KETAMINE PANPHARMA 50 mg/mL, solution injectable (I.V.-I.M.) - Résumé des caractéristiques du produit |
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ANSM - Mis à jour le : 09/09/2022
KETAMINE PANPHARMA 50 mg/mL, solution injectable (I.V.-I.M.)
2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
Kétamine base....................................................................................................................... 50 mg
Sous forme de Chlorhydrate de kétamine
Pour 1 mL de solution injectable
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.
Solution injectable (I.V. - I.M.).
4.1. Indications thérapeutiques
La Kétamine peut être utilisée :
· soit comme agent anesthésique unique : particulièrement adapté aux interventions de courte durée, il permet également, grâce à des injections répétées ou à son utilisation en perfusion intraveineuse, d’obtenir une anesthésie prolongée durant plusieurs heures ;
· soit comme inducteur d’anesthésie avant l’administration d’autres agents anesthésiques ;
· soit comme potentialisateur d’agents anesthésiques de faible puissance, tel le protoxyde d’azote.
Obstétricales :
La Kétamine peut être utilisée seule ou en association avec d’autres anesthésiques.
4.2. Posologie et mode d'administration
Les recommandations des sociétés savantes concernées doivent être respectées, notamment en cas d’utilisation en situation extra-hospitalière (situation d’urgence ou transport médicalisé).
Posologie
La posologie doit être adaptée à chaque cas particulier et les doses suivantes de kétamine (valeurs exprimées en kétamine base) ne sont données qu’à titre indicatif.
Injections discontinues :
a) Induction :
· Voie I.V. : dose initiale variant de 1 à 4,5 mg/kg. En moyenne, une dose de 2 mg/kg détermine une anesthésie durant 5 à 10 minutes. L’injection doit être pratiquée lentement en 60 secondes environ.
· Voie I.M. : dose initiale variant de 6,5 mg/kg à 13 mg/kg. En moyenne, une dose de 10 mg/kg provoque une anesthésie durant 12 à 25 minutes.
b) Entretien de l’anesthésie :
· Réinjection d’une dose comprise entre la moitié et la totalité de la dose nécessaire pour l’induction, par voie I.V. ou I.M., selon les besoins.
Perfusions I.V. :
· 500 mg de kétamine sont dilués dans 500 mL de soluté salé ou glucosé isotonique (soit une solution de kétamine à 0,1%). L’induction est réalisée soit par l’administration dans la tubulure d’une dose starter de 2 à 5 mg/kg de kétamine, soit par un débit rapide de la perfusion (120 à 150 gouttes par minute). Dès la perte de conscience, ce débit est ralenti à 30-60 gouttes par minute et sera ensuite adapté en fonction de la survenue éventuelle de signes de réveil.
· Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1.
· Hypertension artérielle
· Insuffisance cardiaque sévère
4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi
· Vacuité gastrique plusieurs heures avant l’intervention.
· Prémédication vagolytique.
· En cas d’injection I.V. de kétamine 1 % ou kétamine 5 %, injection lente de la dose initiale, en 60 secondes environ, afin d’éviter une dépression respiratoire ; en cas d’injection de kétamine 10 %, une dilution préalable est souhaitable dans une quantité égale de soluté salé ou de glucose isotonique.
· En cas de chirurgie viscérale, une analgésie complémentaire peut être nécessaire.
· Utilisation prudente en cas d’hypertension intracrânienne.
En cas d’antécédent d’accident vasculaire cérébral, l’anesthésique restera seul juge de l’opportunité d’utilisation (en général à dose unique).
La fréquence des réactions psychomimétiques à la phase d’émergence (rêves agréables ou désagréables, hallucinations, délire), d’un état de désorientation temporo-spatiale ou d’excitation est considérablement diminuée par l’absence de stimulation auditive, visuelle et tactile, et par l’administration préalable de diazépam ou de dropéridol.
Usage abusif de médicaments et pharmacodépendance
Il a été rapporté que la kétamine était utilisée comme stupéfiant. Des rapports suggèrent que la kétamine produit divers symptômes, parmi lesquels flashbacks, hallucinations, dysphorie, anxiété, insomnie ou désorientation. Des effets indésirables ont également été rapportés : voir « Mise en garde particulière en cas d’utilisation à long terme, d’abus ou de mésusage ».
Une dépendance et une tolérance à la kétamine peuvent se développer chez les personnes ayant des antécédents de toxicomanie ou de pharmacodépendance. Par conséquent, la kétamine doit être prescrite et administrée avec prudence.
Mises en garde particulières en cas d’utilisation à long terme, d’abus ou de mésusage
Atteintes uro-néphrologiques : des complications urinaires telles que cystite non infectieuse, cystite interstitielle, (syndrome de la vessie douloureuse), cystite hémorragique, insuffisance rénale aiguë, troubles urétéraux et atteinte rénale liée à une obstruction haute (hydronéphrose) ont été objectivées dans des situations d’exposition prolongée allant de 1 mois à plusieurs années, en particulier en cas d’abus de kétamine et de mésusage. Les douleurs pelviennes imposent généralement l’arrêt de la kétamine.
Atteintes endocriniennes : Des augmentations de la cortisolémie ou de la prolactinémie, ont été objectivées dans des contextes d’abus ou de mésusage, notamment. Un suivi biologique peut être nécessaire.
Atteintes hépatiques : Des cas d'atteinte hépatique, notamment cholestatique de type cholangite, pouvant être sévères ont été rapportés dans des contextes d'utilisations prolongées (> 3 jours) et/ou répétées ou dans des contextes d'abus ou de mésusage. Dans certains cas d'utilisation très prolongée à des doses élevées, ces atteintes ont conduit à des transplantations hépatiques. L'arrêt du traitement devra être envisagé en cas de perturbations du bilan hépatique.
4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions
La phase de récupération peut être prolongée si des barbituriques ou des analgésiques narcotiques sont employés en concomitance avec la kétamine.
La kétamine peut potentialiser le blocage neuromusculaire de l’atracurium et de la tubocurarine incluant une dépression respiratoire avec apnée.
L’administration concomitante de la kétamine avec des agents anesthésiques halogénés peut prolonger la demi-vie d’élimination de la kétamine et retarder la phase de récupération.
L’administration concomitante de kétamine (surtout à doses élevées ou par une administration rapide) avec des agents anesthésiques halogénés augmente le risque de bradycardie, d’hypotension ou de réduction du débit cardiaque.
Il a été rapporté que la kétamine peut antagoniser l’effet hypnotique du thiopental.
Une hypertension artérielle et une tachycardie peuvent survenir lorsque la kétamine est administrée en même temps que des hormones thyroïdiennes ou des sympathicomimétiques à action directe ou indirecte.
L’utilisation concomitante des agents hypertenseurs avec la kétamine augmente le risque de développer une hypotension.
L'administration concomitante de théophylline peut entraîner une baisse du seuil convulsif.
4.6. Fertilité, grossesse et allaitement
Grossesse
Les études chez l’animal n’ont pas mis en évidence d’effet tératogène. En l’absence d’effet tératogène chez l’animal, un effet malformatif dans l’espèce humaine n’est pas attendu. En effet, à ce jour, les substances responsables de malformations dans l’espèce humaine se sont révélées tératogènes chez l’animal au cours d’études bien conduites sur deux espèces.
Des études chez l'animal ont mis en évidence une toxicité sur la reproduction (voir rubrique 5.3).
En clinique, il n’existe pas actuellement de données suffisamment pertinentes pour évaluer un éventuel effet malformatif de la kétamine lorsqu’elle est administrée pendant la grossesse. Aucun effet fœtotoxique particulier n’est apparu à ce jour. Toutefois, le suivi de grossesses exposées à la kétamine est insuffisant pour exclure tout risque de foetotoxicité.
En conséquence, par mesure de précaution, il est préférable de ne pas utiliser la kétamine pendant le premier trimestre de la grossesse, l’utilisation de la kétamine ne doit être envisagée au cours des 2ème et 3ème trimestres de la grossesse que si nécessaire.
Afin d’éviter une hypertonie utérine, chez la femme enceinte, la dose maximale de kétamine conseillée est de 1,5 mg/kg, au lieu de la posologie usuelle, qui est de 2,5 mg/kg.
L’expérience clinique sur l’utilisation de kétamine de l'allaitement n’est pas suffisante. La kétamine ne doit donc pas être utilisée pendant l'allaitement.
4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines
Les effets indésirables sont listés par classe de système d’organes et fréquence : très fréquent (≥ 1/10) ; fréquent (≥ 1/100, < 1/10) ; peu fréquent (≥ 1/1000, < 1/100) ; rare (≥ 1/10000, < 1/1000) ; très rare (< 1/10000) et fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles).
Affections du système immunitaire
Fréquence indéterminée : réaction d’hypersensibilité, choc.
Affections psychiatriques
Elles surviennent généralement à la phase de réveil.
Très fréquent : hallucinations qui peuvent conduire à l’usage détourné de la spécialité, cauchemars, désorientation.
Fréquent : anxiété, dysphorie
Fréquence indéterminée : retours en arrière (flashbacks), insomnie, troubles dissociatifs qui peuvent conduire à l’usage détourné de la spécialité.
Affections du système nerveux
Fréquent : mouvements toniques ou cloniques en rapport avec le maintien du tonus musculaire pendant la procédure anesthésique
Fréquence indéterminée : augmentation de courte durée de la pression intracrânienne. La monothérapie anesthésique et l’absence de ventilation contrôlée sont des facteurs favorisants.
Affections oculaires
Très fréquent : nystagmus
Fréquence indéterminée : diplopie, variation de la pression intraoculaire
Affections cardiaques et vasculaires
Très fréquent : élévation de l’ordre de 15 à 25% de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle
Fréquent : hypotension
Peu fréquent : troubles du rythme cardiaque
Affections respiratoires
Fréquent : dépression respiratoire modérée et transitoire ou une apnée notamment après injection IV rapide de fortes doses
Peu fréquent : laryngospasme
Fréquence indéterminée : bronchospasme
Affections gastro-intestinales
Fréquent : nausées, vomissements, hypersalivation
Affections hépatobiliaires
Fréquence indéterminée : Test hépatique anormal, cholangite, cholestase en cas de traitement prolongé à posologies élevées ou en cas d'abus.
Affections du rein et des voies urinaires
Fréquence indéterminée : hématurie, insuffisance rénale aigüe, cystite non infectieuse, cystite interstitielle, hydronéphrose en cas de traitement prolongé ou d’abus
Troubles généraux et anomalies au site d’administration
Fréquence indéterminée : érythème ou douleur et/ou rash morbilliforme au point d’injection
Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet : www.signalement-sante.gouv.fr.
La marge de sécurité de la kétamine est importante. Toutefois, un surdosage peut déterminer un retard prolongé du réveil ou une dépression respiratoire généralement modérée et transitoire, pouvant imposer une ventilation assistée plutôt que l’utilisation d’analeptiques.
5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
5.1. Propriétés pharmacodynamiques
Classe pharmacothérapeutique : Anesthésiques généraux, code ATC : N01AX03.
La Kétamine PANPHARMA solution injectable en ampoule, est un anesthésique général non barbiturique, d’action rapide, administrable par voie I.V. ou I.M.. Il entraîne une anesthésie particulière, dite dissociative, par :
· diminution de l’activité au niveau du néocortex et des structures sous-corticales (thalamus),
· augmentation de l’activité au niveau du système limbique et de la substance réticulée.
Cet état anesthésique est caractérisé par :
· une analgésie profonde et prolongée,
· une perte de conscience qui se traduit plus par une déconnexion du patient que par un sommeil véritable,
· la conservation des réflexes pharyngés et laryngés,
· le maintien ou une discrète augmentation du tonus musculaire,
· une habituelle stimulation cardiovasculaire et respiratoire.
La durée de l’anesthésie est variable avec la dose et la voie d’administration.
Le réveil est précoce mais un certain délai est nécessaire avant que le patient ait récupéré un comportement absolument normal. Il est, le plus souvent, progressif et sans agitation ; mais chez certains sujets, des phénomènes psychomimétiques peuvent survenir à la phase d’émergence ; le réveil peut être retardé en cas d’association de la kétamine avec des barbituriques ou des neuroleptiques.
L’analgésie postanesthésique se prolonge bien après la reprise de conscience.
5.2. Propriétés pharmacocinétiques
L’excrétion est essentiellement urinaire sous forme de métabolites.
La demi-vie plasmatique terminale d’élimination est d’environ 3 heures chez l’homme.
Le passage transplacentaire de la kétamine est rapide mais limité.
5.3. Données de sécurité préclinique
Des études publiées chez l'animal (y compris chez les primates) ont mis en évidence que l'utilisation d'agents anesthésiques, à des doses entraînant une anesthésie légère à modérée, pendant la période de croissance cérébrale rapide ou de synaptogenèse, entraîne une perte de cellules dans le cerveau en développement pouvant être associée à des déficiences cognitives prolongées.
La pertinence de ces observations non cliniques pour une utilisation chez l'homme n'est pas connue.
Acide chlorhydrique, eau pour préparations injectables.
3 ans.
Après dilution:
La solution injectable est compatible avec le chlorure de sodium injectable à 0,9% ou le glucose 5% en solution injectable, et la stabilité physico-chimique en cours d'utilisation a été démontrée pendant 72 heures à 25°C.
Toutefois du point de vue microbiologique, le produit doit être utilisé immédiatement.
En cas d'utilisation non immédiate, les durées et conditions de conservation après dilution et avant utilisation relèvent de la seule responsabilité de l'utilisateur et ne devraient pas dépasser 24 heures à une température comprise entre 2 et 8°C.
6.4. Précautions particulières de conservation
Pas de précautions particulières de conservation.
Pour les conditions de conservation du médicament après dilution, voir rubrique 6.3.
6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur
2 mL en ampoule (verre); boîte de 5.
5 mL en ampoule (verre); boîte de 5.
10 mL en ampoule (verre); boîte de 5.
2 mL en ampoule (verre); boîte de 10.
5 mL en ampoule (verre); boîte de 10.
10 mL en ampoule (verre); boîte de 10.
Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.
6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation
Si nécessaire, la kétamine peut être diluée avec les solutions suivantes:
· solution injectable de chlorure de sodium à 0,9%,
· solution injectable de glucose à 5%.
Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.
7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
ZI DU CLAIRAY
35133 LUITRE
8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
· 34009 550 915 0 9: 5 ampoule(s) en verre de 2 mL
· 34009 550 915 2 3: 10 ampoule(s) en verre de 2 mL
· 34009 583 980 7 0 : 5 ampoule(s) en verre de 5 mL
· 34009 550 915 3 0: 10 ampoule(s) en verre de 5 mL
· 34009 550 915 4 7: 5 ampoule(s) en verre de 10 mL
· 34009 550 915 5 4: 10 ampoule(s) en verre de 10 mL
9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
Sans objet.
12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES
Stupéfiant.
Prescription limitée à 28 jours, en toutes lettres sur ordonnance sécurisée.
Médicament réservé à l'usage hospitalier.
Médicament pouvant être administré par tout médecin spécialisé en anesthésie-réanimation ou en médecine d'urgence dans les cas où il intervient en situation d'urgence ou dans le cadre d'une structure d'assistance médicale mobile ou de rapatriement sanitaire (article R.5121-96 du code de la santé publique).
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