CISPLATINE ACCORD 1 mg/ml, solution à diluer pour perfusion - Résumé des caractéristiques du produit |
||
ANSM - Mis à jour le : 29/06/2023
CISPLATINE ACCORD 1 mg/ml, solution à diluer pour perfusion
2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
Cisplatine ............................................................................................................................... 1 mg
Pour 1 ml de solution à diluer pour perfusion.
Un flacon de 10 ml contient 10 mg de cisplatine.
Un flacon de 25 ml contient 25 mg de cisplatine.
Un flacon de 50 ml contient 50 mg de cisplatine.
Un flacon de 100 ml contient 100 mg de cisplatine.
Excipient à effet notoire : chaque ml de solution contient 3,5 mg de sodium.
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.
Solution à diluer pour perfusion (I.V).
4.1. Indications thérapeutiques
Les indications thérapeutiques sont limitées aux :
· cancers du testicule,
· cancers de l'ovaire,
· cancers du col de l'utérus,
· cancers de l'endomètre,
· cancers de la sphère O.R.L.,
· cancers de l'œsophage,
· cancers de la vessie,
· cancers épidermoïdes,
Le cisplatine est habituellement utilisé en polychimiothérapie en association avec d'autres médicaments antinéoplasiques.
4.2. Posologie et mode d'administration
La solution obtenue après dilution de CISPLATINE ACCORD avec le solvant doit être administrée par voie intraveineuse stricte dans la tubulure de perfusion (voir rubrique 6.6).
En monothérapie:
La posologie unitaire chez l'adulte et chez l'enfant est de 50 à 120 mg/m2 de surface corporelle en administration intraveineuse stricte les 3 à 6 semaines, le plus souvent:
· soit en perfusion unique,
· soit en administration fractionnée sur 5 jours.
Une hydratation préalable sera réalisée par perfusion d'au minimum 1 à 2 litres de solution contenant au minimum 80 mmol/l de chlorure de sodium administrés en 6 à 12 heures.
Chaque perfusion est réalisée sur une durée de 30 minutes à 2 heures, alors même que le protocole d'hydratation est poursuivi.
Une hydratation et une diurèse adéquate doivent être maintenues 24 heures après l'administration du produit.
Les fonctions rénale, auditive, hématologique et neurologique seront régulièrement surveillées pour une éventuelle adaptation posologique du cisplatine (voir rubriques 4.3,4.4).
Les cures sont espacées de 3 à 6 semaines.
En association:
Les doses de cisplatine seront modifiées en fonction de la nature et de la toxicité propre de chaque composant de l'association, séparément et associé.
Remarque: le cisplatine réagit fortement avec l'aluminium, entraînant la formation d'un précipité et une perte d'activité du produit. La prudence est donc recommandée notamment lors de l'utilisation du matériel d'injection qui peut, comme certaines aiguilles, contenir de l'aluminium.
Modalités d'administration:
L'administration de ciplastine doit se faire par voie intraveineuse stricte. En cas d'extravasation, des mesures correctrices doivent être appliquées dont en premier lieu l'arrêt de la perfusion. |
Modalités de manipulation:
La préparation des solutions injectables de cytotoxiques doit être obligatoirement réalisée par un professionnel spécialisé et entraîné ayant une connaissance des médicaments utilisés, dans des conditions assurant la protection de l'environnement et surtout la protection du personnel qui le manipule. Elle nécessite un local de préparation réservé à cet usage. Il est interdit de fumer, de manger, de boire dans ce local. Les manipulateurs doivent disposer d'un ensemble de matériel approprié à la manipulation notamment blouses à manches longues, masques de protection, calot, lunettes de protection, gants à usage unique stériles, champs de protection du plan de travail, conteneurs et sacs de collecte des déchets. Les excréta et les vomissures doivent être manipulés avec précaution. Les femmes enceintes doivent être averties et éviter la manipulation des cytotoxiques. Tout contenant cassé doit être traité avec les mêmes précautions et considéré comme un déchet contaminé. L'élimination des déchets contaminés se fait par incinération dans des conteneurs rigides étiquetés à cet effet. |
Ces conditions peuvent être envisagées dans le cadre du réseau de cancérologie (circulaire DGS/DH/98 N°98/188 du 24 mars 1998) en collaboration avec toute structure adaptée et remplissant les conditions requises.
Ce médicament est contre-indiqué en cas de :
· Hypersensibilité reconnue au cisplatine ou aux produits contenant du platine.
· grossesse et allaitement (voir rubrique 4.6) ;
· atteinte de la fonction rénale: contre-indiqué si la clairance de la créatinine calculée (formule de Cockcroft) ou mesurée est inférieure à 60 mL/mn; la seule mesure de la créatininémie n'est pas un bon reflet de la fonction rénale ;
· atteinte auditive ;
· état de déshydratation (une hydratation est nécessaire avant et après le traitement, afin de prévenir une dysfonction rénale grave) ;
· myélosuppression ;
· neuropathie induite pas le cisplatine ;
· grossesse et allaitement,
· association avec :
o le vaccin contre la fièvre jaune,
o la phénytoïne à visée prophylactique (voir rubrique 4.5).
Ce médicament est déconseillé en cas de:
· pathologie cardiorespiratoire notamment, contre-indiquant une hyperhydratation,
· association avec les vaccins vivants atténués, en particulier, le vaccin contre la fièvre jaune, et avec la phénytoïne en utilisation préventive (voir rubrique 4.5.).
4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi
Le cisplatine ne peut être administré que sous la supervision d’un médecin qualifié en oncologie et expérimenté dans l’utilisation de la chimiothérapie antinéoplasique.
On a démontré que le cisplatine présente une toxicité cumulative auditive, néphrologique et neurologique. La toxicité induite par le cisplatine peut être amplifiée par l’utilisation combinée d’autres médicaments, qui sont toxiques pour les organes ou systèmes cités.
· Toxicité rénale
Le cisplatine présente une toxicité cumulative néphrologique. Afin de réduire le risque d'insuffisance rénale qui peut être définitive (voir rubrique 4.8), il est essentiel de maintenir une diurèse au moins égale à 3 litres par 24 heures. Une hyperhydratation salée de 2 à 3 litres (100 mL/h) doit être instituée 8 à 12 heures avant la première injection de cisplatine, poursuivie tant que dure l'administration du produit et au moins pendant les 24 heures suivantes voire plus si les nausées et les vomissements persistent (voir rubrique 4.2). Cet objectif, compte tenu de la fréquence des vomissements après administration du produit, justifie le recours à des perfusions intraveineuses sous forme de soluté isotonique de chlorure de sodium ; si l'hydratation orale est impossible ou insuffisante dans les huit jours qui suivent l'administration du produit, il ne faut pas hésiter à reperfuser le patient.
L'utilisation systématique de Mannitol et du Furosémide n'est pas conseillée car leur efficacité n'est pas démontrée et ils peuvent, par l'hypovolémie qu'ils engendrent, accroître la toxicité.
Une hyperuricémie et une hyperalbuminémie peuvent prédisposer à la survenue d’une néphrotoxicité induite par le cisplatine.
· Toxicité neurologique
Une neurotoxicité secondaire à l’administration de cisplatine a été rapportée.
Des examens neurologiques sont recommandés pendant toute la durée du traitement.
Une prudence particulière est de rigueur chez les patients ayant une neuropathie périphérique non induite par la prise de cisplatine.
· Toxicité auditive
Il faut effectuer des audiogrammes avant l’instauration du traitement par cisplatine et toujours avant le début d’un nouveau cycle de traitement (voir rubrique 4.8).
On a observé des réactions de type anaphylactique au cisplatine. Il est possible de contrôler ces réactions en administrant des antihistaminiques, l’adrénaline et/ou des glucocorticoïdes.
Des réactions au site d’injection peuvent survenir durant l’administration du cisplatine. Du fait du risque d’extravasation, il est recommandé de surveiller étroitement le site de perfusion pour une éventuelle infiltration pendant l’administration du produit.
En cas d’extravasation:
· arrêter immédiatement la perfusion de cisplatine;
· ne pas bouger l’aiguille, aspirer l’extravasation des tissus et rincer avec une solution de chlorure de sodium 0,9 % (si l’on a utilisé des solutions ayant des concentrations plus élevées de cisplatine que ce qui est recommandé, voir rubrique 6.6.).
Précautions d'emploi
Les examens suivants devront être pratiqués avant le début du traitement et avant chaque cure ultérieure ainsi que pendant et après l’administration de cisplatine :
· étude de la fonction rénale (créatininémie et/ou clairance de la créatinine) avant chaque cure et éventuellement au milieu de l'intercure; il faut rappeler que la créatinine sérique est dépendante de la masse musculaire et de l'âge du sujet : elle ne commence à s'élever que lorsque la fonction rénale est déjà altérée de plus de 40 %;.
étude de la fonction hépatique,
· numération et formule sanguine,
· surveillance de l'ionogramme et en particulier calcémie, kaliémie et natrémie (la solution contient 3,5 mg de chlorure de sodium par mL).
Il faut répéter ces examens chaque semaine, pendant toute la durée du traitement par cisplatine.
Il est nécessaire d’être particulièrement prudent chez les patients ayant des infections aiguës bactériennes ou virales.
Des nausées, des vomissements et une diarrhée surviennent souvent après l’administration de cisplatine (voir rubrique 4.8). Ces symptômes disparaissent après 24 heures chez la plupart des patients. Des nausées moins graves et une anorexie peuvent persister jusqu’à sept jours après le traitement.
L’administration prophylactique d’un antiémétique peut s’avérer efficace pour soulager ou prévenir les nausées et les vomissements.
Il faut compenser la perte de liquide induite par les vomissements et la diarrhée.
Un audiogramme et un examen neurologique doivent être réalisés avant traitement et périodiquement.
On a constaté que le cisplatine est mutagène.
Ce médicament peut induire chez l'homme une stérilité transitoire ou définitive. Une conservation du sperme peut être envisagée dans l'hypothèse d'un désir de paternité ultérieur.
Bien que le rôle cancérigène des chimiothérapies soit difficile à déterminer dans des cancers secondaires, cette possibilité doit être envisagée dans l'évaluation bénéfice/risque lors de la mise en œuvre d'un traitement.
4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions
INTERACTIONS COMMUNES A TOUS LES CYTOTOXIQUES:
En raison de l'augmentation du risque thrombotique lors des affections tumorales, le recours à un traitement anticoagulant est fréquent. La grande variabilité intra-individuelle de la coagulabilité au cours de ces affections, à laquelle s'ajoute l'éventualité d'une interaction entre les anticoagulants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse, imposent, s'il est décidé de traiter le patient par anticoagulants oraux, d'augmenter la fréquence des contrôles de l'INR.
Associations contre-indiquées
+ Phénytoïne (introduite en prophylaxie de l'effet convulsivant de certains anticancéreux). Décrit pour doxorubicine, daunorubicine, carboplatine, cisplatine, carmustine, vincristine, vinblastine, bléomycine, méthotrexate.
Risque de survenue de convulsions par diminution de l'absorption digestive de la phénytoïne par le cytotoxique.
+ Vaccin contre la fièvre jaune:
Risque de maladie vaccinale généralisée mortelle.
Associations déconseillées
+ Vaccins vivants atténués (sauf fièvre jaune).
Risque de maladie vaccinale généralisée éventuellement mortelle.
Ce risque est majoré chez les sujets déjà immunodéprimés par la maladie sous-jacente.
Utiliser un vaccin inactivé lorsqu'il existe (poliomyélite).
Associations faisant l'objet de précautions d’emploi
+ Phénytoïne (en cas de traitement antérieur à la chimiothérapie).
Décrit pour doxorubicine, daunorubicine, carboplatine, cisplatine, carmustine, vincristine, vinblastine, bléomycine, méthotrexate.
Risque de survenue de convulsions par diminution de l'absorption digestive de la phénytoïne par le cytotoxique.
Associer momentanément une benzodiazépine anticonvulsivante.
+ Antihypertenseurs à base de furosémide, hydralazine, diazoxide et propanolol
Un traitement concomitant par des antihypertenseurs à base de furosémide, hydralazine, diazoxide et
propranolol peut renforcer la survenue d’une néphrotoxicité induite par le cisplatine.
+ Substances néphrotoxiques et ototoxiques
L’administration concomitante de médicaments néphrotoxiques (par ex. céphalosporines, aminoglycosides ou amphotéricine B ou produits de contraste) ou ototoxiques (par ex. aminoglycosides) potentialise les effets toxiques du cisplatine sur ces organes. Pendant ou après le traitement par cisplatine, il est conseillé d’être prudent avec les substances s’éliminant principalement par voie rénale, par ex. les agents cytostatiques tels que la bléomycine et le méthotrexate, en raison d’une éventuelle réduction de l’élimination rénale.
Excepté pour les patients recevant des doses de cisplatine dépassant 60 mg/m² et dont l’excrétion urinaire est inférieure à 1000 mL par 24 heures, il ne faut effectuer aucune diurèse forcée avec l’administration de diurétiques de l’anse, en vue d’une éventuelle atteinte des voies rénales et d’une ototoxicité.
Associations à prendre en compte
+ Ciclosporine (décrit pour doxorubicine, étoposide)
Immunodépression excessive avec risque de lymphoprolifération.
+ Tacrolimus (par extrapolation à partir de la ciclosporine).
lmmunodépression excessive avec risque de lymphoprolifération.
INTERACTIONS SPECIFIQUES AU CISPLATINE:
Associations à prendre en compte
+ Aminosides (voie parentérale)
Addition des effets néphrotoxiques et ototoxiques.
+ Lithium
Dans quelques cas, on a constaté une réduction des taux sanguins de lithium, suite au traitement combiné par cisplatine avec la bléomycine et l’étoposide. Il est donc conseillé de surveiller les taux de lithium.
+ Ifosfamide
L’utilisation concomitante d’ifosfamide, un agent non ototoxique lorsqu’on l’administre seul, augmenterait l’ototoxicité du cisplatine.
L’utilisation simultanée d’ifosfamide induit une augmentation de l’excrétion protéique.
+ Antihistaminiques, phénothiazines et autres
L’utilisation simultanée d’antihistaminiques, de buclizine, de cyclizine, de loxapine, de méclozine, de phénothiazines, de thioxanthènes ou de triméthobenzamides peut masquer les symptômes d’ototoxicité (tels que des vertiges et des acouphènes).
+ Association pyroxidine + hexaméthylmélamine
Lors d’une étude randomisée réalisée chez des patientes ayant un carcinome ovarien avancé, la réponse thérapeutique était négativement influencée par l’administration concomitante de pyridoxine et d’hexaméthylmélamine.
+ Paclitaxel
On a établi que le traitement préalable par cisplatine, avant une perfusion par paclitaxel, peut réduire la clairance du paclitaxel de 70 à 75 %, et peut donc intensifier la neurotoxicité (chez au moins 70 % des patients).
+ Docétaxel
Lors d’une étude réalisée chez des patients cancéreux ayant des tumeurs métastatiques ou avancées, l’association du docétaxel et du cisplatine induisait des effets neurotoxiques plus graves (liés à la dose et sensoriels) que l’un ou l’autre des médicaments, pris seul à des doses similaires.
En cas d’utilisation concomitante avec le cisplatine, il peut s’avérer nécessaire d’ajuster la posologie de l’allopurinol, de la colchicine, du probénécid ou du sulfinpyrazone, car le cisplatine induit une augmentation des concentrations sériques d’acide urique.
Les agents chélateurs, tels que la pénicillamine, peuvent réduire l’efficacité du cisplatine. L’administration combinée de cisplatine avec la bléomycine et la vinblastine peut donner lieu à la survenue d’un phénomène de Raynaud.
4.6. Fertilité, grossesse et allaitement
Le cisplatine est contre-indiqué pendant la grossesse ou l'allaitement.
Grossesse
Des expérimentations animales ont montré qu'il avait des effets indésirables à tous les stades de la reproduction.
Contraception chez les hommes et les femmes
Il faut conseiller aux femmes en âge de procréer d'éviter de tomber enceintes et d’utiliser une contraception efficace pendant le traitement et pendant au moins 7 mois après la dernière dose. Il faut conseiller aux hommes ayant des partenaires féminines en âge de procréer d'utiliser une méthode de contraception efficace pendant le traitement par la cisplatine et pendant au moins 4 mois après la dernière dose.
Si un patient souhaite avoir un enfant après la fin du traitement par le cisplatine, il est conseillé de consulter un généticien. Etant donné qu'un traitement par le cisplatine peut provoquer une stérilité définitive, les hommes qui souhaitent avoir des enfants par la suite doivent être informés des possibilités de cryoconservation du sperme avant traitement.
Le cisplatine est excrété dans le lait maternel. L'allaitement est contre-indiqué pendant le traitement.
4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines
Les effets sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines n’ont pas été étudiés. Néanmoins du fait des profils d’effets indésirables (système nerveux central et sens périphériques, néphrotoxicité), et de ceux de certains traitements antiémétiques associés au cisplatine, la capacité de conduire des véhicules ou d'utiliser des machines peut être affectée notamment dans les 24 heures suivant le traitement.
Les effets indésirables dépendent de la dose utilisée et peuvent avoir des effets cumulatifs.
Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés (> 10 %) avec le cisplatine étaient des effets hématologiques (leucopénie, thrombocytopénie et anémie), gastro-intestinaux (anorexie, nausées, vomissements et diarrhée), auditifs (altération de l’audition), rénaux (insuffisance rénale, néphrotoxicité, hyperuricémie) et une fièvre.
On a rapporté des effets toxiques graves sur les reins, la moelle osseuse et les oreilles chez jusqu’à environ un tiers des patients ayant reçu une dose unique de cisplatine; les effets sont généralement liés à la dose et cumulatifs. L’ototoxicité peut s’avérer plus grave chez les enfants.
On définit les fréquences en utilisant la convention suivante :
Très fréquent (≥ 1/10); fréquent (≥ 1/100 à < 1/10); peu fréquent (≥ 1/1 000 à < 1/100); rare (≥ 1/10 000 à < 1/1 000); très rare (≤ 1/10 000), fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles).
Affections cardiaques
Fréquent: Arythmies incluant bradycardie, tachycardie et autres anomalies de l’électrocardiogramme, par ex. des anomalies du segment ST, ainsi que des signes d’ischémie myocardique, particulièrement en cas d’association avec d’autres cytotoxiques.
Rare: Hypertension et infarctus du myocarde, même plusieurs années après la chimiothérapie. Maladie grave des artères coronaires.
Très rare: Arrêt cardiaque suite à un traitement combiné par cisplatine avec d’autres cytotoxiques.
Affections hématologiques et du système lymphatique
Très fréquent: Leucopénie dépendante de la dose, cumulative et généralement réversible. Thrombocytopénie. Anémie (chez 25 à 30 % des patients).
Fréquent: Diminution considérable du nombre de globules blancs survenant souvent environ 14 jours après le traitement (nombre inférieur à 1,5 × 109/l chez 5 % des patients). Diminution des plaquettes sanguines après environ 21 jours (moins de 10 % des patients présentaient un total inférieur à 50 × 109/l) (la période de récupération est d’environ 39 jours). Anémie (diminutions supérieures à 2 g d’hémoglobine) d’apparition généralement plus tardive que la leucopénie et la thrombocytopénie.
Rare: Anémie hémolytique Coombs-positive, réversible à l’arrêt du cisplatine. Une insuffisance grave de la moelle osseuse (incluant une agranulocytose et/ou une anémie aplasique) peut survenir suite à l’administration de doses élevées de cisplatine.
Très rare: Microangiopathie thrombotique associée à un syndrome hémolytique et urémique.
Une myélodépression dose-dépendante, cumulative, a été observée chez quelques sujets traités par le cisplatine: elle se traduit par une leucopénie et/ou une thrombopénie dont le maximum se situe généralement vers la 3ème semaine, la récupération s'effectue le plus souvent vers la 4ème ou la 6ème semaine; plus fréquente est l'anémie chronique, dose dépendante et cumulative: elle est notée dans 50 % des cas après 300 mg/m2 et semble liée à un déficit en érythropoïétine.
Affections du système nerveux
Fréquent: Neuropathies périphériques (typiquement bilatérales et sensitives). Pertes de goût et de la sensibilité. Névrite optique rétrobulbaire s’accompagnant d’une réduction de l’acuité visuelle et d’une dysfonction cérébrale (confusion, dysarthrie, cas individuels de cécité corticale, perte de mémoire, paralysie). Un signe de Lhermitte, une neuropathie autonome et une myélopathie de moelle épinière ont été rapportés.
Rare: Troubles cérébraux (incluant des complications cérébrovasculaires aiguës, une artérite cérébrale, une sténose de l’artère carotide et une encéphalopathie).
Très rare: Crises.
Il faut arrêter immédiatement l’utilisation de cisplatine si l’un des symptômes cérébraux mentionnés ci-dessus survient. Cette toxicité est cumulative et dose-dépendante; elle débute vers 300 mg/m2 et est fréquente vers 600 mg/m2, avec une intensité variable; elle récupère lentement et incomplètement dans 30 à 50 % des cas et peut conduire à l'arrêt du traitement. . Il faut se méfier des associations du cisplatine avec d'autres produits neurotoxiques et des neutropathies pré-existantes. La neurotoxicité peut survenir après l’administration de la première dose de cisplatine, ou suite à une thérapie de long terme. Une neurotoxicité grave peut survenir chez les patients ayant reçu de fortes concentrations de cisplatine ou un traitement prolongé.
Affections oculaires
Rare: Cécité pendant un traitement combiné par cisplatine. Suite à l’application de fortes doses de cisplatine, une altération de la vision des couleurs et des mouvements oculaires ont été rapportés.
Très rare: Œdème papillaire, névrite optique et cécité corticale. Après une chimiothérapie combinée suivie d’un traitement par cisplatine, un seul cas de névrite optique rétrobulbaire unilatérale s’accompagnant d’une réduction de l’acuité visuelle a été rapporté.
Affections de l'oreille et du labyrinthe
Très fréquent: Une insuffisance auditive chez environ 31 % des patients traités par une dose de 50 mg de cisplatine/m² a été documentée. Le déficit est cumulatif, peut s’avérer irréversible et se limite parfois à une seule oreille. L’ototoxicité se manifeste elle-même par des acouphènes et/ou une insuffisance auditive au niveau des fréquences plus élevées (4000 à 8000 Hz). On a constaté une insuffisance auditive aux fréquences comprises entre 250 et 2000 Hz (gamme de l’audition normale) chez 10 à 15 % des patients.
Fréquent: Une surdité et une toxicité vestibulaire associée à des vertiges peuvent survenir. Une irradiation préalable ou simultanée de la région crânienne augmente le risque de perte auditive.
Rare: Les patients peuvent perdre l’aptitude à conduire une conversation normale. L’insuffisance auditive induite par le cisplatine peut s’avérer grave chez les enfants et les patients âgés (voir rubrique 4.4.).
Uni ou bilatérale, l'ototoxicité devient plus fréquente et plus sévère avec l'intensité et la répétition des doses; elle est majorée par une hypoacousie préalable et l'association à des médicaments ototoxiques.
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales
Fréquent: Dyspnée, pneumonie et insuffisance respiratoire.
Affections gastro-intestinales
Très fréquent: Dans les 1 à 4 heures suivant l’utilisation de cisplatine: anorexie, nausées, vomissements et diarrhée (voir rubrique 4.4.).
Peu fréquent: Dépôt métallique sur les gencives.
Rare: Stomatite, diarrhée.
Particuliers sont les nausées et les vomissements retardés, de contrôle difficile et associés à des risques de néphrotoxicité retardée.
Affections du rein et des voies urinaires
Très fréquent: Insuffisance rénale suite à l’administration de doses uniques ou multiples de cisplatine. On peut observer une dysfonction rénale légère et réversible suite à l’administration d’une dose unique intermédiaire de cisplatine (20 mg/m² à < 50 mg/m²). L’utilisation d’une dose unique élevée (50 à 120 mg/m²) ou l’utilisation quotidienne répétée de cisplatine peut induire une insuffisance rénale s’accompagnant d’une nécrose rénale tubulaire se présentant sous forme d’une urémie ou d’une anurie.
L’insuffisance rénale peut s’avérer irréversible.
La néphrotoxicité est cumulative et peut survenir 2 à 3 jours, ou deux semaines après l’administration de la première dose de cisplatine. Les concentrations sériques de créatinine et d’urée peuvent augmenter. On a observé une néphrotoxicité chez 28 à 36 % des patients insuffisamment hydratés et ayant reçu une dose unique de 50 mg de cisplatine/m² (voir rubrique 4.4.).
L’hyperuricémie survient de manière asymptomatique ou sous forme d’une goutte. On a rapporté une hyperuricémie chez 25 à 30 % des patients, en association avec une néphrotoxicité. L’hyperuricémie et l’hyperalbuminémie peuvent prédisposer à une néphrotoxicité induite par le cisplatine.
Des troubles hydro-électrolytiques, en particulier hypomagnésémie, hypokaliémie et hypocalcémie probablement en rapport avec l'atteinte tubulaire, peuvent survenir, habituellement pour des doses supérieures à 50 mg/m2; une hyperuricémie survient aussi fréquemment que l'atteinte rénale.
La toxicité rénale est favorisée par la dose, l'administration bolus, l'accumulation, les médicaments néphrotoxiques associés et le terrain (sujet âgé, diabète, hypokaliémie, obstacle sur les voies excrétrices).
Affections de la peau et du tissu sous-cutané
Fréquent: Erythème et ulcère cutané dans la zone d’injection après administration par voie intraveineuse.
Peu fréquent: Alopécie.
Affections endocriniennes
Très rare: Syndrome de sécrétion inappropriée d’hormone antidiurétique.
Troubles du métabolisme et de la nutrition
Rare: Hypomagnésémie, hypocalcémie, hyponatrémie, hypophosphatémie et hypokaliémie s’accompagnant de spasmes musculaires et/ou d’anomalies de l’électrocardiogramme. Hypercholestérolémie. Augmentation des taux sanguins d’amylase.
Très rare: Augmentation des taux sanguins de fer.
Infections et infestations
Fréquent: Infections. Septicémie.
Tumeurs bénignes, malignes et non précisées (incl. kystes et polypes)
Rare: Le cisplatine augmente le risque de leucémie secondaire. Ce risque dépend de la dose et n’est pas lié à l’âge ni au sexe.
Une carcinogénicité est théoriquement possible (sur base du mécanisme d’action du cisplatine).
Affections vasculaires
Fréquent: Après une administration intraveineuse, une phlébite peut survenir dans la zone d’injection, thromboembolie veineuse.
Très rare: Troubles vasculaires (ischémie cérébrale ou myocardique, insuffisance de la circulation périphérique associée au syndrome de Raynaud).
Troubles généraux et anomalies au site d'administration
Très fréquent: Fièvre.
Fréquent: Après l’administration intraveineuse, un œdème localisé et une douleur peuvent survenir au niveau de la zone d’injection.
Peu fréquent: Hoquet, asthénie, malaise.
Affections du système immunitaire
Peu fréquent: Hypersensibilité : éruption cutanée, urticaire, érythème ou prurit allergique.
Rare: Réactions anaphylactiques : hypotension, tachycardie, dyspnée, bronchospasme, œdème du visage et fièvre.
Immunosuppression.
Un traitement par antihistaminiques, épinéphrine (adrénaline) et stéroïdes peut s’avérer nécessaire.
Affections hépatobiliaires
Fréquent: Augmentation des taux des transaminases et des taux sanguins de bilirubine, réversibles.
Rare: Réduction des taux sanguins d’albumine.
Affections des organes de reproduction et du sein
Peu fréquent: Anomalies de la spermatogenèse et de l’ovulation.
Gynécomastie douloureuse.
Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet : https://signalement.social-sante.gouv.fr
En cas de surdosage, on doit s'attendre à ce que les effets secondaires soient exagérés. Il faut donc surveiller de façon très stricte les fonctions rénales et auditives et effectuer quotidiennement des numérations et formules sanguines pour guider d'éventuelles transfusions. Une hémodialyse doit être réalisée pour éviter toute fixation excessive du produit au niveau du parenchyme rénal, il est possible d'effectuer des dosages de platine total et ou infiltrable par spectrométrie d'absorption atomique.
En cas de surdosage (≥ 200 mg/m²), des effets directs sur le centre respiratoire sont possibles, ce qui pourrait donner lieu à des troubles respiratoires potentiellement fatals et à un déséquilibre acidobasique en raison du passage à travers la barrière hémato-encéphalique.
Une hydratation correcte et une diurèse osmotique peuvent aider à réduire la toxicité, pour autant qu’on les applique juste après le surdosage.
5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
5.1. Propriétés pharmacodynamiques
Classe pharmacothérapeutique : AGENTS ALKYLANTS ET APPARENTES - code ATC : L01XA01.
(L : Anticancéreux et Immunosuppresseurs)
Antinéoplasique cytostatique. Ses propriétés biochimiques similaires à celles des alkylants. Sa cible d'action élective est l'ADN auquel la molécule se lie.
5.2. Propriétés pharmacocinétiques
Il se fixe de manière irréversible sur les protéines plasmatiques (plus de 90 %). Il se distribue largement dans le plasma et dans les différents tissus. Le platine ultrafiltrable (non lié aux protéines) possède un temps de demi-vie bref inférieur à 50 minutes. Après administration intraveineuse rapide (100 mg/m2), le pic de platine plasmatique se situe autour de 25,6 à 51,2 Mm. La clairance du platine ultrafiltrable varie de 100 à 500 mL/min.
Le platine total suit un profil pharmacocinétique à 2 phases, une première phase rapide, avec un temps de demi-vie de l'ordre de 30 minutes correspondant au platine ultrafiltrable et une phase terminale longue avec un temps de demi-vie de 2 à 8 jours correspondant au platine lié aux protéines plasmatiques.
Le platine se trouve dans de très nombreux tissus (rein, foie, prostate, vessie).
Les concentrations intratumorales de platine, y compris le tissu cérébral, sont de l'ordre de 1 à 5 µg par gramme de tissu 24 heures après l'administration intraveineuse d'une dose de 100 mg/m2. La concentration de platine intraérythrocytaire est faible (moins de 3 % de la dose administrée).
Les concentrations de platines retrouvées dans le LCR sont environ de 3 % de celle du plasma.
Le cisplatine n'est pas métabolisé dans le foie. Son élimination est principalement urinaire : le platine ultrafiltrable ou celui fixé à des protéines de bas poids moléculaire est éliminé dans les urines par filtration glomérulaire et sécrétion tubulaire.
5.3. Données de sécurité préclinique
Après l'administration intraveineuse de doses allant jusqu'à 0,75 mg/kg chez le chien et jusqu'à 2,5 mg/kilo chez le singe, on a noté des lésions dose-dépendantes des tissus à prolifération rapide et des lésions rénales en partie irréversibles.
Les études de toxicité chronique ont montré des signes de lésions rénales, de dépression médullaire, de troubles gastro-intestinaux et d'ototoxicité.
Génotoxicité et cancérogénicité
Le cisplatine exerce un effet mutagène dans de nombreux tests effectués in vitro et in vivo (aberrations chromosomiques dans les cellules animales en culture et dans les tests bactériens).
Les expériences menées pendant une durée prolongée chez la souris et le rat ont montré un effet cancérogène du cisplatine..
Toxicité sur la reproduction
Fertilité: freinage des gonades, avec aménorrhée et azoospermie et parfois même stérilité irréversible.
Grossesse: le cisplatine est embryotoxique et tératogène chez la souris et le rat (et on a décrit des malformations dans ces deux espèces).
Allaitement: le cisplatine passe dans le lait maternel.
Chlorure de sodium, hydroxyde de sodium, acide chlorhydrique, eau pour préparations injectables.
· avec l'aluminium des matériels d'injection : risque de précipitation ;
· avec les bisulfites et les métabisulfites : diminution d'activité du cisplatine ;
· avec les produits suivants utilisés seuls :
o bicarbonate de sodium à 5 pour cent ;
o thiosulfate de sodium ;
o mesna.
3 ans.
6.4. Précautions particulières de conservation
A conserver à une température ne dépassant pas 25°C.
Conserver le flacon dans l'emballage extérieur, à l'abri de la lumière.
Ne pas mettre au réfrigérateur.
Après dilution: la stabilité physico-chimique du produit dilué a été démontrée pendant 24 heures à une température ne dépassant pas 25°C. Toutefois, d'un point de vue microbiologique, le produit doit être utilisé immédiatement, en cas d'utilisation non immédiate, les durées et conditions de conservation après dilution et avant utilisation relèvent de la seule responsabilité de l'utilisateur.
6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur
10 ml en flacon (verre ambré type I) avec bouchon gris, scellé par une capsule blanche transparente (aluminium) de type flip off.
25 ml en flacon (verre ambré type I) avec bouchon gris, scellé par une capsule blanche transparente (aluminium) de type flip off.
50 ml en flacon (verre ambré type I) avec bouchon gris, scellé par une capsule blanche transparente (aluminium) de type flip off.
100 ml en flacon (verre ambré type I) avec bouchon gris, scellé par une capsule blanche transparente (aluminium) de type flip off.
Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.
6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation
CISPLATINE ACCORD est un agent antinéoplasique et comme tous les autres composés susceptibles d'être toxiques, il doit être manipulé et préparé avec précautions. L'emploi de gants est recommandé.
La manipulation de ce produit par le personnel infirmier ou médical nécessite un ensemble de précautions permettant d'assurer la protection du manipulateur et de son environnement (voir rubrique 4.2).
7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
45 RUE DU FAUBOURG DE ROUBAIX
59000 LILLE
8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
· 34009 576 155 4 3: 10 ml en flacon (verre). Boîte de 1.
· 34009 576 156 0 4: 25 ml en flacon (verre). Boîte de 1.
· 34009 576 157 7 2: 50 ml en flacon (verre). Boîte de 1.
· 34009 579 377 8 2: 100 ml en flacon (verre). Boîte de 1.
9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
Sans objet.
12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES
Sans objet.
Liste I.
Médicament soumis à prescription hospitalière. Prescription réservée aux spécialistes en oncologie ou en hématologie ou aux médecins compétents en cancérologie. Médicament nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement.
|
Plan du site | Accessibilité | Contact | Téléchargement | Declaration de confidentialité | Service-Public.fr | Legifrance | Gouvernement.fr |