TEICOPLANINE VIATRIS 200 mg, poudre pour solution injectable/pour perfusion ou solution buvable - Résumé des caractéristiques du produit |
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ANSM - Mis à jour le : 27/05/2024
TEICOPLANINE VIATRIS 200 mg, poudre pour solution injectable/pour perfusion ou solution buvable
2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
Chaque flacon contient 200 mg de téicoplanine équivalents à 200 000 UI.
Après reconstitution, la solution contiendra 200 mg de téicoplanine dans 3,0 mL.
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.
Poudre pour solution injectable/pour perfusion ou solution buvable
Poudre blanche à légèrement beige.
4.1. Indications thérapeutiques
· infections compliquées de la peau et des tissus mous,
· infections ostéoarticulaires,
· pneumonies nosocomiales,
· pneumonies communautaires,
· infections urinaires compliquées,
· endocardite infectieuse,
· péritonite associée à une dialyse péritonéale continue ambulatoire (DPCA),
· bactériémie survenant en association à l’une des indications mentionnées ci-dessus.
TEICOPLANINE VIATRIS est également indiqué comme alternative thérapeutique orale dans le traitement des diarrhées et colites associées à une infection à Clostridium difficile.
Dans certains cas, la téicoplanine doit être administrée en association à d’autres antibactériens.
Il convient de tenir compte des recommandations officielles concernant l'utilisation appropriée des antibactériens.
4.2. Posologie et mode d'administration
La dose et la durée du traitement doivent être adaptées selon le type et la sévérité de l’infection et la réponse clinique du patient, et selon des facteurs liés au patient tels que l’âge et la fonction rénale.
Mesure des concentrations sériques
Les concentrations sériques résiduelles de téicoplanine doivent être surveillées à l’état d’équilibre après administration de la dernière dose de charge afin de vérifier que la concentration sérique résiduelle minimale a été atteinte :
· Pour la plupart des infections à Gram positif, cette concentration résiduelle de téicoplanine doit être d’au moins 10 mg/L (mesure par chromatographie liquide à haute performance [HPLC]), ou d’au moins 15 mg/L (mesure par méthode de dosage immunologique par polarisation de fluorescence [FPIA]).
· Pour une endocardite ou autres infections sévères, cette concentration résiduelle de téicoplanine doit être de 15 à 30 mg/L (mesure par HPLC) ou de 30 à 40 mg/L (mesure par méthode FPIA).
Durant le traitement d’entretien, les concentrations sériques résiduelles de téicoplanine doivent être mesurées au moins une fois par semaine dans le but de vérifier le maintien de ces concentrations.
Patients adultes et patients âgés présentant une fonction rénale normale
Indications |
Dose de charge |
Dose d’entretien |
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Dose de charge |
Concentrations résiduelles ciblées pour les jours 3 à 5 |
Dose d’entretien |
Concentrations résiduelles ciblées durant le traitement d’entretien |
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- Infections compliquées de la peau et des tissus mous - Pneumonies - Infections urinaires compliquées |
6 mg/kg de poids corporel toutes les 12 heures pour 3 administrations par voie intraveineuse ou intramusculaire. |
> 15 mg/L(1) |
6 mg/kg de poids corporel par voie intraveineuse ou intramusculaire une fois par jour |
> 15 mg/L(1) Une fois par semaine |
- Infections ostéoarticulaires |
12 mg/kg de poids corporel toutes les 12 heures pour 3 à 5 administrations par voie intraveineuse. |
> 20 mg/L(1) |
12 mg/kg de poids corporel par voie intraveineuse ou intramusculaire une fois par jour |
> 20 mg/L(1) |
- Endocardite infectieuse |
12 mg/kg de poids corporel toutes les 12 heures pour 3 à 5 administrations par voie intraveineuse. |
30 à 40 mg/L(1) |
12 mg/kg de poids corporel par voie intraveineuse ou intramusculaire une fois par jour |
> 30 mg/L(1) |
(1) Mesure par méthode FPIA
La posologie doit être adaptée au poids du patient.
Durée du traitement
La durée du traitement doit être décidée sur la base de la réponse clinique. Pour le traitement d’une endocardite infectieuse, une durée minimale de 21 jours est habituellement considérée appropriée. La durée du traitement ne doit pas excéder 4 mois.
Association d’antibiotiques
Le spectre d’activité antibactérienne de la téicoplanine est étroit (Gram positif). Dans certaines infections, un traitement par téicoplanine en monothérapie peut être envisagé uniquement si le germe est déjà identifié, et s’il est sensible ou s’il existe une forte probabilité qu’il le soit.
Diarrhée et colite associées à une infection à Clostridium difficile
La dose recommandée est de 100 - 200 mg par voie orale deux fois par jour pendant 7 à 14 jours.
Patients âgés
Aucune adaptation posologique n’est nécessaire, sauf en cas de fonction rénale altérée (voir ci‑dessous).
Patients adultes et patients âgés présentant une altération de la fonction rénale
Aucune adaptation posologique n’est nécessaire jusqu’au quatrième jour de traitement, moment auquel la dose doit être adaptée pour maintenir une concentration sérique résiduelle d’au moins 10 mg/L lorsque la mesure est effectuée par HPLC, ou d’au moins 15 mg/L lorsqu’elle est mesurée par la méthode FPIA.
Après le quatrième jour de traitement :
· En cas d’insuffisance rénale légère ou modérée (clairance de la créatinine de 30 à 80 mL/min) : la dose d’entretien doit être diminuée de moitié, soit par l’administration de la dose un jour sur deux, soit par l’administration de la moitié de la dose une fois par jour.
· En cas d’insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine inférieure à 30 mL/min) et chez les patients hémodialysés : la dose doit correspondre à un tiers de la dose habituelle, soit par l’administration de la dose unitaire initiale tous les trois jours, soit par l’administration d’un tiers de la dose une fois par jour.
La téicoplanine n’est pas éliminée par hémodialyse.
Patients sous dialyse péritonéale continue ambulatoire (DPCA)
Après une dose de charge intraveineuse unique de 6 mg/kg de poids corporel, 20 mg/L sont administrés dans chaque poche de solution de dialyse la première semaine, 20 mg/L dans une poche sur deux la seconde semaine, puis 20 mg/L dans la poche de nuit la troisième semaine.
Population pédiatrique
Chez les enfants de plus de 12 ans, les recommandations posologiques sont les mêmes que chez les adultes.
Nouveau-nés et nourrissons jusqu’à l’âge de 2 mois :
Dose de charge
Une dose unique de 16 mg/kg de poids corporel administrée par perfusion intraveineuse le premier jour.
Dose d’entretien
Une dose de 8 mg/kg de poids corporel administrée par perfusion intraveineuse une fois par jour.
Enfants (2 mois à 12 ans) :
Dose de charge
Une dose de 10 mg/kg de poids corporel administrée par voie intraveineuse toutes les 12 heures, répétée 3 fois.
Dose d’entretien
Une dose de 6 à 10 mg/kg de poids corporel administrée par voie intraveineuse une fois par jour.
Mode d’administration
La téicoplanine peut être administrée par voie intraveineuse ou intramusculaire. L’injection intraveineuse peut être administrée en bolus en 3 à 5 minutes ou par perfusion sur 30 minutes.
Seule la perfusion peut être utilisée chez les nouveau-nés.
La voie orale est recommandée pour le traitement des diarrhées et des colites associées à Clostridium difficile.
Pour les instructions concernant la reconstitution et la dilution du médicament avant administration, voir la rubrique 6.6.
Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1.
4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi
La téicoplanine ne doit pas être administrée par voie intraventriculaire.
Réactions d’hypersensibilité
Des réactions d’hypersensibilité graves, engageant le pronostic vital et parfois fatales ont été rapportées avec la téicoplanine (par ex. choc anaphylactique). En cas de survenue d’une réaction allergique à la téicoplanine, le traitement doit être immédiatement arrêté et des mesures d’urgence adéquates doivent être prises.
La téicoplanine doit être administrée avec prudence chez les patients présentant une hypersensibilité connue à la vancomycine, car des réactions d’hypersensibilité croisée, y compris un choc anaphylactique fatal, peuvent survenir.
Cependant, un antécédent de « red man syndrome » avec la vancomycine n’est pas une contre‑indication à l’utilisation de la téicoplanine.
Réactions liées à la perfusion
Un « red man syndrome » (ensemble de symptômes comportant prurit, urticaire, érythème, œdème de Quincke, tachycardie, hypotension, dyspnée) a été observé dans de rares cas (et ce, dès la première dose).
Le ralentissement ou l’arrêt de la perfusion peut entraîner la disparition de ces réactions. Les réactions liées à la perfusion peuvent être limitées si la dose quotidienne n’est pas injectée en bolus mais perfusée sur 30 minutes.
Réactions indésirables cutanées sévères
Des réactions indésirables cutanées sévères incluant le syndrome de Stevens-Johnson (SSJ), la nécrolyse épidermique toxique (NET) et un syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse avec éosinophilie et symptômes systémiques (DRESS) pouvant engager le pronostic vital ou être fatales ont été rapportées lors de l’utilisation de la teicoplanine (voir rubrique 4.8). Des cas de pustuloses exanthématiques aigües généralisées (PEAG) ont également été rapportés avec l’utilisation de teicoplanine (voir rubrique 4.8). Lors de la prescription, les patients doivent être informés des signes et symptômes des réactions cutanées sévères (par exemple une éruption cutanée progressive souvent accompagnée de phlyctènes, des lésions des muqueuses, des éruptions pustuleuses ; ou n'importe quel autre signe d’hypersensibilité cutanée) et doivent être étroitement surveillés. Si des signes et symptômes suggérant des réactions cutanées sévères apparaissent, la teicoplanine doit être arrêtée et un traitement alternatif doit être considéré.
Spectre d’activité antibactérienne
Le spectre d’activité antibactérienne de la téicoplanine est étroit (Gram positif). Dans certaines infections, un traitement par téicoplanine en monothérapie peut être envisagé uniquement si le germe est déjà identifié, et s’il est sensible ou s’il existe une forte probabilité qu’il le soit.
La justification de l’administration de la téicoplanine doit tenir compte du spectre d’activité antibactérienne, du profil de sécurité d’emploi et de l’adéquation d’un traitement antibactérien standard au patient. Sur cette base, la téicoplanine devrait être le plus souvent administrée pour le traitement d’infections sévères chez des patients pour qui l’activité antibactérienne d’un traitement standard est jugée inadéquate.
Thrombopénie
Des cas de thrombopénie ont été rapportés avec la téicoplanine (voir rubrique 4.8). Des bilans hématologiques périodiques, y compris la numération de la formule sanguine complète, sont recommandés durant le traitement.
Néphrotoxicité
Des cas de néphrotoxicité et d’insuffisance rénale ont été rapportés chez des patients traités par téicoplanine (voir rubrique 4.8). Les patients insuffisants rénaux, recevant le traitement à dose de charge élevée de téicoplanine, et ceux recevant la téicoplanine en association ou séquentiellement avec d’autres médicaments présentant un potentiel néphrotoxique connu (par ex. aminosides, colistine, amphotéricine B, ciclosporine et cisplatine) doivent être attentivement surveillés, et des tests de l’audition réalisés (voir « Ototoxicité » ci-dessous).
La téicoplanine est principalement excrétée par voie rénale, la posologie doit donc être adaptée chez les patients insuffisants rénaux (voir rubrique 4.2).
Ototoxicité
Comme avec les autres glycopeptides, une ototoxicité (surdité et acouphènes) a été rapportée chez des patients traités par téicoplanine (voir rubrique 4.8). Les patients chez qui des signes et symptômes d’altération de l’audition ou des troubles de l’oreille interne apparaissent durant un traitement par téicoplanine doivent être attentivement évalués et surveillés, particulièrement en cas de traitement prolongé et d’insuffisance rénale. Les patients recevant la téicoplanine en association ou séquentiellement avec d’autres médicaments présentant un potentiel néphrotoxique et/ou neurotoxique/ototoxique connu (par ex. aminosides, colistine, amphotéricine B, ciclosporine, cisplatine, furosémide et acide étacrynique) doivent être attentivement surveillés, et le bénéfice de la téicoplanine doit être évalué si l’audition se dégrade.
Des précautions particulières doivent être prises lors de l’administration de la téicoplanine à des patients recevant un traitement concomitant ototoxique et/ou néphrotoxique, pour lequel une surveillance régulière hématologique, hépatique et rénale est recommandée.
Surinfection
Comme avec les autres antibiotiques, un traitement par téicoplanine, particulièrement s’il est prolongé, peut induire la prolifération d’autres micro-organismes non sensibles. Des mesures appropriées doivent être prises en cas de surinfection au cours du traitement.
TEICOPLANINE VIATRIS contient du sodium.
Ce médicament contient moins d’1 mmol de sodium (23 mg) par flacon et est considéré « sans sodium ».
4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions
Aucune étude spécifique d’interaction n’a été réalisée.
Les solutions de téicoplanine et d’aminosides sont incompatibles et ne doivent pas être mélangées lors d’administration parentérale ; cependant elles sont compatibles avec le liquide de dialyse de la DPCA et peuvent être librement utilisées dans le traitement d’une péritonite associée à une DPCA.
La téicoplanine doit être utilisée avec prudence en association ou séquentiellement avec d’autres médicaments présentant un potentiel néphrotoxique et/ou neurotoxique/ototoxique connu. Parmi ces médicaments figurent par ex. aminosides, colistine, amphotéricine B, ciclosporine, cisplatine, furosémide et acide étacrynique (voir rubrique 4.4 « Néphrotoxicité » et « Ototoxicité »). Il n’existe cependant aucune preuve d’une toxicité synergique en association avec la téicoplanine.
Lors d’études cliniques, la téicoplanine a été administrée à de nombreux patients recevant déjà divers médicaments, y compris d’autres antibiotiques, des antihypertenseurs, des anesthésiques, des médicaments à visée cardiaque et des antidiabétiques, sans signe d’interaction défavorable.
Population pédiatrique
Les études d’interactions n’ont été menées que chez l’adulte.
4.6. Fertilité, grossesse et allaitement
Grossesse
Il existe des données limitées sur l’utilisation de la téicoplanine chez la femme enceinte. Les études effectuées chez l’animal ont mis en évidence une toxicité sur la reproduction à fortes doses (voir rubrique 5.3) : une augmentation de la mortinatalité et de la mortalité néonatale a été observée chez le rat. Le risque potentiel pour l’Homme est inconnu.
La téicoplanine ne doit donc pas être utilisée au cours de la grossesse sauf en cas de nécessité absolue. Un risque potentiel de lésions de l’oreille interne et de lésions rénales chez le fœtus ne peut être exclu (voir rubrique 4.4).
On ne sait pas si la téicoplanine est excrétée dans le lait maternel. Il n’existe pas de données suffisantes sur l’excrétion de la téicoplanine dans le lait animal. La décision de continuer/interrompre l’allaitement ou de continuer/interrompre le traitement par téicoplanine doit être prise en prenant en compte le bénéfice de l’allaitement pour l’enfant au regard du bénéfice du traitement pour la femme.
Fertilité
Les études sur la reproduction chez l’animal n’ont pas montré de signe d’altération de la fertilité.
4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines
La téicoplanine peut provoquer des sensations vertigineuses et des céphalées. L’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines peut être affectée. Les patients ressentant ces effets indésirables ne doivent pas conduire de véhicule ni utiliser de machine.
Tableau listant les effets indésirables
Tous les effets indésirables survenus avec une incidence plus élevée que sous placebo et chez plus d’un patient sont mentionnés dans le tableau ci-dessous en utilisant la convention suivante :
Très fréquent (≥ 1/10), fréquent (≥ 1/100 à < 1/10), peu fréquent (≥ 1/1 000 à < 1/100), rare (≥ 1/10 000 à < 1/1 000), très rare (< 1/10 000) et fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles).
Au sein de chaque groupe de fréquence, les effets indésirables sont présentés par ordre de gravité décroissante.
Classe de systèmes d’organes |
Fréquent (≥ 1/100 à < 1/10) |
Peu fréquent (≥ 1/1 000 à < 1/100) |
Rare (≥ 1/10 000 à < 1/1 000) |
Très rare (< 1/10 000) |
Fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles) |
Infections et infestations |
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Abcès |
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Surinfection (prolifération de micro-organismes non sensibles) |
Affections hématologiques et du système lymphatique |
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Leucopénie, thrombopénie, éosinophilie |
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Agranulocytose, neutropénie, pancytopénie |
Affections du système immunitaire |
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Réaction anaphylactique (anaphylaxie) (voir rubrique 4.4) |
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Syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse avec hyperéosinophilie et symptômes systémiques (DRESS) Choc anaphylactique (voir rubrique 4.4) |
Affections du système nerveux |
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Sensations vertigineuses, céphalées |
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Convulsions |
Affections de l’oreille et du labyrinthe |
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Surdité, perte d’audition (voir rubrique 4.4), acouphènes, troubles vestibulaires |
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Affections vasculaires |
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Phlébite |
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Thrombophlébite |
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales |
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Bronchospasme |
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Affections gastro-intestinales |
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Diarrhée, vomissements, nausées |
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Affections de la peau et du tissu sous-cutané |
Éruption, érythème, prurit |
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Red man syndrome (par ex. rougeur de la partie supérieure du corps) (voir rubrique 4.4) |
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Nécrolyse épidermique toxique, Syndrome de Stevens-Johnson, pustulose exanthématique aigüe généralisée, érythème polymorphe, angioedème (oedème de Quincke), dermatite exfoliatrice, urticaire (voir rubrique 4.4) |
Affections du rein et des voies urinaires |
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Augmentation de la créatininémie |
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Insuffisance rénale (y compris insuffisance rénale aiguë) (voir ci-dessous la description des effets indésirables sélectionnés)* |
Troubles généraux et anomalies au site d’administration |
Douleur, pyrexie |
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Abcès au site d’injection, frissons |
Investigations |
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Augmentation des transaminases (anomalie transitoire des transaminases), augmentation du taux sérique de phosphatase alcaline (anomalie transitoire des phosphatases alcalines) |
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Description des effets indésirables sélectionnés
*D’après les rapports de la littérature, le taux estimé de néphrotoxicité chez les patients recevant un traitement avec une dose de charge faible de 6 mg/kg en moyenne deux fois par jour, suivi d’une dose d’entretien de 6 mg/kg en moyenne une fois par jour, est d’environ 2 %.
Dans une étude observationnelle de sécurité post-autorisation qui a inclus 300 patients avec un âge moyen de 63 ans (traités pour une infection osseuse et articulaire, une endocardite ou d’autres infections sévères) recevant le schéma de dose de charge élevé de 12 mg/kg deux fois par jour (avec une dose médiane de 5 doses de charge), suivi d’une dose d’entretien de 12 mg/kg une fois par jour, le taux observé de néphrotoxicité confirmée était de 11,0 % (IC à 95 % = [7,4 % ; 15,5 %]) au cours des 10 premiers jours. Le taux cumulé de néphrotoxicité depuis le début du traitement jusqu’à 60 jours après la dernière dose était de 20,6 % (IC à 95 % = [16,0 % ; 25,8 %]). Chez les patients recevant plus de 5 doses de charge élevées de 12 mg/kg deux fois par jour, suivie d’une dose d’entretien de 12 mg/kg une fois par jour, le taux cumulatif observé de néphrotoxicité du début du traitement jusqu’à 60 jours après la dernière administration était de 27 % (IC à 95 % = [20,7 % ; 35,3 %]) (voir rubrique 4.4).
Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet : https://signalement.social-sante.gouv.fr/.
Symptômes
Des cas d’administration accidentelle de doses excessives à des patients pédiatriques ont été rapportés. Dans un cas, une agitation est apparue chez un nouveau-né âgé de 29 jours qui avait reçu 400 mg par voie intraveineuse (95 mg/kg).
Prise en charge
Le traitement d’un surdosage de téicoplanine doit être symptomatique.
La téicoplanine n’est pas éliminée par hémodialyse et ne l’est que lentement par dialyse péritonéale.
5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
5.1. Propriétés pharmacodynamiques
Classe pharmacothérapeutique : Glycopeptides antibactériens, code ATC : J01XA02.
Mécanisme d’action
La téicoplanine inhibe la croissance des bactéries sensibles en interférant avec la synthèse de leur paroi cellulaire au niveau d’un site différent de celui qui est affecté par les bêta-lactamines. La synthèse du peptidoglycane est bloquée par une liaison spécifique à des résidus D-alanyl-D-alanine.
Mécanisme de résistance
Une résistance à la téicoplanine peut être basée sur les mécanismes suivants :
· Modification de la structure cible : cette forme de résistance est particulièrement apparue chez Enterococcus faecium. La modification concerne le remplacement de la fonction de la chaine terminale d’acides aminés D-alanyl-D-alanine en un précurseur de muréine D-Ala-D-lactate, ce qui réduit l’affinité pour la vancomycine. Les enzymes responsables sont une D-lactate déshydrogénase ou ligase nouvellement synthétisées.
· La réduction de la sensibilité ou la résistance des staphylocoques à la téicoplanine repose sur la surproduction des précurseurs de muréine auxquels la téicoplanine se lie.
Une résistance croisée entre la téicoplanine et la vancomycine peut apparaître. Certains entérocoques résistants à la vancomycine sont sensibles à la téicoplanine (phénotype Van-B).
Seuils des tests de sensibilité
Les critères d’interprétation des concentrations minimales inhibitrices (CMI) pour les tests de sensibilité ont été établis par le Comité européen des antibiogrammes (EUCAST) pour la téicoplanine et sont énumérés ci-dessous :
https://www.ema.europa.eu/documents/other/minimum-inhibitory-concentration-mic-breakpoints_en.xlsx
Relations pharmacocinétique/pharmacodynamique
L’activité antibactérienne de la téicoplanine dépend essentiellement de la durée pendant laquelle la concentration de cette substance est plus élevée que sa concentration minimale inhibitrice (CMI) sur l’agent pathogène.
Sensibilité
La prévalence de la résistance peut varier en fonction de la géographie et du temps pour certaines espèces, et il est donc utile de disposer d’informations sur la prévalence de la résistance locale, surtout pour le traitement d’infections sévères. Si nécessaire, il est souhaitable d’obtenir un avis spécialisé principalement lorsque l’intérêt du médicament dans certaines infections peut être mis en cause du fait du niveau de prévalence de la résistance locale.
Espèces habituellement sensibles Bactéries aérobies à Gram positif Corynebacterium jeikeiuma Enterococcus faecalis Staphylococcus aureus (dont souches résistantes à la méticilline) Streptococcus agalactiae Streptococcus dysgalactiae subsp. equisimilisa (streptocoques des groupes C & G) Streptococcus pneumoniae Streptococcus pyogenes Streptocoques du groupe viridansa,b Bactéries anaérobies à Gram positif Clostridium difficilea Peptostreptococcus spp.a |
Espèces inconstamment sensibles (Résistance acquise ≥ 10 %) Bactéries aérobies à Gram positif Enterococcus faecium Staphylococcus epidermidis Staphylococcus haemolyticus Staphylococcus hominis |
Bactéries naturellement résistantes Toutes les bactéries à Gram négatif Autres bactéries Chlamydia spp. Chlamydophila spp. Legionella pneumophila Mycoplasma spp. |
a. Aucune donnée actuelle n’était disponible au moment de la publication des tableaux. Les principales données de la littérature, les documents de base et les recommandations thérapeutiques présument d’une sensibilité. b. Terme collectif pour un groupe hétérogène d’espèces streptococciques. Le taux de résistance peut varier selon l’espèce streptococcique en cause. |
5.2. Propriétés pharmacocinétiques
La téicoplanine est administrée par voie parentérale (intraveineuse ou intramusculaire). Après une administration intramusculaire, la biodisponibilité de la téicoplanine (comparativement à une administration intraveineuse) est quasi-totale (90 %). Après six administrations journalières intramusculaires de 200 mg, la concentration maximale moyenne (écart type) de téicoplanine (Cmax) est de 12,1 (0,9) mg/L et est obtenue 2 heures après administration.
Après une dose de charge de 6 mg/kg administrée par voie intraveineuse toutes les 12 heures pour 3 à 5 administrations, les valeurs de la Cmax sont comprises entre 60 et 70 mg/L et celles de la concentration résiduelle sont habituellement supérieures à 10 mg/L. Après une dose de charge intraveineuse de 12 mg/kg administrée toutes les 12 heures pour 3 administrations, les valeurs moyennes de la Cmax et de la concentration résiduelle sont respectivement estimées à environ 100 mg/L et 20 mg/L.
Après une dose d’entretien de 6 mg/kg administrée une fois par jour, les valeurs de la Cmax et de la concentration résiduelle sont respectivement d’environ 70 mg/L et 15 mg/L. Après une dose d’entretien de 12 mg/kg administrée une fois par jour, les concentrations résiduelles vont de 18 à 30 mg/L.
La téicoplanine administrée par voie orale n’est pas absorbée dans le tractus digestif. À la suite de l’administration par voie orale d’une dose unique de 250 ou 500 mg chez des sujets sains, la téicoplanine n’a pas été détectée dans le sérum ni dans l’urine, mais a été retrouvée uniquement dans les fèces (environ 45 % de la dose administrée) sous forme inchangée.
Distribution
La liaison aux protéines plasmatiques humaines varie de 87,6 à 90,8 % indépendamment des concentrations de téicoplanine. La téicoplanine est principalement liée à la sérum-albumine humaine. La téicoplanine ne diffuse pas dans les érythrocytes.
Le volume de distribution à l’état d’équilibre (Vss) varie de 0,7 à 1,4 L/kg. Les valeurs les plus élevées du Vss ont été observées lors d’études récentes, dans lesquelles la durée de la période de prélèvements était supérieure à 8 jours.
La téicoplanine diffuse principalement dans les poumons, le myocarde et les tissus osseux avec des rapports concentration tissulaire/concentration sérique supérieurs à 1. Ces rapports variaient de 0,5 à 1 dans le liquide de phlyctène, le liquide synovial et le liquide péritonéal. Le taux d’élimination de la téicoplanine du liquide péritonéal est identique à celui de son élimination du sérum. Dans le liquide pleural et les tissus adipeux sous-cutanés, les rapports concentration tissulaire/concentration sérique sont compris entre 0,2 et 0,5. La téicoplanine ne pénètre pas facilement dans le liquide céphalorachidien (LCR).
Biotransformation
La téicoplanine sous forme inchangée est le principal composé identifié dans le plasma et l’urine, ce qui indique qu’elle est peu métabolisée. Deux métabolites, formés probablement par hydroxylation, représentent 2 à 3 % de la dose administrée.
Élimination
La téicoplanine est principalement excrétée sous forme inchangée par voie urinaire (80 % en 16 jours), tandis que 2,7 % de la dose administrée sont récupérés dans les fèces (à la suite d’une excrétion biliaire) au cours des 8 jours suivant l’administration.
La demi-vie d’élimination de la téicoplanine a varié de 100 à 170 heures lors des études les plus récentes au cours desquelles la durée des périodes de prélèvements était d’environ 8 à 35 jours.
La clairance totale de la téicoplanine est faible, de 10 à 14 mL/h/kg, et sa clairance rénale est de 8 à 12 mL/h/kg, ce qui indique qu’elle est principalement excrétée par des mécanismes rénaux.
Linéarité/non-linéarité
La pharmacocinétique de la téicoplanine est linéaire pour des doses de 2 à 25 mg/kg.
Populations particulières
Patients insuffisants rénaux
La téicoplanine est éliminée par voie rénale, et son élimination diminue donc selon le degré d’insuffisance rénale. Les clairances totale et rénale de la téicoplanine dépendent de la clairance de la créatinine.
Patients âgés
Les paramètres pharmacocinétiques de la téicoplanine ne sont pas modifiés chez les patients âgés, sauf en cas d’insuffisance rénale.
Population pédiatrique
Comparativement à l’adulte, la clairance totale est plus élevée chez l’enfant (15,8 mL/h/kg pour des nouveau-nés, 14,8 mL/h/kg pour un âge moyen de 8 ans) et la demi-vie d’élimination plus courte (40 heures pour les nouveau-nés ; 58 heures pour 8 ans).
5.3. Données de sécurité préclinique
L’administration sous-cutanée de téicoplanine jusqu’à 40 mg/kg/jour n’a pas affecté la fertilité des mâles et des femelles chez le rat. Lors d’études sur le développement embryofoetal, aucune malformation n’a été observée à la suite de l’administration sous-cutanée de doses allant jusqu’à 200 mg/kg/jour chez le rat et de l’administration intramusculaire de doses allant jusqu’à 15 mg/kg/jour chez le lapin. Cependant, chez le rat, l’incidence de la mortinatalité a augmenté aux doses supérieures ou égales à 100 mg/kg/jour, et celle de la mortalité néonatale a augmenté à 200 mg/kg/jour. Cet effet n’a pas été rapporté à 50 mg/kg/jour. Une étude péri- et postnatale chez le rat n’a révélé aucun effet sur la fertilité de la génération F1 ni sur la survie et le développement de la génération F2 à la suite de l’administration sous-cutanée de doses allant jusqu’à 40 mg/kg/jour.
La téicoplanine n’a présenté aucun potentiel d’antigénicité (chez la souris, le cobaye et le lapin), de génotoxicité ou d’irritation locale.
Si la téicoplanine est administrée en association à d’autres antibiotiques, la solution de téicoplanine doit être administrée séparément.
Ce médicament ne doit pas être mélangé avec d’autres médicaments à l’exception de ceux mentionnés dans la rubrique 6.6.
Poudre conditionnée pour la vente :
2 ans
Solution reconstituée/diluée :
La stabilité chimique et physique de la solution reconstituée/diluée préparée selon les recommandations a été démontrée pendant 24 heures entre 2 et 8°C.
Toutefois, du point de vue microbiologique, le médicament doit être utilisé immédiatement. En cas d’utilisation non immédiate, les durées et conditions de conservation après reconstitution/dilution et avant utilisation relèvent de la seule responsabilité de l’utilisateur et ne devraient pas dépasser 24 heures à une température comprise entre 2°C et 8°C, à moins que la reconstitution/dilution aient été réalisées dans des conditions d’asepsie validées et contrôlées.
6.4. Précautions particulières de conservation
Poudre conditionnée pour la vente :
A conserver à une température ne dépassant pas 25°C.
Pour les conditions de conservation du médicament après reconstitution/dilution, voir la rubrique 6.3.
6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur
La poudre est conditionnée en flacon en verre.
Présentations:
Boîtes de 1, 5 ou 10 flacon(s) de poudre.
Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.
6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation
Ce médicament est uniquement à usage unique.
Préparation de la solution reconstituée :
- La solution doit être reconstituée avec 3,14 mL d’eau pour préparations injectables.
- Injecter lentement l’eau pour préparations injectables dans le flacon de poudre.
- Faire délicatement tourner le flacon entre les mains jusqu’à la dissolution complète de la poudre. Si la solution devient mousseuse, elle doit être laissée au repos pendant environ 15 minutes. Utiliser uniquement les solutions claires à légèrement brunes.
La solution reconstituée contient 200 mg de téicoplanine dans 3,0 mL.
Quantité nominale de téicoplanine dans le flacon |
200 mg |
Volume du flacon de poudre |
10 mL |
Volume contenant une dose nominale de téicoplanine (extrait au moyen d’une seringue de 5 mL et d’une aiguille 23 G) |
3,0 mL |
La solution reconstituée peut être injectée directement ou diluée de façon additionnelle, ou encore administrée par voie orale.
Préparation de la solution diluée pour perfusion :
TEICOPLANINE MYLAN peut être administré dans les solutions pour perfusion suivantes :
· solution de chlorure de sodium à 0,9 %,
· solution de chlorure de sodium à 0,18 % et de glucose à 4 %,
· solution de glucose à 5 %,
· solution de Ringer,
· solution de Ringer lactate,
· solution pour dialyse péritonéale contenant 1,36 % de solution de glucose.
Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.
7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
1 RUE DE TURIN
69007 LYON
FRANCE
8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
· 578 456-1 ou 34009 578 456 1 2: poudre en flacon (verre) ; boîte de 1.
· 578 457-8 ou 34009 578 457 8 0: poudre en flacon (verre) ; boîte de 5.
· 578 458-4 ou 34009 578 458 4 1: poudre en flacon (verre) ; boîte de 10.
9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
Sans objet.
12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES
Liste I.
Médicament soumis à prescription hospitalière.
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