COLISTIMETHATE SODIQUE PANPHARMA 3.000.000 U.I., poudre pour solution injectable - Résumé des caractéristiques du produit |
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ANSM - Mis à jour le : 05/06/2023
COLISTIMETHATE SODIQUE PANPHARMA 3.000.000 U.I., poudre pour solution injectable
2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
Colistiméthate sodique (colistine méthane sulfonate sodique) ....................................... 3 000 000 U.I.
(correspondant à environ 240 mg)
Pour un flacon
Poudre pour solution injectable.
Poudre blanche.
4.1. Indications thérapeutiques
Il convient de tenir compte des recommandations officielles relatives à l’utilisation appropriée des antibactériens.
4.2. Posologie et mode d'administration
La dose à administrer et la durée du traitement doivent tenir compte de la sévérité de l’infection, ainsi que de la réponse clinique. Les recommandations thérapeutiques doivent être respectées.
La dose est exprimée en unités internationales (UI) de colistiméthate sodique (CMS). Un tableau de conversion d’UI de CMS en mg de CMS, ainsi qu’en mg d’activité de colistine base (ACB) est inclus à la fin de cette rubrique.
Posologie
Les recommandations posologiques suivantes ont été formulées à partir de données pharmacocinétiques de population limitées chez des patients sévèrement atteints (voir rubrique 4.4) :
Adultes et adolescents
Dose d’entretien de 9 MUI/jour divisée en 2 à 3 doses
Chez les patients sévèrement atteints, une dose de charge de 9 MUI doit être administrée.
L’intervalle de temps le plus approprié par rapport à la première dose d’entretien n’a pas été établi.
Une modélisation suggère que des doses de charge et d’entretien jusqu’à 12 MUI peuvent dans certains cas être nécessaires chez les patients présentant une fonction rénale satisfaisante. L’expérience clinique avec de telles doses est toutefois extrêmement limitée, et la sécurité n’a pas été établie.
La dose de charge concerne les patients présentant une fonction rénale normale ou altérée, y compris ceux sous traitement substitutif de l’insuffisance rénale.
Insuffisance rénale
En cas d’insuffisance rénale, des ajustements posologiques sont nécessaires, mais les données pharmacocinétiques disponibles chez les patients insuffisants rénaux sont très limitées.
Les ajustements posologiques suivants sont suggérés à titre indicatif.
Des diminutions de doses sont recommandées pour les patients présentant une clairance de la créatinine < 50 ml/min :
Une administration deux fois par jour est recommandée.
Clairance de la créatinine (ml/min) |
Dose quotidienne |
< 50 – 30 |
5,5 – 7,5 MUI |
< 30 – 10 |
4,5 – 5,5 MUI |
< 10 |
3,5 MUI |
MUI = million d’UI
Hémodialyse et hémo(dia)filtration continue
La colistine semble être dialysable par hémodialyse conventionnelle et hémo(dia)filtration veino-veineuse continue (HFVVC, HDFVVC). Les données issues des études PK de population réalisées auprès de très peu de patients sous traitement substitutif de l’insuffisance rénale sont extrêmement limitées. Aucune recommandation posologique ferme ne peut être établie.
Les schémas posologiques suivants pourraient être envisagés.
Hémodialyse
Jours sans hémodialyse : 2,25 MUI/jour (2,2-2,3 MUI/jour).
Jours avec hémodialyse : 3 MUI/jour les jours d’hémodialyse, à administrer après la séance d’hémodialyse.
Une administration deux fois par jour est recommandée.
HFVVC/HDFVVC
Comme pour les patients présentant une fonction rénale normale. Une administration trois fois par jour est recommandée.
Insuffisance hépatique
On ne dispose d’aucune donnée concernant les patients insuffisants hépatiques. La prudence est recommandée en cas d’administration de colistiméthate sodique chez ces patients.
Patients âgés
Aucun ajustement posologique n’est considéré comme nécessaire chez les patients âgés présentant une fonction rénale normale.
Population pédiatrique
Les données étayant le schéma posologique chez les patients pédiatriques sont très limitées. La maturité rénale doit être prise en compte lors de la sélection de la dose. La dose doit être basée sur la masse maigre.
Enfants ≤ 40 kg : 75 000 à 150 000 UI/kg/jour répartis en 3 doses.
Pour les enfants de plus de 40 kg, la posologie recommandée pour les adultes doit être utilisée.
L’utilisation de doses >150 000 UI/kg/jour a été rapportée chez des enfants atteints de mucoviscidose.
Il n'y a pas de données concernant l'utilisation d'une dose de charge ou la quantité de cette dernière chez les enfants sévèrement atteints.
Aucune recommandation posologique n’a été établie chez les enfants insuffisants rénaux.
Administration par voies intrathécale et intraventriculaire
D’après des données limitées, la dose recommandée chez les adultes est la suivante :
Voie intraventriculaire
125 000 UI/jour
Les doses administrées par voie intrathécale ne doivent pas dépasser celles recommandées pour l’administration intraventriculaire.
Aucune recommandation posologique spécifique ne peut être formulée pour les enfants en ce qui concerne l’administration par voie intrathécale et par voie intraventriculaire.
Pour les voies d’administration intrathécale et intraventriculaire, il est recommandé d’utiliser le dosage 1 000 000 U.I.
Mode d’administration
Ce médicament est administré par voie intraveineuse en perfusion lente de 30 à 60 minutes.
Dans une solution aqueuse, le colistiméthate sodique est hydrolysé en colistine, la substance active. Pour la préparation de la dose, en particulier lorsque plusieurs flacons sont nécessaires, la reconstitution de la dose requise doit être effectuée dans le respect des techniques aseptiques strictes (voir rubrique 6.6).
Tableau de conversion des doses :
Dans l’UE, la dose de colistiméthate sodique (CMS) doit être prescrite et administrée uniquement en unités internationales (UI). L’étiquetage du produit indique le nombre d’UI par flacon.
Des confusions et des erreurs médicamenteuses sont survenues en raison des différentes expressions de la dose en termes d’activité. Aux États-Unis et dans d’autres parties du monde, la dose est exprimée en milligrammes d’activité de colistine base (mg ACB).
Le tableau de conversion suivant a été établi à titre d’information et les valeurs doivent uniquement être considérées comme nominales et approximatives.
Tableau de conversion en CMS
Activité |
≈ masse de CMS (mg)* |
|
UI |
≈ mg ACB |
|
12 500 |
0,4 |
1 |
150 000 |
5 |
12 |
1 000 000 |
34 |
80 |
4 500 000 |
150 |
360 |
9 000 000 |
300 |
720 |
* Activité nominale de la substance active = 12 500 UI/mg
4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi
Les données cliniques sur l’efficacité et la sécurité du colistiméthate sodique par voie intraveineuse sont limitées. Les doses recommandées dans toutes les sous-populations sont également basées sur des données limitées (données cliniques et pharmacocinétiques/pharmacodynamiques). En particulier, les données de sécurité concernant l’utilisation de doses élevées (>6 MUI/jour), l’utilisation d’une dose de charge et l’utilisation dans des populations particulières (patients insuffisants rénaux et population pédiatrique) sont limitées. Le colistiméthate sodique doit être utilisé uniquement lorsque d’autres antibiotiques plus fréquemment prescrits sont inefficaces ou inappropriés.
La fonction rénale doit être surveillée à l’instauration du traitement et régulièrement au cours du traitement chez tous les patients. La dose de colistiméthate sodique doit être adaptée en fonction de la clairance de la créatinine (voir rubrique 4.2). Les patients hypovolémiques ou ceux recevant d’autres médicaments potentiellement néphrotoxiques présentent un risque accru de néphrotoxicité due à la colistine (voir rubriques 4.5 et 4.8).
Dans certaines études, une néphrotoxicité a été rapportée comme étant associée aux doses cumulées et à la durée du traitement. Le bénéfice d’une durée de traitement prolongée doit être évalué par rapport au risque potentiellement accru de toxicité rénale.
La prudence est recommandée en cas d’administration de colistiméthate sodique à des nourrissons âgés de < 1 an car la fonction rénale n’est pas complètement mature dans ce groupe d’âge. De plus, l’effet de l’immaturité de la fonction rénale et métabolique sur la conversion du colistiméthate sodique en colistine n’est pas connu.
En cas de réaction allergique, le traitement par colistiméthate sodique doit être interrompu et des mesures appropriées doivent être mises en place.
Il a été rapporté que des concentrations sériques élevées de colistiméthate sodique, potentiellement associées à un surdosage ou à une incapacité à réduire la posologie chez les insuffisants rénaux, entraînaient des effets neurotoxiques tels que paresthésies faciales, faiblesse musculaire, vertiges, troubles de l’élocution, instabilité vasomotrice, troubles visuels, confusion, psychose et apnée. Il convient de surveiller l’apparition de paresthésies péribuccales et de paresthésies au niveau des extrémités, qui sont des signes de surdosage (voir rubrique 4.9).
Le colistiméthate sodique est connu pour réduire la libération présynaptique de l’acétylcholine à la jonction neuromusculaire et doit être utilisé chez les patients atteints de myasthénie avec la plus grande prudence et uniquement en cas de nécessité absolue.
Un arrêt respiratoire a été rapporté après l’administration intramusculaire de colistiméthate sodique. L’insuffisance rénale augmente la possibilité d’apnée et de blocage neuromusculaire après l’administration de colistiméthate sodique.
Le colistiméthate sodique doit être utilisé avec une extrême prudence chez les patients atteints de porphyrie.
Des colites associées aux antibiotiques et des colites pseudomembraneuses ont été rapportées avec presque tous les agents antibactériens ; elles peuvent donc survenir avec le colistiméthate sodique. Leur sévérité peut varier d’une forme légère à une forme pouvant menacer le pronostic vital. Il est important d’envisager ce diagnostic chez les patients présentant une diarrhée pendant ou après l’utilisation de colistiméthate sodique (voir rubrique 4.8). L’arrêt du traitement et l’administration d’un traitement spécifique contre Clostridium difficile doivent être envisagés. Les médicaments inhibant le péristaltisme ne doivent pas être administrés.
Le passage du colistiméthate sodique administré par voie intraveineuse au travers de la barrière hémato-encéphalique n’engendre pas d’effet cliniquement pertinent. L’administration de colistiméthate sodique par voie intrathécale ou intraventriculaire dans le traitement des méningites n’a pas été systématiquement étudiée dans les essais cliniques et est uniquement étayée par des signalements de cas. Les données appuyant la posologie sont très limitées. L’effet indésirable le plus fréquemment observé avec l’administration de CMS dans le système nerveux central était une méningite aseptique (voir rubrique 4.8).
Quelques cas de syndrome de pseudo-Bartter ont été signalés chez des enfants et des adultes suite à l’administration intraveineuse de colistiméthate sodique. Une surveillance des électrolytes sériques doit être mise en place dans les cas suspects et une prise en charge appropriée doit être mise en oeuvre. Cependant, la normalisation du déséquilibre électrolytique pourrait ne pas être obtenue sans l’arrêt du colistiméthate sodique.
Ce médicament contient moins de 1 mmol (23 mg) de sodium par flacon de solution injectable reconstituée, c.-à-d. qu’il est essentiellement « sans sodium ».
4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions
L’utilisation concomitante de colistiméthate sodique par voie intraveineuse avec d’autres médicaments potentiellement néphrotoxiques ou neurotoxiques nécessite une grande prudence. L’association avec des médicaments présentant une toxicité rénale augmente le risque de néphrotoxicité. Si une telle association est nécessaire, des précautions particulières doivent être prises. Ces médicaments sont notamment les suivants : produits de contraste iodés, aminoglycosides tels que gentamicine, amikacine, netilmicine et tobramycine, organoplatines, méthotrexate à forte dose, certains antiviraux (tels que « ciclovirs », foscarnet), pentamidine, ciclosporine ou tacrolimus.
Le risque de néphrotoxicité peut être accru en cas d’administration concomitante avec des antibiotiques de la classe des céphalosporines.
Il convient d’être prudent en cas d’utilisation concomitante avec d’autres formulations de colistiméthate sodique, car l’expérience est limitée et il existe une possibilité de toxicité cumulative.
Aucune étude d’interaction in vivo n’a été réalisée. Le mécanisme de conversion du colistiméthate sodique en substance active, la colistine, n’est pas déterminé. Le mécanisme de la clairance de la colistine, y compris au niveau rénal, est tout autant inconnu. Le colistiméthate sodique ou la colistine n’a induit l’activité d’aucune des enzymes P 450 (CYP) testées (CYP1A2, 2B6, 2C8, 2C9, 2C19 et 3A4/5) dans les études in vitro sur des hépatocytes humains.
Le potentiel d’interactions médicamenteuses doit être pris en compte en cas de co-administration du colistiméthate avec des médicaments connus pour inhiber ou induire les enzymes métabolisant les médicaments ou des médicaments connus pour être des substrats pour les mécanismes du transport rénal.
En raison des effets de la colistine sur la libération de l’acétylcholine, les myorelaxants non dépolarisants doivent être utilisés avec prudence chez les patients recevant du colistiméthate sodique, car leurs effets pourraient être prolongés (voir rubrique 4.4). Il convient de surveiller l’apparition d’un blocage neuromusculaire à la fin de l’anesthésie.
Le traitement concomitant par colistiméthate sodique et macrolides tels que l’azithromycine et la clarithromycine, ou les fluoroquinolones tels que la norfloxacine et la ciprofloxacine, doit être instauré avec prudence chez les patients atteints de myasthénie (voir rubrique 4.4).
Problèmes particuliers du déséquilibre de l’INR :
De nombreux cas d’augmentation de l’activité des anticoagulants oraux ont été rapportés chez des patients recevant des antibiotiques. Un état infectieux ou inflammatoire marqué, l’âge et l’état général du patient semblent être des facteurs de risque. Dans ces circonstances, il semble difficile de savoir si le déséquilibre de l’INR est dû à la maladie infectieuse en elle-même ou à son traitement. Certaines classes d’antibiotiques sont toutefois plus impliquées que d’autres, en particulier les fluoroquinolones, les macrolides, les cyclines, le cotrimoxazole et certaines céphalosporines.
4.6. Fertilité, grossesse et allaitement
Grossesse
La sécurité chez la femme enceinte n’a pas été établie. Les études de reprotoxicité chez l’animal n’indiquent pas de potentiel de tératogénicité en cas d’administration par voie intraveineuse (voir rubrique 5.3). Le colistiméthate sodique traverse le placenta ; par conséquent, il existe un risque de toxicité fœtale en cas d’administration pendant la grossesse. Le colistiméthate sodique doit donc être administré pendant la grossesse uniquement si les bénéfices sont supérieurs au risque potentiel.
Le colistiméthate sodique étant excrété dans le lait maternel, l’allaitement est déconseillé pendant le traitement.
Fertilité
On ne dispose d’aucune donnée sur les effets du colistiméthate sodique sur la fertilité humaine. Dans les études chez l’animal, aucun effet sur la fertilité des mâles et des femelles n’a été rapporté.
4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines
La probabilité de survenue d’effets indésirables peut être liée à l’âge, à la fonction rénale et à l’état de santé du patient.
La réaction indésirable la plus fréquemment rapportée est une altération de la fonction rénale et plus rarement une insuffisance rénale, habituellement suite à l’utilisation de doses supérieures à celles recommandées chez des patients présentant une fonction rénale normale ou à une incapacité à réduire la posologie chez des patients insuffisants rénaux, en association avec d’autres antibiotiques néphrotoxiques ou en cas de traitement à long terme.
L’altération de la fonction rénale peut survenir dès les premiers jours du traitement. L’effet est habituellement réversible à l’arrêt du traitement, mais dans de rares cas, une intervention (traitement substitutif de l’insuffisance rénale) peut être nécessaire.
Des concentrations sériques élevées de colistiméthate sodique, pouvant être associées à un surdosage ou à un échec dans la réduction de la posologie chez les insuffisants rénaux, ont été rapportées comme responsables d'effets neurotoxiques tels que paresthésies faciales, paresthésies au niveau des extrémités, faiblesse musculaire, vertiges, troubles de l’élocution, instabilité vasomotrice, troubles visuels, confusion, désorientation temporo-spatiale, psychose et apnée. La réduction de la posologie peut permettre de réduire les symptômes.
Ces troubles neurologiques sont plus fréquents lorsque le traitement dépasse 8 jours, même en l’absence d’une altération antérieure de la fonction rénale. L’utilisation concomitante avec des myorelaxants non dépolarisants ou des antibiotiques présentant des effets neurotoxiques similaires peut également entraîner une neurotoxicité. En cas d’association avec des myorelaxants dépolarisants ou en cas de clairance rénale insuffisante, un blocage neuromusculaire a été rapporté. Une réduction de la dose de colistiméthate sodique peut permettre de soulager les symptômes.
Des réactions d’hypersensibilité, notamment éruption cutanée et angioedème, ont déjà été observées. En cas de telles réactions, le traitement par colistiméthate sodique doit être interrompu.
Des signes d’irritation méningée peuvent apparaître en cas d’administration par voie intrathécale ou intraventriculaire.
Les effets indésirables sont présentés dans le tableau ci-dessous par classe de systèmes d’organes et fréquence.
Les fréquences sont définies comme suit : très fréquent (≥ 1/10) ; fréquent (≥ 1/100, < 1/10) ; peu fréquent (≥ 1/1 000, < 1/100) ; rare (≥ 1/10 000, < 1/1 000) ; très rare (< 1/10 000) et fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles).
Classe de systèmes d’organes |
Fréquence |
Effet indésirable rapporté |
Affections du système immunitaire |
Fréquence indéterminée |
Réactions d’hypersensibilités, notamment éruption cutanée et angioedème |
Affections du système nerveux |
Très fréquent |
Neurotoxicité, notamment paresthésies faciales, buccales et péribuccales, céphalées et faiblesse musculaire |
Fréquence indéterminée |
Etourdissements Ataxie |
|
Affections de la peau et du tissu sous-cutané |
Très fréquent |
Prurit |
Affections du rein et des voies urinaires |
Très fréquent |
Insuffisance rénale démontrée par une augmentation de la créatinine et/ou de l’urée sanguine et/ou une diminution de la clairance rénale de la créatinine |
Rare |
Insuffisance rénale |
|
Troubles généraux et anomalies au site d’administration |
Fréquence indéterminée |
Réaction au site d’injection |
Troubles du métabolisme et de la nutrition |
Fréquence indéterminée |
Syndrome de pseudo-Bartter (voir rubrique 4.4). |
Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet : https://signalement.social-sante.gouv.fr/.
Il n’existe aucun antidote.
La prise en charge du surdosage consiste en un traitement et des mesures de soutien visant à augmenter la clairance du colistiméthate sodique, notamment induction d’une diurèse osmotique par mannitol, dialyse péritonéale ou hémodialyse prolongée. En cas de paralysie respiratoire, un traitement symptomatique et une respiration assistée peuvent être nécessaires.
5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
5.1. Propriétés pharmacodynamiques
Mécanisme d’action
La colistine est un antibiotique polypeptidique cyclique appartenant à la famille des polymyxines. Le mécanisme d’action des polymyxines consiste à endommager la membrane cellulaire ; les effets physiologiques qui en résultent sont létaux pour la bactérie. Les polymyxines sont sélectives pour les bactéries aérobies à Gram négatif pourvues d’une membrane externe hydrophobe.
Résistance
Les bactéries résistantes sont caractérisées par une modification des groupes phosphates des lipopolysaccharides, qui sont substitués par de l’éthanolamine ou de l’amino-arabinose. Les bactéries à Gram négatif naturellement résistantes, telles que Proteus mirabilis et Burkholderia cepacia, présentent une substitution complète de leur phosphate lipidique par éthanolamine ou amino-arabinose.
Une résistance croisée entre la colistine (polymyxine E) et la polymyxine B est attendue. Etant donné que le mécanisme d’action des polymyxines est différent de celui d’autres agents antibactériens, la résistance à la colistine et la polymyxine par le mécanisme ci-dessus seul ne serait pas susceptible d’entraîner une résistance à d’autres classes de médicaments.
Relation pharmacocinétique/pharmacodynamique
Les polymyxines ont un effet bactéricide concentration-dépendant sur les bactéries sensibles. Le ratio fASC/CMI est considéré comme corrélé à l’efficacité clinique.
Valeurs critiques de l’EUCAST, 01-01-2016, v 6.0
|
Sensible (S) (mg/l) |
Résistant (R) a |
Acinetobacter spp |
S ≤ 2 |
R > 2 mg/l |
Enterobacteriaceae |
S ≤ 2 |
R > 2 mg/l |
Pseudomonas spp |
S ≤ 4 |
R > 4 mg/l |
a Les valeurs critiques concernent une posologie de 2-3 MUI x 3. Une dose de charge (9 MUI) peut être nécessaire.
Sensibilité
La prévalence d’une résistance acquise peut différer selon des critères géographiques et temporels pour des espèces spécifiques. Il est donc préférable d’obtenir des informations locales sur la résistance, particulièrement lors du traitement d’infections graves. Si nécessaire, consulter un expert quand la prévalence locale d’une résistance est telle que l’utilité du médicament est discutable, du moins dans certains types d’infection.
ESPECES GENERALEMENT SENSIBLES Acinetobacter baumannii Haemophilus influenzae Klebsiella spp Pseudomonas aeruginosa |
ESPECES POUR LESQUELLES UNE RESISTANCE ACQUISE PEUT ETRE PROBLEMATIQUE Stenotrophomonas maltophilia Achromobacter xylosoxidans (anciennement Alcaligenes xylosoxidans) |
MICRO-ORGANISMES NATURELLEMENT RESISTANTS Burkholderia cepacia et espèces associées Proteus spp Providencia spp Serratia spp |
5.2. Propriétés pharmacocinétiques
Le colistiméthate sodique est le promédicament de la colistine. Après la perfusion de colistiméthate sodique, la pro-drogue inactive est convertie en colistine active. Chez les patients sévèrement atteints, les concentrations plasmatiques maximales de colistine ont été observées avec un retard de jusqu’à 7 heures après l’administration de colistiméthate sodique.
Distribution
Le volume de distribution de la colistine chez les sujets sains est faible et correspond approximativement au liquide extracellulaire (LEC). Le volume de distribution est significativement augmenté chez les patients sévèrement atteints. La liaison aux protéines est modérée et diminue à des concentrations plus élevées. En l’absence d’une inflammation méningée, la pénétration dans le liquide céphalo-rachidien (LCR) est minime, mais elle augmente en présence d’une inflammation méningée.
Le CMS et la colistine suivent une pharmacocinétique linéaire dans la plage de doses cliniquement pertinente.
Élimination
On estime qu’environ 30 % du colistiméthate sodique est converti en colistine chez les sujets sains. Sa clairance dépend de la clairance de la créatinine et lorsque la fonction rénale diminue, une plus grande partie du CMS est convertie en colistine. Chez les patients présentant une fonction rénale fortement altérée (clairance de la créatinine <30 ml/min), la conversion pourrait atteindre 60 à 70 %. Le CMS est principalement éliminé par les reins par filtration glomérulaire. Chez les sujets sains, 60 % à 70 % du CMS sont excrétés sous forme inchangée dans les urines en 24 heures.
L’élimination de la colistine active n’est pas complètement déterminée. La colistine subit une réabsorption tubulaire rénale importante et peut soit être éliminée par voie non-rénale ou subir un métabolisme rénal avec une accumulation rénale potentielle. La clairance de la colistine diminue en cas d’insuffisance rénale, éventuellement en raison d’une augmentation de la conversion du CMS.
La demi-vie de la colistine chez les sujets sains et chez les patients atteints de mucoviscidose est respectivement d’environ 3 heures et 4 heures, avec une clairance totale d’environ 3 l/h. Chez les patients sévèrement atteints, la demi-vie a été prolongée d’environ 9 à 18 heures.
5.3. Données de sécurité préclinique
Les études de reprotoxicité chez le rat et la souris n’indiquent pas de potentiel de tératogénicité. Cependant, chez le lapin, le colistiméthate sodique administré par voie intramusculaire pendant l’organogenèse à des doses de 4,15 et 9,3 mg/kg a entrainé un pied bot varus chez respectivement 2,6 % et 2,9 % des fœtus. Ces doses sont 0,5 et 1,2 fois supérieures à la dose humaine quotidienne maximale. Par ailleurs, une augmentation de la résorption est survenue à la dose de 9,3 mg/kg.
Aucun effet n’a été observé sur la fertilité de la souris ou du rat à des doses intraveineuses allant jusqu’à 25 mg/kg/jour.
Il n’existe aucune autre donnée de sécurité préclinique pertinente pour le prescripteur que celles issues de l’exposition des patients et déjà incluses dans d’autres rubriques du RCP.
Avant ouverture : 3 ans.
Après reconstitution :
L’hydrolyse du colistiméthate est significativement augmentée lorsque qu’il est reconstitué et dilué en-dessous de sa concentration micellaire critique d’environ 80 000 UI par ml. Les solutions inférieures à cette concentration doivent être utilisées immédiatement.
La stabilité physico-chimique effective de la solution reconstituée à une concentration ≥ 80 000 UI/ml a été démontrée pendant 24 heures à une température comprise entre 2 et 8 °C.
D'un point de vue microbiologique, sauf si la méthode d'ouverture/de reconstitution/de dilution prévient tout risque de contamination microbienne, le produit doit être utilisé immédiatement. En cas d'utilisation non immédiate, les durées et conditions de conservation après la reconstitution/dilution relèvent de la seule responsabilité de l'utilisateur.
L'utilisation doit être immédiate pour les solutions pour perfusion, qui ont été diluées au-delà du volume du flacon d'origine et/ou à une concentration <80 000 UI/mL, ainsi qu'en cas d'administration par voie intrathécale ou intraventriculaire.
6.4. Précautions particulières de conservation
Ce médicament ne nécessite pas de précautions particulières de conservation.
Pour les conditions de conservation du médicament après reconstitution/dilution, voir la rubrique 6.3.
6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur
Poudre en flacon (verre incolore de type I) de 10 ml muni d’une capsule en aluminium avec un capuchon amovible en polypropylène blanc (3 MUI).
Boîte de 1, 10, 30, 50 flacon(s) de poudre.
Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.
6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation
Pour un usage unique seulement ; toute solution restante doit être éliminée.
Administration par voie intraveineuse - perfusion :
Ce médicament doit être reconstitué dans des conditions aseptiques avec un maximum de 10 mL d’une solution de chlorure de sodium à 0,9 % ou d’eau pour préparations injectables. Lors de la reconstitution, mélanger doucement pour éviter la formation de mousse.
Après reconstitution, la solution peut être diluée, habituellement avec 50 ml d’une solution de chlorure de sodium à 0,9 %, pour une administration par perfusion sur 30 à 60 minutes. Lors de la reconstitution, mélanger doucement pour éviter la formation de mousse.
Administration par voies intrathécale et intraventriculaire :
Il est recommandé d’utiliser le flacon de 1.000.000 U.I.(1MUI) pour l’administration par voies intrathécale et intraventriculaire. Pour les instructions concernant la reconstitution du dosage 1 MIU, veuillez-vous reporter aux informations produit du dosage 1 MUI.
Si le dosage 3 MUI est utilisé, un flacon doit être reconstitué dans des conditions aseptiques, avec un maximum de 10 ml de chlorure de sodium à 0,9 %. Lors de la reconstitution, mélanger doucement pour éviter la formation de mousse. Après la reconstitution, la solution doit être diluée à un volume total de 24 ml de chlorure de sodium à 0,9 %.
La concentration de la solution reconstituée est de 125 000 UI/ml. Le volume administré ne doit pas dépasser 1 ml.
Le pH de la solution reconstituée ou diluée est compris entre 6,5 et 8,5.
Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.
7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
406 BUREAUX DE LA COLLINE
92213 SAINT-CLOUD CEDEX
8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
· 34009 301 672 0 5 : 1 flacon(s) en verre.
· 34009 550 610 9 0 : 10 flacon(s) en verre.
· 34009 550 611 0 6 : 30 flacon(s) en verre.
· 34009 550 611 1 3 : 50 flacon(s) en verre.
9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION
Date de première autorisation : 03 Mars 2018
10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE
Sans objet.
12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES
Médicament soumis à prescription hospitalière.
|
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