ANSM - Mis à jour le : 06/10/2023
DROPERIDOL PANPHARMA 2,5 mg/ml, solution injectable
2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
Pour 1 ml de solution.
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.
Solution claire, incolore.
pH : 3,2-3,6
Osmolarité : 260-320 mOsmol/kg
4.1. Indications thérapeutiques
· Prévention des nausées et vomissements induits par les dérivés morphiniques en analgésie postopératoire contrôlée (PCA) chez l‘adulte.
Certaines précautions sont nécessaires lorsque l’on administre du dropéridol : voir rubriques 4.2, 4.3 et 4.4.
4.2. Posologie et mode d'administration
Posologie
Prévention et traitement des nausées et vomissements post-opératoires (NVPO).
Adulte : 0,625 mg à 1,25 mg (0,25 à 0,5 ml).
Personne âgée (de plus de 65 ans) : 0,625 ml (0,25 ml)
Insuffisance hépatique/rénale : 0,625 ml (0,25 ml)
Population pédiatrique :
Enfant (2 à 11 ans) et adolescent (12 à 18 ans) : 10 à 50 microgrammes/kg (jusqu’à un maximum de 1,25 mg).
Enfant (âgé de moins de 2 ans) : non recommandé.
L’administration de dropéridol est recommandée 30 minutes avant la fin prévue de l’intervention chirurgicale. Des doses répétées peuvent être administrées toutes les 6 heures, si nécessaire.
La posologie doit être adaptée individuellement. Les facteurs à prendre en compte ici sont le poids du corps, l'âge, la prise d'autres médicaments, le type d'anesthésie et de procédure chirurgicale.
Prévention des nausées et vomissements induits par les dérivés morphiniques en analgésie postopératoire contrôlée (PCA).
Adulte : 15 à 50 microgrammes de dropéridol par mg de morphine, jusqu’à une dose journalière maximale de 5 mg de dropéridol.
Personne âgée (plus de 65 ans), insuffisance rénale ou hépatique : aucune donnée en PCA n’est disponible.
Population pédiatrique :
Enfant (2 à 11 ans) et adolescent (12 à 18 ans) : non indiqué dans la PCA.
Une oxymétrie continue du pouls continue doit être réalisée chez les patients présentant ou susceptibles de présenter un risque d’arythmie ventriculaire ainsi qu’au cours des 30 minutes suivant une administration unique par injection intraveineuse.
Pour les instructions sur la dilution du produit avant administration, voir rubrique 6.6.
Voir également rubriques 4.3, 4.4 et 5.1.
Le dropéridol est contre-indiqué chez les patients présentant :
· une hypersensibilité au dropéridol ou à l'un des constituants du produit ;
· une hypersensibilité aux butyrophénones ;
· un allongement connu ou probable de l’intervalle QT (QTc > 450 msec chez les femmes et >440 msec chez les hommes). Ceci inclut les patients qui présentent un allongement congénital de l’intervalle QT, les patients qui ont des antécédents familiaux d'allongement congénital de l’intervalle QT et les patients traités conjointement par des médicaments susceptibles de provoquer des torsades de pointes par allongement de l'intervalle QT (voir rubrique 4.5) ;
· une hypokaliémie ou une hypomagnésémie ;
· une bradycardie (<55 battements de cœur par minute) ;
· un traitement concomitant connu pour entraîner une bradycardie ;
· un phéochromocytome ;
· un état comateux :
· une maladie de Parkinson ;
· un syndrome dépressif sévère.
4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi
Le dropéridol peut accroître la dépression du SNC provoquée par d’autres dépresseurs du SNC. Tout patient soumis à une anesthésie et recevant un puissant dépresseur du SNC ou présentant des symptômes de dépression du SNC doit être étroitement surveillé.
L’utilisation concomitante de métoclopramide et d’autres neuroleptiques peut entraîner une augmentation des symptômes extrapyramidaux et doit être évitée (voir rubrique 4.5).
La prudence s’impose chez les patients souffrant d’épilepsie (ou ayant des antécédents d’épilepsie) ou de pathologies prédisposant à l’épilepsie ou aux convulsions.
Cardiovasculaire
Une hypotension légère à modérée et une tachycardie occasionnelle (réflexe) ont été observées après l’administration de dropéridol. Généralement, ces effets disparaissent spontanément. Toutefois, lorsque l’hypotension persiste, le risque d’hypovolémie doit être pris en compte et un remplissage vasculaire doit être réalisé.
Pour les patients présentant des risques réels ou potentiels de troubles du rythme cardiaque, un examen soigneux devra être effectué avant l’administration du dropéridol dans les cas suivants :
· antécédents de maladie cardiaque symptomatique, notamment une arythmie ventriculaire grave, bloc auriculo-ventriculaire du second ou troisième degré, dysfonctionnement sinusal, insuffisance cardiaque congestive, cardiopathie ischémique et hypertrophie ventriculaire gauche ;
· antécédents familiaux de mort subite ;
· insuffisance rénale (en particulier chez les patients sous dialyse rénale chronique) ;
· bronchopneumopathie obstructive chronique et insuffisance respiratoire ;
· facteurs de risque de troubles électrolytiques, comme observés chez les patients prenant des laxatifs, des glucocorticoïdes, des diurétiques hypokaliémiants, en association avec l’administration d’insuline dans les situations aigues, ou chez les patients présentant des vomissements prolongés et/ou une diarrhée.
Chez les patients à risque d’arythmies cardiaques, avant d’administrer du dropéridol, il conviendra de mesurer les taux d'électrolytes et de créatinine et d’exclure la présence d’un allongement de l’intervalle QT.
Une oxymétrie continue du pouls doit être réalisée chez les patients présentant ou susceptibles de présenter un risque d’arythmie ventriculaire ainsi qu’au cours des 30 minutes suivant une administration unique par injection intraveineuse.
Effets généraux
Afin d’éviter un allongement de l’intervalle QT, il convient d’être prudent lorsque les patients prennent des médicaments susceptibles d’induire un déséquilibre électrolytique (hypokaliémie et/ou hypomagnésémie), par ex. des diurétiques hypokaliémiants, des laxatifs et des glucocorticoïdes.
Les substances qui inhibent l’activité des iso-enzymes (CYP) du cytochrome P450, CYP1A2, CYP3A4 ou les deux, peuvent ralentir la vitesse de métabolisation du dropéridol et prolonger son action pharmacologique. Il convient dès lors d’être prudent lorsque le dropéridol est administré conjointement à des inhibiteurs puissants du CYP1A2 et du CYP1A4 (voir rubrique 4.5).
Les patients qui ont, ou sont susceptibles d’avoir des antécédents d’alcoolisme ou qui ont récemment absorbé de grandes quantités d’alcool doivent être soigneusement examinés avant de recevoir du dropéridol.
En cas d’hyperthermie inexpliquée, le traitement doit impérativement être arrêté, car ce signe peut être l’un des éléments d’un syndrome malin rapporté avec les neuroleptiques.
Des cas de thrombo-embolie veineuse (TEV) ont été rapportés avec des médicaments antipsychotiques. Étant donné que les patients traités par antipsychotiques présentent souvent des facteurs de risque acquis de TEV, tous les facteurs de risque potentiels de TEV doivent être identifiés avant et pendant le traitement par dropéridol et des mesures préventives doivent être prises.
La dose doit être réduite chez les personnes âgées ainsi que chez les personnes présentant une altération de la fonction hépatique ou rénale (voir rubrique 4.2).
Ce médicament contient moins de 1 mmol de sodium (23 mg) pour 1 ml, c’est-à-dire qu’il est essentiellement « sans sodium ».
4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions
Les médicaments connus pour provoquer des torsades de pointes suite à un allongement de l’intervalle QT ne doivent pas être administrés en association avec le dropéridol.
Exemples :
· antiarythmiques de Classe IA, par ex. quinidine, disopyramide, procaïnamide
· antiarythmiques de Classe III, par ex. amiodarone, sotalol
· antibiotiques de type macrolides, par ex. érythromycine, clarithromycine
· antibiotiques de type fluoroquinolone, par ex. sparfloxacine
· antihistaminiques, par ex. astémizole, terfénadine
· certains antipsychotiques, par ex. chlorpromazine, halopéridol, pimozide, thioridazine
· antipaludéens, par ex. chloroquine, halofantrine
· cisapride, dompéridone, méthadone, pentamidine.
L’utilisation concomitante de médicaments provoquant des symptômes extrapyramidaux, par ex. le métoclopramide et d’autres neuroleptiques, peut accroître l’incidence de ces symptômes et doit donc être évitée.
La consommation de boissons alcoolisées et de médicaments doit être évitée.
Associations faisant l'objet de précautions d’emploi
La prudence est recommandée lorsque le dropéridol est utilisé avec d’autres médicaments susceptibles d’allonger l'intervalle QT.
Pour réduire le risque d’allongement de l’intervalle QT, il convient d’être prudent lorsque les patients prennent des médicaments susceptibles d’induire un déséquilibre électrolytique (hypokaliémie et/ou hypomagnésémie), par ex. des diurétiques hypokaliémiants, des laxatifs et des glucocorticoïdes.
Le dropéridol peut potentialiser l’action des sédatifs (barbituriques, benzodiazépines, dérivés morphiniques). Le même phénomène peut se produire avec des agents antihypertenseurs, et une hypotension orthostatique peut survenir. Comme les autres sédatifs, le dropéridol peut aggraver une dépression respiratoire provoquée par des opioïdes.
Étant donné que le dropéridol bloque les récepteurs dopaminergiques, il peut inhiber l’action des agonistes dopaminergiques tels que la bromocriptine, le lisuride et la L-dopa.
Les substances qui inhibent l’activité des isoenzymes (CYP) du cytochrome P450, CYP1A2, CYP3A4 ou les deux, peuvent ralentir la vitesse de métabolisation du dropéridol et prolonger son action pharmacologique. Il convient dès lors d’être prudent lorsque le dropéridol est administré conjointement à des inhibiteurs du CYP1A2 (par ex., ciprofloxacine, ticlopidine), des inhibiteurs du CYP3A4 (par ex., diltiazem, érythromycine, fluconazole, indinavir, itraconazole, kétoconazole, néfazodone, nelfinavir, ritonavir, saquinavir, vérapamil) ou les deux (par ex., cimétidine, mibéfradil).
4.6. Fertilité, grossesse et allaitement
Grossesse
Des données cliniques limitées ont montré qu’il n’y avait pas d’augmentation du risque de malformation.
Le dropéridol ne s’est pas révélé tératogène chez les rats. Les études effectuées chez l’animal sont insuffisantes pour démontrer des effets sur la grossesse et le développement embryonnaire/fœtal, l’accouchement et le développement postnatal.
Chez les nouveau-nés de mères sous traitement à long terme et à fortes doses de neuroleptiques, on a décrit des troubles neurologiques transitoires de nature extrapyramidale. Dans la pratique, par mesure de précaution, il est préférable de ne pas administrer de dropéridol pendant la grossesse. Si l’administration est nécessaire en fin de grossesse, il est recommandé de surveiller les fonctions neurologiques du nouveau-né.
Il est connu que les neuroleptiques de type butyrophénone sont excrétés dans le lait maternel ; le traitement par dropéridol doit donc être limité à une seule administration. Une administration répétée n’est pas recommandée.
Fertilité
Les études menées chez les rats mâles et femelles sur la fécondité n’ont mis en évidence aucun effet du dropéridol sur la fécondité (voir rubrique 5.3). L’effet clinique du dropéridol sur la fécondité n’a pas été établi.
4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines
Les patients ne doivent pas conduire de véhicules ou utiliser de machines pendant les 24 heures suivant l’administration de dropéridol.
Les événements les plus fréquemment rapportés lors de l’utilisation clinique sont une somnolence et une sédation. On a également signalé, moins fréquemment, des cas d’hypotension, d’arythmies cardiaques, de syndrome malin des neuroleptiques (SMN) et de symptômes associés au SMN ainsi que des troubles du mouvement tels que des dyskinésies et des cas d‘anxiété ou d’agitation.
Classe du système d’organe |
Fréquent |
Peu fréquents |
Rare |
Très rare |
Fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles) |
Affections hématologiques et du système lymphatique |
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Dyscrasie |
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Affections du système immunitaire |
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Réaction anaphylactique ; œdème angioneurotique ; hypersensibilité |
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Troubles du métabolisme et de la nutrition |
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Sécrétion inappropriée d’hormone antidiurétique |
Affections psychiatriques |
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Anxiété ; agitation/akathisie |
États confusionnels ; |
Dysphorie |
Hallucinations |
Affections du système nerveux |
Somnolence |
Dystonie ; |
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Troubles extrapyramidaux ; Convulsions ; Tremblements |
Crises épileptiques ; Maladie de Parkinson ; Hyperactivité psychomotrice ; Coma |
Affections cardiaques |
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Tachycardie ; |
Arythmies cardiaques, notamment arythmies ventriculaires |
Arrêt cardiaque ; Torsades de pointes ; Allongement de l’intervalle QT à l’ECG |
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Affections vasculaires |
Hypotension |
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Syncope |
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales |
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Bronchospasme ; |
Affections de la peau et du tissu sous-cutané |
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Éruption cutanée |
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Troubles généraux et anomalies au site d’administration |
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Syndrome malin des neuroleptiques (SNM) |
Mort subite |
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Des symptômes éventuellement associés à un SNM ont parfois été rapportés, par ex. des variations de la température corporelle, une raideur et de la fièvre. Une modification de l’état mental, avec de la confusion ou de l’agitation et une conscience altérée, a été observée. L’instabilité autonome peut se manifester par une tachycardie, une tension artérielle fluctuante, une transpiration/salivation excessive et des tremblements. Dans les cas extrêmes, le SNM peut aboutir à un coma ou à des problèmes rénaux et/ou hépatobiliaires.
Des cas isolés d’aménorrhée, de galactorrhée, de gynécomastie, d’hyperprolactinémie et d’oligoménorrhée ont été associés à une exposition prolongée dans des indications psychiatriques.
Des cas de thrombo-embolie veineuse, notamment d’embolie pulmonaire et de thrombose veineuse profonde, ont été rapportés avec les médicaments antipsychotiques ; la fréquence est inconnue.
Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet : https://signalement.social-sante.gouv.fr/.
Symptômes
Les symptômes observés lors d’un surdosage avec le dropéridol correspondent à une majoration de ses effets pharmacologiques. Les symptômes d’un surdosage accidentel vont de l’indifférence psychique à un état de sommeil, et sont parfois associés à une baisse de la tension artérielle.
À plus fortes doses ou chez des patients présentant une sensibilité accrue, il peut apparaître des troubles extrapyramidaux (hypersalivation, mouvements anormaux, parfois rigidité musculaire). Des convulsions peuvent apparaître en cas de surdosage.
Des cas d’allongement de l’intervalle QT, d’arythmies ventriculaires et de mort subite ont été rarement rapportés.
Traitement
Aucun antidote spécifique n'est connu. Toutefois, lorsque des réactions extrapyramidales surviennent, un anticholinergique doit être administré.
Les patients présentant un surdosage en dropéridol doivent être étroitement surveillés afin de déceler tout signe d'allongement de l'intervalle QT. Les facteurs prédisposant aux torsades de pointes, par ex. les troubles électrolytiques (en particulier une hypokaliémie ou une hypomagnésémie) et la bradycardie, doivent être pris en considération.
En cas d’hypotension marquée, un remplissage vasculaire doit être entrepris et les mesures adéquates mises en œuvre. Les voies aériennes et une oxygénation adéquates doivent être maintenues ; une canule oropharyngée ou une sonde endotrachéale peut être indiquée.
Si nécessaire, le patient devra faire l'objet d'une observation attentive pendant 24 heures ou plus ; la température corporelle et l'apport liquidien seront maintenus.
5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
5.1. Propriétés pharmacodynamiques
Classe pharmacothérapeutique : Dérivés des butyrophénones : Code ATC : N05AD08.
Le dropéridol est un neuroleptique de la classe des butyrophénones. Le profil pharmacologique du dropéridol est principalement caractérisé par son effet antidoopaminergique et une faible activité α1-adrénolytique. Le dropéridol est dépourvu d’activité anticholinergique et antihistaminique.
L’action inhibitrice du dropéridol sur les récepteurs dopaminergiques de la zone gâchette dite « chémosensible » de l’area postrema lui confère un effet antiémétique puissant particulièrement utile dans la prévention et le traitement des nausées et des vomissements et/ou induits par les analgésiques opioïdes.
À une posologie de 0,15 mg/kg, le dropéridol entraîne une chute de la tension artérielle d’abord par diminution du débit cardiaque puis par une diminution de la précharge. Ces modifications se manifestent indépendamment de toute altération de la contractilité du myocarde ou de la résistance vasculaire. Le dropéridol n’affecte pas la contractilité myocardique ou la fréquence cardiaque, il n'a donc aucun effet inotrope négatif. Sa faible activité α1-adrénolytique peut provoquer une hypotension modérée, une diminution de la résistance vasculaire périphérique et éventuellement une baisse de la pression artérielle pulmonaire (en particulier si elle est anormalement élevée). Le dropéridol peut également réduire l'incidence des arythmies induites par l'épinéphrine, mais il n'empêche pas la survenue d’autres formes d’arythmies cardiaques.
Le dropéridol exerce un effet antiarythmique spécifique à la dose de 0,2 mg/kg qui s’explique par un effet sur la contractilité myocardique (prolongation de la période réfractaire) et une diminution de la pression artérielle.
Deux études (l'une contrôlée contre placebo et l’autre contrôlée contre comparateur actif) réalisées dans le contexte de l’anesthésie générale et destinées à mieux identifier les modifications de l’intervalle QTc associées au traitement des nausées et des vomissements postopératoires par une faible dose de dropéridol (de respectivement 0,625 et 1,25 mg par voie intraveineuse et 0,75 mg par voie intraveineuse) ont permis d’identifier un allongement de l'intervalle QT 3 à 6 min après l'administration de 0,625 et de 1,25 mg de dropéridol (respectivement 15 ± 40 et 22 ± 41 ms), mais ces modifications ne différaient pas significativement de celles observées avec la solution saline (12 ± 35 ms). Aucune différence statistiquement significative n’a été observée entre le groupe recevant le dropéridol et le groupe recevant la solution saline au niveau du nombre de patients présentant un allongement de l’intervalle QTc supérieur à 10 % par rapport aux valeurs initiales.
Aucun allongement de l’intervalle QTc induit par le dropéridol n’a été mis en évidence après l’intervention chirurgicale.
Aucune extrasystole n’a été observée dans les enregistrements électrocardiographiques ou sur les ECG à 12 dérivations au cours de la période périopératoire. L’étude contrôlée contre comparateur actif avec 0,75 mg de dropéridol par voie intraveineuse a permis d’identifier un allongement significatif de l’intervalle QTc (de 17 ± 9 ms maximum à la deuxième minute après l’injection du dropéridol par rapport à la mesure prétraitement de l'intervalle QTc), avec un intervalle QTc significativement inférieur après la 90e minutes.
NVPO
Dans une revue systématique de 222 études sur la prévention des NVPO, le risque de NVPO était inférieur par rapport au placebo, avec un RR (intervalle de confiance à 95%) de 0,65 (060-0,71) pour les nausées, de 0,65 (0,61-0,70) pour les vomissements et de 0,62 (0,58-0,67) pour l’association nausées et vomissements.
Dans une analyse combinée portant sur 2 061 patients à haut risque de NVPO, 1,25 mg de dropéridol était plus efficace que 4 mg d'ondansétron ou 0,625 mg de dropéridol pour prévenir les nausées (p<0,05; absence de nausées dans 43%, 29% et 29% des cas respectivement), pour prévenir les vomissements (réponse complète 0- 24h de 56%, 53% et 48% des cas respectivement) et pour réduire le besoin d’un médicament de secours (26%, 34%, 32% des cas respectivement).
Monothérapie
Une méta-analyse a étudié les données issues de 74 études cliniques portant sur 5 351 patients ayant reçu 24 schémas posologiques différents de dropéridol et sur 3 372 patients ayant reçu un placebo ou aucun traitement. L’incidence de survenue des NVPO précoces (0-6 heures) et tardifs (0-24 heures) chez les adultes et les enfants a été analysée (voir tableau).
Résultats précoces et tardifs après administration de dropéridol comparés au placebo ou à l’absence de traitement. Les pourcentages indiqués concernent l’incidence des nausées ou des vomissements.
Paramètre |
Dropéridol |
Placebo/Absence de traitement |
|
Résultats précoces (0-6 heures) |
Nausées |
16 (3-41) |
33 (15-80) |
Vomissements |
14 (0-56) |
29 (6-86) |
|
Résultats tardifs (0-24 heures) |
Nausées |
45 (1-86) |
58 (11–96) |
Vomissements |
28 (4-83) |
46 (12-97) |
Le dropéridol était plus efficace que le placebo ou l’absence de traitement dans la prévention des NVPO chez les adultes et les enfants.
Association thérapeutique
Une étude randomisée portant sur 4 123 patients a évalué l’efficacité des traitements antiémétiques utilisés seuls ou en association chez des patients à haut risque de NVPO. Le traitement administré était 1,25 mg de dropéridol ou pas de dropéridol ; 4 mg d'ondansétron ou pas d'ondansétron ; 4 mg de dexaméthasone ou pas de dexaméthasone. L’ajout d’autres antiémétiques a réduit l’incidence des NVPO, ce qui correspond à une réduction approximative de 26% du risque relatif de nausées et de vomissements pour chaque antiémétique ajouté. Tous les antiémétiques testés ont montré une efficacité équivalente.
PCA
Une revue systématique des 14 études portant sur 1 174 patients recevant une PCA a été réalisée. Le dropéridol a été utilisé dans 6 études à une dose comprise entre 0,017 et 0,17 mg/mg de morphine ; la dose étant comprise entre 0,017 et 0,33 mg/bolus. L’incidence des événements émétiques chez les patients recevant le placebo était de 66% comparé à 30% pour les patients recevant le dropéridol.
QTc
Dans une étude contrôlée par placebo, le traitement par dropéridol a donné lieu à un allongement de 3 à 6 min de l’intervalle QT. après administration de 0,625 mg et 1,25 mg de dropéridol (respectivement 15 ± 40 et 22 ± 41 ms), mais ces modifications n’étaient pas significativement différentes de celles observées avec le placebo (12 ± 35 ms). Le nombre de patients présentant un allongement de l’intervalle QTc supérieur à 10% n’était pas significativement différent du groupe placebo. Une deuxième étude ayant comparé 0,75 mg de dropéridol administré par voie intraveineuse et 4 mg d’ondansétron a montré un allongement significatif de l’intervalle QTc (17 ± 9 ms dropéridol, 20 ± 13 ms ondansétron) avec une durée de l’intervalle significativement plus courte après la 90e minute.
Une étude évaluant l’association d’ondansétron (4 mg) et de dropéridol (1 mg) a montré que les deux produits augmentaient séparément l’intervalle QTc (17 ± 10 ms ondansétron, 25 ± 8 ms dropéridol), mais qu’il n’y avait pas d’effet additif lorsqu’ils étaient administrés ensemble (28 ± 10 ms).
5.2. Propriétés pharmacocinétiques
Distribution
Après une administration intraveineuse, les concentrations plasmatiques diminuent rapidement au cours des 15 premières minutes ; ce phénomène est indépendant du métabolisme, de la redistribution du médicament. Le taux de liaison aux protéines plasmatiques est de 85 à 90%. Le volume de distribution est d’environ 1,5 l/kg.
Biotransformation
Le dropéridol est fortement métabolisé par le foie. Il subit une oxydation, une desalkylation, une déméthylation et une hydroxylation par les isoenzymes 1A2 et 3A4 du cytochrome P450 et, dans une moindre mesure, par l’isoenzyme 2C19. Les métabolites sont dépourvus d’activité neuroleptique.
Élimination
L’élimination se fait principalement par métabolisme ; 75% de la dose sont excrétés par les reins. Seul 1% de la substance active est excrétée sous une forme inchangée dans l’urine et 11% sont éliminés dans les fèces. La clairance plasmatique est de 0,8 (0,4-1,8) l/min. La demi-vie d'élimination (t1/2ß) est de 134 ± 13 min.
Interactions médicamenteuses
Une étude associant l’ondansétron (4 mg) et le dropéridol (1 mg) a montré que leur administration concomitante n’entraînait pas d’interaction pharmacocinétique entre les deux médicaments.
Population pédiatrique
Dans une étude menée chez 12 enfants (âgés de 3,5 à 12 ans), les valeurs du volume de distribution et de la clairance ont été inférieures à celles observées dans la population adulte (0,58 ± 0,29 l/kg et 4,66 2,28 ml/kg*min. respectivement) et ont diminué parallèlement. La demi-vie d’élimination (101,5 ± 26,4 min.) était semblable à celle observée chez les adultes.
5.3. Données de sécurité préclinique
Des études électrophysiologiques in vitro et in vivo indiquent un risque global d'allongement de l'intervalle QT lors de l'administration de dropéridol chez l'homme.
Chez l’homme, les pics plasmatiques de dropéridol sous forme libre sont environ 4 fois plus élevés à 25 fois plus faibles que les taux de dropéridol ayant un effet sur les différents paramètres utilisés in vitro et in vivo pour évaluer l'impact de ce médicament sur la repolarisation cardiaque. Les taux plasmatiques chutent d’environ 1 log au cours des vingt premières minutes suivant l’administration.
Évaluation du risque environnemental
Ce produit est peu susceptible de présenter un risque pour l’environnement après son utilisation par des patients.
Après la première ouverture : à utiliser immédiatement.
Après dilution : La stabilité chimique et physique en cours d’utilisation de 5 mg de dropéridol avec 100 mg de sulfate de morphine dans 50 ml de chlorure de sodium à 0,9% a été démontrée dans des seringues en plastique pendant 14 jours à une température de 25 °C ainsi qu’à une température comprise entre 2 et 8 °C. Toutefois, du point de vue microbiologique, le produit dilué doit être utilisé immédiatement.
En cas d’utilisation non immédiate, les durées et conditions de conservation après dilution et avant utilisation relèvent de la seule responsabilité de l’utilisateur et ne devraient pas dépasser 24 heures à une température comprise entre 2 et 8 °C sauf en cas de dilution réalisée dans des conditions d’aseptie dûment contrôlées et validées.
6.4. Précautions particulières de conservation
À conserver dans l’emballage d'origine, à l'abri de la lumière.
Pour les conditions de conservation du médicament après dilution, voir la rubrique 6.3.
6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur
1 ml en ampoule en verre brun de Type I, boîte de 10 ampoules.
6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation
A usage unique. Toute solution non utilisée doit être éliminée.
La solution doit être inspectée visuellement avant utilisation. Seules les solutions claires et incolores, pratiquement sans particule, seront utilisées.
Pour une utilisation en PCA : Prélever le dropéridol et la morphine dans une seringue et compléter le volume avec une solution injectable de chlorure de sodium à 0,9%.
7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
ZI DU CLAIRAY
35133 LUITRE
FRANCE
8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
· 275 704-9 ou 34009 275 704 9 0 : 1 ml en ampoule (verre brun) ; boîte de 10.
9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
Sans objet.
12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES
Réservé à l’usage hospitalier.
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