ANSM - Mis à jour le : 15/07/2024
CEFEPIME VIATRIS 2 g, poudre pour solution injectable
2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
sous forme de dichlorhydrate de céfépime monohydraté
Pour un flacon de poudre.
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.
Poudre pour solution injectable.
4.1. Indications thérapeutiques
Elles comprennent les infections dues aux germes sensibles au céfépime :
· Chez l'adulte et l’enfant > 40 kg :
o Traitement de patients souffrant de bactériémies en association ou potentiellement associées à l’une des infections listées ci-dessous : infections respiratoires basses communautaires et pneumonies sévères,
o infections urinaires compliquées et non compliquées,
o épisodes fébriles chez les patients neutropéniques,
En traitement empirique des patients présentant une neutropénie fébrile : Céfépime en monothérapie est indiqué en traitement empirique des patients présentant une neutropénie fébrile. Chez les patients présentant un risque élevé d’infections sévères (par exemple : patients avec des antécédents de greffe récente de moelle osseuse, présentant une hypotension, avec une hémopathie maligne sous-jacente, ou avec une neutropénie sévère ou prolongée), une monothérapie antimicrobienne peut ne pas être appropriée. Les données démontrant une efficacité du céfépime en monothérapie sont insuffisantes chez ces patients. (voir rubrique 5.1. Propriétés pharmacodynamiques).
o infections biliaires.
· Chez le nourrisson de plus de deux mois et l'enfant ≤ 40 kg :
o épisodes fébriles au cours des neutropénies lorsque la durée prévisible de neutropénie est courte. Les données cliniques disponibles chez le nourrisson et l'enfant ne permettent pas de recommander l'utilisation du céfépime en monothérapie.
Il convient de tenir compte des recommandations officielles concernant l'utilisation appropriée des antibactériens.
4.2. Posologie et mode d'administration
Sujets aux fonctions rénales normales
Chez l'adulte et l’enfant > 40 kg
Les posologies usuelles recommandées en monothérapie ou en association sont les suivantes :
Type d'infections |
Dose unitaire Voie |
Fréquence d'administration |
Infections respiratoires communautaires Pyélonéphrites non compliquées |
1 g IV ou IM |
2 fois par jour |
Infections sévères : · septicémies/bactériémies · pneumonies · infections urinaires compliquées · infections biliaires |
2 g IV |
2 fois par jour |
Episode fébrile chez les patients neutropéniques* |
2 g IV |
2 à 3 fois par jour |
Infections sévères à Pseudomonas |
2 g IV |
3 fois par jour |
*La posologie de 2 g, 3 fois par jour a été administrée uniquement en monothérapie.
Chez le nourrisson de plus de 2 mois et l'enfant ≤ 40 kg :
50 mg/kg IV, 3 fois par jour. Les données cliniques disponibles chez le nourrisson et l'enfant ne permettent pas de recommander l'utilisation du céfépime en monothérapie.
La durée du traitement est habituellement de 7 à 10 jours ; les infections plus sévères peuvent nécessiter un traitement plus long. Pour le traitement de l’épisode fébrile chez le patient neutropénique, la durée habituelle du traitement ne devrait pas être inférieure à 7 jours ou jusqu’à la disparition de la neutropénie.
Sujets insuffisants rénaux
Le céfépime est éliminé par voie rénale, exclusivement par filtration glomérulaire. En conséquence, chez le sujet insuffisant rénal (filtration glomérulaire < 50 ml/mn), la posologie devra être adaptée pour compenser un plus faible taux d'élimination rénale. La filtration glomérulaire devra être estimée de façon à déterminer la posologie d'entretien.
Les protocoles d'adaptation posologique chez l'insuffisant rénal, sont décrits dans le tableau ci-après :
Clairance à la créatinine (ml/min) |
||||
Posologie usuelle |
50 - 30 |
29 - 11 |
= 10 |
Hémodialyse |
1 g, 2 fois par jour |
1 g, 1 fois par jour |
500 mg, 1 fois par jour |
250 mg, 1 fois par jour |
Dose de charge : 1 g, suivi de 500 mg, 1 fois/jour* |
2 g, 2 fois par jour |
2 g, 1 fois par jour |
1 g, 1 fois par jour |
500 mg, 1 fois par jour |
Dose de charge : 1 g, suivi de 500 mg, 1 fois/jour* |
2 g, 3 fois par jour |
1 g, 3 fois par jour |
1 g, 2 fois par jour |
1 g, 1 fois par jour |
Dose de charge : 1 g, suivi de 500 mg, 1 fois/jour* |
50 mg/kg 3 fois par jour |
25 mg/kg 3 fois par jour |
25 mg/kg 2 fois par jour |
25 mg/kg 1 fois par jour |
*Les jours de dialyse, une dose doit être administrée après la séance de dialyse.
Lorsque seule la créatininémie (CRS) est disponible, l'équation de Cockcroft peut être utilisée pour estimer la clairance à la créatinine. La CRS doit représenter l'état d'équilibre de la fonction rénale :
Cette équation s'applique aux sujets de sexe masculin. Pour les patients de sexe féminin, la clairance à la créatinine est équivalente à 0,85 fois la Cl. Cr calculée ci-dessus.
Chez les patients hémodialysés, les caractéristiques pharmacocinétiques du céfépime montrent qu'il est nécessaire de réduire les doses. Ces patients doivent recevoir une dose de charge de 1 g le premier jour, puis 500 mg les jours suivants. Environ 68 % de la quantité totale de céfépime présente dans l'organisme est éliminée après 3 heures de dialyse. Le jour de la dialyse, le céfépime doit être administré après la dialyse. Dans la mesure du possible, l'administration du céfépime se fera chaque jour à la même heure.
Chez les patients en dialyse péritonéale ambulatoire permanente, le céfépime peut être administré aux doses recommandées chez les sujets aux fonctions rénales normales mais toutes les 48 heures.
Mode d’administration
Le céfépime peut être administré par voie intraveineuse (IV) (1 g ; 2 g) en IV lente de 3 à 5 minutes ou en perfusion de 30 minutes, ou par voie intramusculaire profonde (IM) (1 g) (voir rubrique 6.6).
CEFEPIME VIATRIS est contre-indiqué chez les patients qui ont déjà présenté :
· des réactions d’hypersensibilité au céfépime, ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1,
· des réactions d’hypersensibilité aux autres antibiotiques du groupe des céphalosporines (voir rubrique 4.4) ou aux bêtalactamines (pénicillines, monobactames et carbapénèmes).
4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi
Les bêtalactamines exposent au risque d’encéphalopathie (confusion, troubles de la conscience, épilepsie, ou mouvements anormaux) et, particulièrement, en cas de surdosage et/ou d’insuffisance rénale, notamment chez le sujet âgé.
Réactions d'hypersensibilité
La survenue de toute manifestation allergique impose l’arrêt du traitement.
Comme avec les autres bêtalactamines, des cas de réactions sévères d’hypersensibilité, occasionnellement fatals, ont été reportés. Avant de commencer un traitement par céfépime, une enquête minutieuse doit être faite pour déterminer si le patient a eu des réactions d'hypersensibilité au céfépime, à des bêta-lactamines ou à d'autres médicaments. L’allergie aux pénicillines étant croisée avec celle aux céphalosporines dans 5 à 10 % des cas.
L’utilisation des céphalosporines doit être extrêmement prudente chez les patients pénicillino-sensibles ; une surveillance médicale stricte est nécessaire dès la première administration.
L’emploi des céphalosporines est à proscrire formellement chez les sujets ayant des antécédents d’allergie de type immédiat aux céphalosporines.
En cas de doute, la présence du médecin auprès du patient est indispensable à la première administration, afin de traiter une éventuelle réaction anaphylactique.
CEFEPIME VIATRIS doit être administré avec précaution chez les patients ayant des antécédents d’asthme ou un terrain allergique.
Ces réactions peuvent nécessiter l’administration d’épinéphrine ou d’autre traitement de soutien.
Activité antibactérienne
Au regard du spectre limité d’activité antibactérienne, CEFEPIME VIATRIS n’est pas indiqué dans le traitement de certains types d’infection, à moins que le germe soit déjà identifié et connu pour être sensible au céfépime ou qu’il y ait une forte présomption pour que le germe probable soit sensible (voir section 5.1).
Insuffisance rénale
En cas d’insuffisance rénale, pour des clairances de créatinine inférieures ou égales à 50 ml/min, ou dans toute situation pouvant altérer la fonction rénale la posologie sera adaptée (voir rubrique 4.2) pour compenser la diminution du taux d’élimination du céfépime et pour éviter les répercussions cliniques dues à une élévation de la concentration plasmatique en antibiotique.
La posologie sera adaptée au stade d’insuffisance rénale, à la sévérité de l’infection et à la sensibilité du germe en cause (voir rubriques 4.2 et 5.2).
Pendant la phase de post-commercialisation, les effets indésirables graves suivants ont été rapportés : encéphalopathie réversible (trouble de conscience avec confusion mentale, hallucinations, stupeur et coma), myoclonies, convulsions (y compris mal épileptique non convulsif) et/ou insuffisance rénale (voir rubrique 4.8). La plupart de ces cas se sont produits chez des patients insuffisants rénaux qui recevaient des doses de céfépime dépassant les doses recommandées. En règle générale, les symptômes de neurotoxicité ont disparu à l’arrêt du céfépime et/ou après une hémodialyse, mais l’issue a parfois été fatale.
Interférence avec des tests sérologiques
Une positivation du test de Coombs, sans mise en évidence d'hémolyse, a été décrite chez les patients traités par céfépime deux fois par jour.
Une réaction faussement positive pouvant se produire lors de la recherche d’une glycosurie, les méthodes de dosage utilisant la glucose-oxydase doivent être de préférence utilisées.
Diarrhée associée à Clostridium difficile
Des cas de diarrhée associée à Clostridium difficile sont rapportés avec l’utilisation de nombreux antibiotiques, dont CEFEPIME VIATRIS. La sévérité de ces diarrhées peut aller jusqu’à une colite pseudomembraneuse mettant en jeu le pronostic vital. Il est important que ce diagnostic soit évoqué chez des patients qui présentent une diarrhée pendant ou après la prise d’un antibiotique, puisque des cas ont été observés jusqu’à 2 mois après l’arrêt du traitement.
Cet accident, rare avec les céphalosporines, impose l’arrêt immédiat du traitement et la mise en route d’une antibiothérapie spécifique appropriée. Dans ce cas, l’administration de produits favorisant la stase fécale doit absolument être évitée. Il est prudent de surveiller la fonction rénale en cas d’association de céfépime avec des antibiotiques potentiellement néphrotoxiques (aminosides en particulier) ou avec des diurétiques puissants.
Surinfection
Comme pour les autres antibiotiques, l'emploi de céfépime peut entraîner une croissance excessive des micro-organismes non sensibles. Il faudra prendre les mesures qui s'imposent en cas de surinfection au cours du traitement.
Sujet âgé :
Sur les 6400 adultes inclus dans les essais cliniques, 35 % avaient 65 ans ou plus et 16 % avaient 75 ans ou plus. La distribution du céfépime chez les personnes âgées (> 65 ans) a été étudiée. Chez les sujets âgés aux fonctions rénales normales, aucune adaptation posologique n'est à envisager. On a simplement observé une petite augmentation de la demi-vie d’élimination et une diminution de la clairance rénale par rapport aux patients plus jeunes.
Mais, la fonction rénale se dégradant avec l'âge, la posologie doit être adaptée à l'état de la fonction rénale du patient (voir rubrique 4.2 – Posologie et mode d’administration et 5.2 - Propriétés pharmacocinétiques).
Il est prudent de surveiller la fonction rénale en cas d’association de céfépime avec des antibiotiques potentiellement néphrotoxiques (aminosides en particulier) ou avec des diurétiques puissants.
On sait que le céfépime est principalement excrété par voie rénale et le risque de réaction toxique à ce médicament peut être plus élevé chez les patients dont la fonction rénale est altérée. Les patients âgés étant plus enclins à souffrir d’insuffisance rénale, il convient d’être prudent dans le choix de la dose et la fonction rénale doit être surveillée (voir rubriques 4.8 Effets indésirables et 5.2 – Propriétés pharmacocinétiques). Des effets indésirables graves, à type d’encéphalopathie réversible (troubles de conscience avec confusion mentale, hallucinations, stupeur et coma), de myoclonies, de crise épileptique (y compris état de mal épileptique non convulsif) et/ou d’insuffisance rénale se sont produits chez des patients âgés atteints d’insuffisance rénale recevant la dose usuelle de céfépime (voir rubrique 4.8 – Effets indésirables).
4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions
Antibiotiques bactériostatiques
Le traitement concomitant par un antibiotique bactériostatique peut interférer avec les bêtalactamines.
Problèmes particuliers du déséquilibre de l'INR :
De nombreux cas d'augmentation de l'activité des anticoagulants oraux ont été rapportés chez des patients recevant des antibiotiques.
Le contexte infectieux ou inflammatoire marqué, l'âge et l'état général du patient apparaissent comme des facteurs de risque. Dans ces circonstances, il apparaît difficile de faire la part entre la pathologie infectieuse et son traitement dans la survenue du déséquilibre de l'INR. Cependant, certaines classes d'antibiotiques sont davantage impliquées : il s'agit notamment des fluoroquinolones, des macrolides, des cyclines, du cotrimoxazole et de certaines céphalosporines.
4.6. Fertilité, grossesse et allaitement
Grossesse
Les données animales n'ont pas mis en évidence d'effet malformatif ou foetotoxique du céfépime.
Cependant, en l’absence d’études cliniques adéquates et bien contrôlées chez la femme enceinte, l’utilisation de céfépime ne peut être envisagée au cours de la grossesse que si nécessaire.
Le passage du céfépime dans le lait maternel est faible et les quantités ingérées très inférieures aux doses thérapeutiques. Cependant des précautions doivent être prises lorsque le céfépime est utilisé chez la femme allaitante. Interrompre l'allaitement (ou le médicament) en cas de survenue de diarrhée, de candidose ou d'éruption cutanée chez le nourrisson.
Fertilité
Aucune modification de la fertilité n’a été observée chez les rats. Il n'y a aucune donnée sur l’impact du céfépime sur la fertilité humaine.
4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines
Le tableau ci-dessous répertorie les effets indésirables par système organe (termes MedDRA) et selon les catégories suivantes : très fréquent (≥1/10), fréquent (≥1/100 ; <1/10), peu fréquent (≥1/1000 ; ≤1/100), rare (≥1/10000 ; ≤1/1000), très rare (≤1/10000), et inconnu (la fréquence ne pouvant être estimée à partir des données disponibles).
Classes de systèmes d’organes |
Fréquence |
Terme MedDRA |
Infections et infestations |
Peu fréquent |
Candidoses orales |
Rare |
Candidose |
|
Très rare |
Infections vaginales |
|
Affections hématologiques et du système lymphatique |
Fréquent |
Anémie, éosinophilie |
Peu fréquent |
Thrombocytopénie, leucopénie, neutropénie |
|
Inconnu |
Anémie aplasiquea, anémie hémolitiquea, agranulocytosis |
|
Affections du système immunitaire |
Rare |
Réactions anaphylactiques, angioedème |
Très rare |
Choc anaphylactique |
|
Affections psychiatriques |
Inconnu |
Hallucinationb, confusionb |
Affections du système nerveux |
Rare |
Céphalée, paresthésie |
Très rare |
Convulsions, dysgueusie, vertiges |
|
Inconnu |
Encéphalopathiesb, crises convulsivesb, état altéré de la vigilance et de la conscienceb, épilepsieb, myocloniesb, comab |
|
Affections vasculaires |
Peu fréquent |
Phlébite au site d’injection IV, thrombophlébite au site d’injection IV |
Très rare |
Hypotension, vasodilatation |
|
Inconnu |
Hémorragiesa |
|
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales |
Rare |
Dyspnée |
Affections gastro-intestinales |
Fréquent |
Diarrhées |
Peu fréquent |
Nausées, vomissements |
|
Rare |
Constipation |
|
Très rare |
Colites pseudomembraneuses, colite, douleurs abdominales, ulcération buccale |
|
Affections de la peau et du tissu sous-cutané |
Fréquent |
Rash |
Peu fréquent |
Erythème, urticaire, prurit |
|
Inconnu |
Epidermolyse toxiquea, syndrome de Stevens- Johnson, érythèmes polymorphesa |
|
Affections du rein et des voies urinaires |
Rare |
Insuffisance rénale |
Inconnu |
Néphropathie toxiquea |
|
Affections des organes de reproduction et du sein |
Rare |
Prurit génital |
Troubles généraux et anomalies au site d’administration |
Fréquent |
Réaction au site de perfusion |
Peu fréquent
|
Inflammation au site de perfusion, douleur et inflammation au point d’injection IM ou IV, fièvre. |
|
Rare |
Frissons |
|
Investigations |
Très fréquent |
Test de Coombs positif |
Fréquent
|
Augmentation des phosphatases alcalines, des ALAT, ASAT, de la bilirubinémie, augmentation du temps de prothrombine, augmentation du temps de céphaline activée |
|
Peu fréquent
|
Augmentation transitoire de l’urémie, de la créatininémie |
|
Très rare |
Diminution de la phosphorémie |
|
Inconnu |
Glycosurie faussement positivea |
a Ces effets indésirables ont été généralement attribués à d’autres produits de la même classe.
b Les bêtalactamines exposent au risque d’encéphalopathie (confusion, troubles de la conscience, épilepsie, ou mouvements anormaux) et, particulièrement, en cas de surdosage et/ou d’insuffisance rénale, notamment chez le sujet âgé (voir rubrique 4.9). Généralement, les symptômes de neurotoxicité ont été d’évolution favorable à l’arrêt du traitement et/ou après hémodialyse. Cependant, il y a eu quelques cas d’évolution fatale.
Population pédiatrique
Le profil de sécurité du céfépime est le même chez les nouveau-nés et les enfants que chez les adultes. L’effet indésirable du céfépime le plus fréquemment rapporté lors des essais cliniques a été l’éruption cutanée.
Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet : https://signalement.social-sante.gouv.fr.
En cas de surdosage sévère, particulièrement chez des patients ayant une fonction rénale altérée, les taux sériques du céfépime peuvent être réduits par l’hémodialyse. La dialyse péritonéale n’est d’aucune efficacité. Un surdosage accidentel a été observé lorsque des doses importantes ont été administrées à des patients atteints d’insuffisance rénale (voir rubriques 4.2 – Posologie et mode d’administration et 4.4 – Mises en garde spéciales et précautions d'emploi). Le surdosage peut se manifester par une encéphalopathie (trouble de conscience avec confusion mentale, hallucinations, stupeur et coma), des myoclonies et des convulsions (voir rubrique 4.8).
5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
5.1. Propriétés pharmacodynamiques
Classe pharmacothérapeutique : Antibactériens à usage systémique, code ATC : J01DE01.
Le céfépime est un antibiotique de la famille des bêta-lactamines, du groupe des céphalosporines de quatrième génération.
Expérience clinique :
Patients présentant une neutropénie fébrile : La tolérance et l’efficacité du traitement empirique des neutropénies fébriles par céfépime en monothérapie ont été évaluées dans deux études cliniques multi-centriques, randomisées, comparant le céfépime en monothérapie (à la dose de 2 g IV toutes les 8 heures) au ceftazidime en monothérapie (à la dose de 2 g IV toutes les 8 heures). Ces études concernaient 317 patients évaluables.
Le tableau 1 décrit les caractéristiques de la population de patients évaluables.
Tableau 1 : Données démographiques des patients évaluables (1er épisode seulement) |
||
Céfépime |
Ceftazidime |
|
Total |
164 |
153 |
Age médian (année) |
56.0 (intervalle, 18-82) |
55.0 (intervalle, 16-84) |
Homme |
86 (52%) |
85 (56%) |
Femme |
78 (48%) |
68 (44%) |
Leucémie |
65 (40%) |
52 (34%) |
Autres hémopathies malignes |
43 (26%) |
36 (24%) |
Tumeur solides |
54 (33%) |
56 (37%) |
Nombre absolu de neutrophiles médian (nadir) (cellules/ μL) |
20.0 (intervalle, 0-500) |
20.0 (intervalle, 0-500) |
Durée médiane de la neutropénie (jours) |
6.0 (intervalle, 0-39) |
6.0 (intervalle, 0-32) |
Cathéter veineux à demeure |
97 (59%) |
86 (56%) |
Antibiothérapie prophylactique |
62 (38%) |
64 (42%) |
Greffe de moelle osseuse |
9 (5%) |
7 (5%) |
PAS <90 mm Hg à l’inclusion |
7 (4%) |
2 (1%) |
PAS= Pression Artérielle Systolique
Le tableau 2 décrit les taux de réponse clinique observés. Pour tous les critères de mesure, céfépime a été thérapeutiquement équivalent au ceftazidime.
Tableau 2 : Taux de réponse poolés sous traitement empirique des neutropénies fébriles |
||
% de Réponse |
||
Critères de mesure |
Céfépime (n= 164) |
Ceftazidime (n= 153) |
Episode primaire résolu sans modification de traitement, sans nouvel épisode fébrile ou infection, et avec antibiothérapie par voie orale autorisée jusqu’à la fin du traitement. |
51 |
55 |
Episode primaire résolu sans modification de traitement, sans nouvel épisode fébrile ou infection, et sans antibiothérapie par voie orale après traitement. |
34 |
39 |
Survie, toute modification de traitement autorisée |
93 |
97 |
Episode primaire résolu sans modification de traitement, avec antibiothérapie par voie orale est autorisée jusqu’à la fin du traitement. |
62 |
67 |
Episode primaire résolu sans modification de traitement, et sans antibiothérapie par voie orale après traitement. |
46 |
51 |
Les données démontrant l’efficacité de céfépime en monothérapie chez des patients présentant un risque élevé d’infections sévères (notamment des patients avec des antécédents de greffe récente de moelle osseuse, présentant une hypotension à l’inclusion, ou une hémopathie maligne sous-jacente ou une neutropénie sévère ou prolongée) sont insuffisantes. Il n’y a pas de données disponibles chez des patients présentant un choc septique.
SEUILS DES TESTS DE SENSIBILITE
Les critères d’interprétation des concentrations minimales inhibitrices (CMI) pour les tests de sensibilité ont été établis par le Comité européen des antibiogrammes (EUCAST) pour la céfépime et sont énumérés ci-dessous :
https://www.ema.europa.eu/documents/other/minimum-inhibitory-concentration-mic-breakpoints_en.xlsx
La prévalence de la résistance acquise peut varier en fonction de la géographie et du temps pour certaines espèces. Il est donc utile de disposer d'informations sur la prévalence de la résistance locale, surtout pour le traitement d'infections sévères. Ces données ne peuvent apporter qu'une orientation sur les probabilités de la sensibilité d'une souche bactérienne à cet antibiotique.
Lorsque la variabilité de la prévalence de la résistance en France est connue pour une espèce bactérienne, elle est indiquée dans le tableau ci-dessous :
Catégories |
Fréquence de résistance acquise en France (> 10%) (valeurs extrêmes) |
|
ESPÈCES SENSIBLES |
||
Aérobies à Gram positif |
||
Staphylococcus méti-S |
||
Streptococcus |
||
Streptococcus pneumoniae |
15 - 35 % |
|
Aérobies à Gram négatif |
||
Acinetobacter baumannii |
||
Branhamella catarrhalis |
||
Citrobacter freundii |
||
Citrobacter koseri |
||
Enterobacter |
||
Escherichia coli |
||
Haemophilus influenzae |
||
Klebsiella |
0 - 20 % |
|
Morganella morganii |
||
Neisseria |
||
Proteus mirabilis |
||
Proteus vulgaris |
||
Providencia |
||
Salmonella |
||
Serratia |
||
Shigella |
||
Anaérobies |
||
Clostridium perfringens |
||
Fusobacterium |
||
Peptostreptococcus |
||
Prevotella |
15 % |
|
ESPÈCES MODÉRÉMENT SENSIBLES |
||
(in vitro de sensibilité intermédiaire) |
||
Aérobies à Gram négatif |
||
Pseudomonas aeruginosa |
15 - 35 % |
|
ESPÈCES RÉSISTANTES |
||
Aérobies à Gram positif |
||
Entérocoques |
||
Listeria |
||
Staphylococcus méti-R * |
||
Aérobies à Gram négatif |
||
Burkholderia cepacia |
||
Stenotrophomonas maltophilia |
||
Anaérobies |
||
Bacteroides fragilis |
||
Clostridium difficile |
* La fréquence de résistance à la méticilline est environ de 30 à 50 % de l'ensemble des staphylocoques et se rencontre surtout en milieu hospitalier.
5.2. Propriétés pharmacocinétiques
Absorption
Après administration IM, la résorption est rapide et complète.
Distribution
Les concentrations plasmatiques moyennes de céfépime observées chez l'adulte de sexe masculin après perfusion IV unique de 30 minutes d'une dose de 250 mg, 500 mg, 1 g et 2 g ou après injection IM unique d'une dose de 500 mg, 1 g et 2 g sont résumées dans le tableau suivant :
Concentrations plasmatiques moyennes de céfépime (µg/ml)
Céfépime dose |
0.5 hr |
1,0 hr |
2,0 hr |
4,0 hr |
8,0 hr |
12,0 hr |
250 mg IV |
20,1 |
10,9 |
5,9 |
2,6 |
0,5 |
0,1 |
500 mg IV |
38,2 |
21,6 |
11,6 |
5 |
1,4 |
0,2 |
1 g IV |
78,7 |
44,5 |
24,3 |
10,5 |
2,4 |
0,6 |
2 g IV |
163,1 |
85,8 |
44,8 |
19,2 |
3,9 |
1,1 |
500 mg IM |
8,2 |
12,5 |
12 |
6,9 |
1,9 |
0,7 |
1 g IM |
14,8 |
25,9 |
26,3 |
16 |
4,5 |
1,4 |
2 g IM |
36,1 |
49,9 |
51,3 |
31,5 |
8,7 |
2,3 |
Les concentrations de céfépime dans les tissus et les liquides biologiques sont décrites dans le tableau suivant :
Concentration moyenne du céfépime dans les tissus et liquides biologiques
Tissus ou liquides |
Dose/voie administration |
Prélèvement : intervalle de temps moyen (hr) |
Concentration moyenne Tissus (µg/g) Liq. Bio (µg/ml) |
Concentration plasmatique moyenne (µg/ml) |
Urine |
500 mg IV |
0 - 4* |
292 |
4,9** |
1 g IV |
0 - 4* |
926 |
10,5** |
|
2 g IV |
0 - 4* |
3120 |
20,1** |
|
Bile |
2 g IV |
9 |
11,2 |
9,2 |
Liquide péritonéal |
2 g IV |
4,4 |
18,3 |
24,8 |
Liquide interstitiel |
2 g IV |
1,5 |
81,4 |
72,5 |
Muqueuse bronchique |
2 g IV |
4,8 |
24,1 |
40,4 |
Appendice |
2 g IV |
5,7 |
5,2 |
17,8 |
Vésicule biliaire |
2 g IV |
9,6 |
8,1 |
8,5 |
*Urines prélevées dans l'intervalle 0 - 4 hr après administration.
**Plasma prélevé 4 hr après l'injection.
La distribution tissulaire du céfépime ne varie pas dans l'intervalle de doses 250 mg - 2 g. Le volume moyen de distribution à l'état d'équilibre est de 18 litres. La demi-vie d'élimination du céfépime est de 2 heures en moyenne. Il n'a pas été observé de phénomène d'accumulation chez les sujets recevant des doses de 2 g IV toutes les 8 heures durant une période de 9 jours. La fixation aux protéines plasmatiques est inférieure à 19 % et est indépendante de la concentration sérique en céfépime. La demi-vie d'élimination est prolongée chez l'insuffisant rénal.
Métabolisme
Le céfépime est peu métabolisé. Il est transformé en N-méthylpyrrolidine N-oxyde qui est excrété dans les urines, correspondant à 7 % de la dose administrée.
Élimination
La clairance totale moyenne est de 120 ml/mn. La clairance rénale moyenne du céfépime est de 110 ml/mn, son élimination s'effectue pratiquement exclusivement par voie rénale, essentiellement par filtration glomérulaire. 85 % de la dose administrée sont retrouvés sous forme inchangée dans les urines. Après administration d'une dose de 500 mg par voie IV, les concentrations de céfépime ne sont pas détectables au-delà de 12 heures dans le plasma et 16 heures dans les urines.
La concentration moyenne urinaire, dans l'intervalle 12 - 16 heures après l'injection est de 17,8 µg/ml. Après administration de 1 ou 2 g par voie IV, les concentrations urinaires moyennes sont respectivement de 26,5 et 28,8 µg/ml dans l'intervalle 12 - 24 heures.
Les taux plasmatiques ne sont plus détectables après 24 heures.
Sujet âgé
La distribution du céfépime chez les personnes âgées (> 65 ans) a été étudiée. Chez les sujets aux fonctions rénales normales, aucune adaptation posologique n'est à envisager. Chez les sujets insuffisants rénaux (filtration glomérulaire < 50 ml/min), la posologie devra être adaptée pour compenser un plus faible taux d'élimination rénale (voir rubriques 4.2 et 4.4). Des cas d'encéphalopathies réversibles ont été rapportés, la plupart des cas étant apparus chez l'insuffisant rénal recevant des posologies supérieures aux doses recommandées, en particulier chez le sujet âgé (voir rubriques 4.8 et 4.9).
Nourrisson de plus de 2 mois/enfant
La cinétique du céfépime n'est pas modifiée chez le nourrisson de plus de 2 mois ou l'enfant.
Insuffisant hépatique
La cinétique du céfépime n'est pas modifiée chez le sujet insuffisant hépatique recevant une dose unique de 1 g. Par conséquent, une adaptation de posologie n'est pas nécessaire.
Insuffisant rénal
Les études menées chez des sujets présentant des degrés variés d'insuffisance rénale ont démontré un allongement significatif de la durée de demi-vie d'élimination. Il existe une relation linéaire entre la clairance individuelle et la clairance à la créatinine chez des sujets présentant une altération de la fonction rénale (voir rubrique 4.2). La demi-vie moyenne d'élimination chez les patients dialysés (hémodialyse ou dialyse péritonéale ambulatoire continue) est de 13 - 17 heures.
5.3. Données de sécurité préclinique
Après reconstitution : la stabilité physicochimique de la solution reconstituée avec l’eau pour préparations injectables, la solution de chlorure de sodium 0,9 % et la solution de glucose 5 % a été démontrée pendant 24 heures à une température comprise entre 2°C et 8°C.
D'un point de vue microbiologique, le produit doit être utilisé immédiatement. En cas d'utilisation non immédiate, les durées et conditions de conservation en cours d’utilisation relèvent de la seule responsabilité de l'utilisateur et ne devraient pas dépasser 24 heures à une température comprise entre 2°C et 8°C. .
6.4. Précautions particulières de conservation
Avant ouverture : à conserver à l'abri de la lumière dans son emballage d'origine.
Après reconstitution : voir rubrique 6.3.
6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur
Poudre en flacon (verre incolore de type I) de 50 ml, fermé par un bouchon (bromobutyle) serti par une capsule (aluminium) ; boîte de 1, 5, 10, 20 ou 50.
6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation
Administration intraveineuse :
Le céfépime peut être mis en solution avec de l'eau pour préparations injectables ou tout autre solvant compatible (cf. paragraphe compatibilité).
Volume de reconstitution avant administration
Flacon |
Volume de solvant à ajouter (ml) |
Volume approximatif disponible (ml) |
Concentration approximative (mg/ml) |
2 g IV |
10,0 |
12,8 |
160 |
Les solutions reconstituées destinées à la voie intraveineuse peuvent être administrées directement en IV lente (3 à 5 minutes) ou par l'intermédiaire de la tubulure de perfusion ou bien directement dans le liquide de perfusion compatible, à administrer en 30 minutes.
Compatibilité
Le céfépime est compatible avec les solvants et solutions suivants (en administration intraveineuse) : eau pour préparations injectables, chlorure de sodium 0,9 % et glucose 5 %.
Le céfépime peut être administré simultanément avec d'autres antibiotiques à condition de ne pas utiliser la même seringue, la même perfusion ni le même site d'injection.
Comme avec d'autres céphalosporines, la solution reconstituée peut évoluer vers une coloration jaune-ambrée ne correspondant pas à une perte d'activité.
Inspection visuelle
Les médicaments à usage parentéral doivent faire l’objet d’une inspection visuelle avant administration pour s’assurer de l’absence de particules. Si des particules sont décelées, le médicament ne doit pas être utilisé.
7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
1 RUE DE TURIN
69007 LYON
8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
· 34009 390 629 6 9 : poudre en flacon (verre). Boîte de 1.
· 34009 390 630 4 1 : poudre en flacon (verre). Boîte de 5.
· 34009 390 631 0 2 : poudre en flacon (verre). Boîte de 10.
· 34009 390 632 7 0 : poudre en flacon (verre). Boîte de 20.
· 34009 390 633 3 1 : poudre en flacon (verre). Boîte de 50.
9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
Sans objet.
12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES
Liste I.
Médicament soumis à prescription hospitalière.
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