme de l’ésoméprazole dépend de l'enzyme polymorphique CYP2C19 responsable de la formation des métabolites hydroxy- et déméthylé de l'ésoméprazole. La partie restante dépend d’une autre enzyme isoforme spécifique, le CYP3A4, responsable de la formation de l’ésoméprazole-sulfone, métabolite majeur dans le plasma.
Elimination
Les paramètres mentionnés ci-dessous représentent principalement le profil pharmacocinétique de patients, métaboliseurs rapides, dont l’enzyme CYP2C19 est fonctionnelle.
La clairance totale plasmatique est de 17 l/h après une dose unique et de 9 l/h après des administrations répétées.
La demi-vie plasmatique d'élimination est d'environ 1,3 h après administration répétée d'une dose unique journalière. L'ésoméprazole est éliminé totalement du plasma entre deux administrations sans tendance à l'accumulation lors d'une prise par jour.
Les principaux métabolites de l'ésoméprazole n'ont pas d'effet sur la sécrétion gastrique acide. Environ 80 % d'une dose d'ésoméprazole administré par voie orale sont éliminés sous forme de métabolites dans les urines, le reste étant retrouvé dans les fèces. Moins de 1 % de la molécule mère est retrouvé dans les urines.
Linéarité/non-linéarité
La pharmacocinétique de l'ésoméprazole a été étudiée pour des doses allant jusqu'à 40 mg deux fois par jour. L'aire sous la courbe (ASC) des concentrations plasmatiques en fonction du temps augmente avec des administrations répétées d'ésoméprazole. Cette augmentation dépend de la dose et se traduit par une augmentation de l’ASC plus que proportionnelle à la dose après administrations répétées. Cette dépendance par rapport au temps et à la dose est due à la diminution du métabolisme de premier passage et de la clairance systémique, vraisemblablement attribuable à une inhibition de l’enzyme CYP2C19 par l’ésoméprazole et/ou son métabolite sulfoné.
Populations spéciales de patients
Métaboliseurs lents
A peu près 2,9 ± 1,5 % de la population ont un déficit en enzyme fonctionnelle CYP2C19 et sont appelés métaboliseurs lents. Dans ces cas individuels, le métabolisme de l'ésoméprazole consiste probablement principalement en une catalyse par le CYP3A4. Après des doses répétées de 40 mg d'ésoméprazole une fois par jour, la majeure partie de l'aire sous la courbe (ASC) des concentrations plasmatiques en fonction du temps est approximativement 100 % plus élevée chez les métaboliseurs lents que chez les sujets dont l’enzyme CYP2C19 est fonctionnelle (métaboliseurs rapides). Les concentrations du pic plasmatique sont en moyenne augmentées de 60 % environ.
Ces observations sont sans conséquence pour la posologie de l'ésoméprazole.
Sexe
Après administration d'une dose unique de 40 mg d'ésoméprazole, la moyenne de l'aire sous la courbe des concentrations plasmatiques est d'environ 30 % supérieure chez la femme comparativement à l'homme. Aucune différence entre les sexes n'a été observée après administrations répétées quotidiennes d'ésoméprazole. Ces observations n'ont pas de conséquence sur la posologie de l'ésoméprazole.
Insuffisance hépatique
En cas de dysfonctionnement hépatique léger à modéré, le métabolisme de l’ésoméprazole peut être perturbé. La vitesse de métabolisation est diminuée en cas d’affection hépatique sévère, l’aire sous la courbe (ASC) des concentrations plasmatiques en fonction du temps d’ésoméprazole est alors doublée. Il ne faut donc pas dépasser une dose maximale de 20 mg chez les patients atteints d’une affection hépatique sévère. On ne constate aucune tendance à l’accumulation de l’ésoméprazole ou de ses métabolites principaux suite à une administration unique journalière.
Insuffisance rénale
On n’a réalisé aucune étude chez les patients dont la fonction rénale est diminuée. On ne s’attend à aucune modification du métabolisme de l’ésoméprazole chez les patients souffrant d’insuffisance rénale, étant donné que le rein est responsable de l’excrétion des métabolites d’ésoméprazole, mais non de celle du composé d’origine.
Sujets âgées
Le métabolisme de l'ésoméprazole n'est pas significativement modifié chez le sujet âgé (71-80 ans).
Population pédiatrique
Adolescents (12–18 ans)
Après une administration répétée de doses de 20 mg et 40 mg d’ésoméprazole, l’exposition totale (ASC) et le temps nécessaire pour atteindre la concentration plasmatique maximale en médicaments (tmax) chez les enfants âgés de 12 à 18 ans étaient comparables à ceux observés chez les adultes pour les deux doses d’ésoméprazole.
5.3. Données de sécurité préclinique
Des études de carcinogénicité menées chez le rat avec le mélange racémique ont mis en évidence, dans l’estomac, une hyperplasie et des carcinoïdes des cellules ECL. Les effets gastriques observés chez le rat sont le résultat d’une hypergastrinémie continue et prononcée, secondaire à la réduction de la production d’acide gastrique, et sont observés après un traitement à long terme chez des rats traités par des inhibiteurs de la sécrétion gastrique acide.
Dispersion de copolymère d’acide méthacrylique et d’acrylate d’éthyle (1:1) à 30 pour cent. Talc, citrate de triéthyle, hypromellose 3cPs, sphères de sucre, stéarate de magnésium, hydroxypropylcellulose, monostéarate de glycerol 40-55, polysorbate 80.
Noyau du comprimé :
Cellulose microcristalline, povidone K29/32, macrogol 6000, crospovidone (type A), fumarate de stéaryle sodique.
Pelliculage du comprimé :
Hypromellose, dioxyde de titane (E171), macrogol/PEG 400, oxyde de fer rouge (E172), oxyde de fer jaune (E172).
2 ans.
Après première ouverture du flacon : 6 mois.
6.4. Précautions particulières de conservation
Plaquettes (OPA/Aluminium/PVC-Aluminium) : à conserver à une température ne dépassant pas 30°C.
Plaquettes (Aluminium/PVC/PVDC) : à conserver à une température ne dépassant pas 30°C.
Flacons (PEHD) : à conserver à une température ne dépassant pas 30°C.
6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur
Flacons (PEHD) fermé avec une capsule (PEBD) contenant un dessicant.
Présentations : 30, 100, 250 ou 500 comprimés.
Plaquettes (Aluminium/Aluminium) ou (Aluminium-PVC/PVDC).
Présentations : 7, 14, 28, 30, 50, 56, 60, 90, 98, 100 ou 140 comprimés.
Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.
6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation
Administration par sonde gastrique
1. Placez le comprimé dans une seringue appropriée, remplissez-la de 25 ml d'eau environ et laissez approximativement 5 ml d'air. Avec certaines sondes, il sera nécessaire de disperser le comprimé dans 50 ml d'eau afin d'éviter le colmatage de la sonde par les granules.
2. Agitez immédiatement la seringue jusqu'à désintégration du comprimé.
3. Tenez la seringue avec l'embout vers le haut et vérifiez qu'il n'est pas colmaté.
4. Reliez la seringue à la sonde en la maintenant dans la position mentionnée ci-dessus.
5. Agitez la seringue et placez-la avec l'embout vers le bas. Injectez immédiatement 5-10 ml dans la sonde. Retournez ensuite la seringue et agitez (la seringue doit être dirigée avec l'embout vers le haut pour éviter le colmatage).
6. Tournez la seringue l'embout vers le bas et injectez immédiatement à nouveau 5 à 10 ml dans la sonde. Répétez cette opération jusqu'à ce que la seringue soit vide.
7. Remplissez la seringue avec 25 ml d'eau et laissez 5 ml d'air, répétez l'étape 5 si nécessaire afin d'éliminer tout sédiment dans la seringue. Avec certaines sondes, un volume de 50 ml d'eau est nécessaire.
Précautions particulières d’élimination
Pas d’exigences particulières.
7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
26 AVENUE TONY GARNIER
69007 LYON
8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
· 34009 273 573 4 3 : 7 comprimés sous plaquettes (Aluminium/Aluminium).
· 34009 273 574 0 4 : 14 comprimés sous plaquettes (Aluminium/Aluminium).
· 34009 273 575 7 2 : 28 comprimés sous plaquettes (Aluminium/Aluminium).
· 34009 273 576 3 3 : 30 comprimés sous plaquettes (Aluminium/Aluminium).
· 34009 273 578 6 2 : 50 comprimés sous plaquettes (Aluminium/Aluminium).
· 34009 273 579 2 3 : 56 comprimés sous plaquettes (Aluminium/Aluminium).
· 34009 273 581 7 3 : 60 comprimés sous plaquettes (Aluminium/Aluminium).
· 34009 273 582 3 4 : 90 comprimés sous plaquettes (Aluminium/Aluminium).
· 34009 273 584 6 3 : 7 comprimés sous plaquettes (Aluminium/PVC/PVDC).
· 34009 273 585 2 4 : 14 comprimés sous plaquettes (Aluminium/PVC/PVDC).
· 34009 273 586 9 2 : 28 comprimés sous plaquettes (Aluminium/PVC/PVDC).
· 34009 273 587 5 3 : 30 comprimés sous plaquettes (Aluminium/PVC/PVDC).
· 34009 273 588 1 4 : 50 comprimés sous plaquettes (Aluminium/PVC/PVDC).
· 34009 273 589 8 2 : 56 comprimés sous plaquettes (Aluminium/PVC/PVDC).
· 34009 273 590 6 4 : 60 comprimés sous plaquettes (Aluminium/PVC/PVDC).
· 34009 273 591 2 5 : 90 comprimés sous plaquettes (Aluminium/PVC/PVDC).
· 34009 273 592 9 3 : 30 comprimés en flacon (PEHD).
· 34009 584 868 6 9 : 100 comprimés en flacon (PEHD).
· 34009 584 871 7 0 : 98 comprimés sous plaquettes (Aluminium/Aluminium).
· 34009 584 872 3 1 : 100 comprimés sous plaquettes (Aluminium/Aluminium).
· 34009 584 874 6 0 : 140 comprimés sous plaquettes (Aluminium/Aluminium).
· 34009 584 875 2 1 : 98 comprimés sous plaquettes (Aluminium/PVC/PVDC).
· 34009 584 876 9 9 : 100 comprimés sous plaquettes (Aluminium/PVC/PVDC).
· 34009 584 877 5 0 : 140 comprimés sous plaquettes (Aluminium/PVC/PVDC).
9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
Sans objet.
12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES
Médicament soumis à prescription médicale.
Liste II
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