ANSM - Mis à jour le : 24/04/2024
IBUPROFENE B. BRAUN 400 mg/100 mL, solution pour perfusion
2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
Ibuprofène........................................................................................................................... 400 mg
Pour une poche de 100 mL
Chaque ml de solution contient 4 mg d’ibuprofène.
Chaque poche de 100 ml contient 400 mg d’ibuprofène.
Excipient à effet notoire :
Chaque ml de solution contient 9,10 mg de chlorure de sodium (3,58 mg de sodium).
Chaque poche de 100 ml contient 910 mg de chlorure de sodium (358 mg de sodium).
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.
Solution pour perfusion limpide, incolore à jaune pâle, exempte de particules visibles.
pH : 6,8-7,8
Osmolarité : 310-360 mOsm/l
4.1. Indications thérapeutiques
4.2. Posologie et mode d'administration
Les effets indésirables peuvent être minimisés en utilisant la dose minimale efficace pendant la durée la plus courte possible pour soulager les symptômes (voir rubrique 4.4).
Son utilisation doit se limiter aux situations dans lesquelles l’administration par voie orale est inappropriée. Les patients doivent dès que possible passer à un traitement par voie orale.
Ce médicament est indiqué pour le traitement aigu à court terme uniquement et ne doit pas être utilisé pendant plus de 3 jours.
Une bonne hydratation du patient doit être maintenue afin de minimiser le risque d’effets indésirables au niveau rénal.
Adultes
La dose recommandée est de 400 mg d’ibuprofène, à renouveler si besoin au bout de 6 à 8 heures. La dose quotidienne maximale recommandée à ne pas dépasser est de 1 200 mg.
Patients âgés
Comme avec tous les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), il convient d’être prudent lors du traitement des patients âgés, dans la mesure où ils sont généralement plus sujets aux effets indésirables (voir rubriques 4.4 et 4.8) et plus susceptibles de présenter une altération de la fonction rénale, hépatique et cardiovasculaire et d’utiliser des traitements concomitants. Dans cette population, il est particulièrement recommandé d’administrer la dose minimale efficace pendant la durée la plus courte possible pour soulager les symptômes. Le traitement doit être évalué à intervalles réguliers et arrêté en cas d’absence d’amélioration des symptômes ou en cas d’intolérance.
Insuffisance rénale
Il convient d’être prudent avec l’utilisation des AINS chez des patients insuffisants rénaux. Chez les patients atteints d’insuffisance rénale légère ou modérée, la dose initiale doit être réduite. Elle doit ensuite rester la plus faible possible pendant la durée la plus courte possible pour soulager les symptômes, et la fonction rénale doit être surveillée. Ce médicament est contre-indiqué chez les patients atteints d’insuffisance rénale sévère (voir rubrique 4.3).
Insuffisance hépatique
Bien qu’aucune différence n’ait été observée en termes de profil pharmacocinétique, il convient d’être prudent avec l’utilisation des AINS dans cette population. Les patients atteints d’insuffisance hépatique légère ou modérée doivent débuter le traitement à des doses réduites. La dose doit ensuite rester la plus faible possible pendant la durée la plus courte possible, et les patients doivent être étroitement surveillés. Ce médicament est contre-indiqué chez les patients atteints d’insuffisance hépatique sévère (voir rubrique 4.3).
Population pédiatrique
Ce médicament ne doit pas être utilisé chez les enfants et les adolescents. L’utilisation d’IBUPROFENE B. BRAUN n’a pas été étudiée chez les enfants et les adolescents. Par conséquent, la sécurité et l’efficacité n’ont pas été établies.
Mode d’administration
Voie intraveineuse. IBUPROFENE B. BRAUN doit être uniquement administré par un professionnel de santé qualifié dans un environnement où le matériel approprié est disponible (pendant le traitement).
La solution doit être administrée en perfusion intraveineuse de 30 minutes.
· Au-delà de 24 semaines d’aménorrhée (5 mois de grossesse révolus) (voir rubrique 4.6) ;
· Hypersensibilité à la substance active, à d’autres AINS ou à l'un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1 ;
· Antécédents de bronchospasme, d’asthme, de rhinite, d’angio-œdème ou d’urticaire associés à la prise d’acide acétylsalicylique (aspirine) ou d’autres médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ;
· Affections impliquant une hémorragie active ou une tendance accrue à présenter des hémorragies, notamment thrombopénie ;
· Présence ou antécédents d’ulcère gastroduodénal ou d’hémorragie récurrents (au moins deux épisodes distincts d’ulcération ou d’hémorragie objectivés) ;
· Antécédents d’hémorragie ou de perforation gastro-intestinale associés à un traitement antérieur par AINS ;
· Hémorragie cérébrovasculaire ou autre hémorragie active ;
· Insuffisance rénale sévère ;
· Insuffisance hépatique sévère ;
· Insuffisance cardiaque sévère (de classe NYHA IV) ;
· Déshydratation sévère (secondaire à des vomissements, une diarrhée ou une prise insuffisante de liquide).
4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi
L’association d'IBUPROFENE B. BRAUN et d'AINS, y compris des inhibiteurs sélectifs de la cyclo-oxygénase 2 (coxib), doit être évitée.
La fréquence des réactions indésirables aux AINS est plus élevée chez les patients âgés, en particulier les hémorragies et perforations gastro-intestinales qui peuvent être fatales (voir rubrique 4.8).
Risques gastro-intestinaux :
Des hémorragies, ulcérations ou perforations gastro-intestinales parfois fatales ont été rapportées avec tous les AINS, avec ou sans signes d’alertes ou antécédents d'événements gastro-intestinaux graves.
Le risque d'hémorragie, d'ulcération ou de perforation gastro-intestinales augmente avec la dose d'AINS utilisée chez les patients présentant des antécédents d'ulcère, en particulier en cas de complications telles qu'une hémorragie ou une perforation (voir rubrique 4.3), ainsi que chez les patients âgés. Ces patients doivent débuter le traitement avec la dose la plus faible possible. Un traitement protecteur de la muqueuse (par ex. misoprostol ou inhibiteurs de la pompe à protons) doit être envisagé chez ces patients, et également chez les patients nécessitant la prise d'une faible dose d'acide acétylsalicylique (aspirine) ou d'autres médicaments susceptibles d'augmenter le risque gastro-intestinal (voir ci-dessous et rubrique 4.5).
Les patients présentant des antécédents de toxicité gastro-intestinale, particulièrement les patients âgés, doivent signaler tout symptôme abdominal inhabituel (surtout des saignements gastro-intestinaux), en particulier au début du traitement.
Une attention particulière doit être portée aux patients recevant des traitements associés susceptibles d'augmenter le risque d'ulcération ou d'hémorragie, comme les corticoïdes oraux, les anticoagulants tels que la warfarine, les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine ou les antiagrégants plaquettaires tels que l'acide acétylsalicylique (aspirine) (voir rubrique 4.5).
En cas de survenue d'une hémorragie ou ulcération gastro-intestinales chez des patients traités par IBUPROFENE B. BRAUN, le traitement doit être arrêté (voir rubrique 4.3).
Les AINS doivent être administrés avec prudence et étroite surveillance chez les patients présentant des antécédents de maladie gastro-intestinale (rectocolite hémorragique, maladie de Crohn) en raison du risque d'aggravation de la pathologie (voir rubrique 4.8).
Effets cardiovasculaires et cérébrovasculaires :
Les études cliniques suggèrent que l'utilisation d'ibuprofène, en particulier à une dose élevée (2 400 mg/jour) peut être associée à un risque légèrement accru d'événements thrombotiques artériels (par exemple, infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral). De façon générale, les études épidémiologiques ne suggèrent pas que les faibles doses d'ibuprofène (par ex. ≤1 200 mg/jour) sont associées à un risque accru d'événements thrombotiques artériels.
Les patients présentant une hypertension non contrôlée, une insuffisance cardiaque congestive (NYHA II-III), une cardiopathie ischémique établie, une artériopathie périphérique et/ou une maladie cérébrovasculaire ne doivent être traités par ibuprofène qu'après un examen approfondi et les doses élevées (2 400 mg/jour) doivent être évitées.
Des cas de syndrome de Kounis ont été rapportés chez des patients traités par IBUPROFENE B. BRAUN. Le syndrome de Kounis se définit comme des symptômes cardiovasculaires consécutifs à une réaction allergique ou d’hypersensibilité, associés à une constriction des artères coronaires et pouvant entraîner un infarctus du myocarde.
Un examen approfondi est également requis avant l'instauration d'un traitement à long terme chez les patients présentant des facteurs de risque d'événements cardiovasculaires (par ex. hypertension, hyperlipidémie, diabètes, tabagisme), en particulier si des doses élevées d'ibuprofène (2 400 mg/jour) sont nécessaires.
Réactions indésirables cutanées sévères (SCAR) :
Des réactions indésirables cutanées graves (SCAR), tels que la dermatite exfoliative, l’érythème polymorphe, le syndrome de Stevens-Johnson, la nécrolyse épidermique toxique (syndrome de TEN), la réaction médicamenteuse avec éosinophilie et symptômes systémiques (DRESS ou syndrome d’hypersensibilité) et la pustulose exanthématique aigue généralisée (AGEP), qui peuvent engager le pronostic vital ou être fatales, ont été rapportés en association avec l'utilisation d’ibuprofène (voir rubrique 4.8). La plupart de ces réactions sont survenues au cours du premier mois de traitement.
En cas d’apparition de signes et symptômes évocateurs de ces réactions, la prise d’ibuprofène doit être immédiatement interrompue et un autre traitement doit être envisagé (le cas échéant).
Insuffisance rénale ou hépatique :
L’ibuprofène doit être utilisé avec précaution chez les patients présentant des antécédents de maladie rénale ou hépatique, particulièrement en cas de traitement simultané par des diurétiques, l’inhibition des prostaglandines pouvant entraîner une rétention hydrique et une altération de la fonction rénale. Chez ces patients, l'ibuprofène doit être administré à la plus faible dose possible et la fonction rénale doit être régulièrement contrôlée.
En cas de déshydratation, une prise de liquide suffisante doit être assurée. Il convient d'être particulièrement prudent chez les patients déshydratés, par exemple en raison d'une diarrhée, car la déshydratation pourrait déclencher la survenue d'une insuffisance rénale.
L'utilisation régulière d'analgésiques, surtout en cas d'association de diverses substances analgésiques, peut entraîner une atteinte rénale s'accompagnant d'un risque d'insuffisance rénale (néphropathie des analgésiques). Ce risque est plus élevé chez les patients âgés et les patients présentant une insuffisance rénale, une insuffisance cardiaque ou une altération de la fonction hépatique, ainsi que chez les patients sous diurétiques ou inhibiteurs de l’enzyme de conversion. Suite à l'arrêt du traitement par AINS, le patient retrouve généralement son état de santé antérieur.
Comme avec les autres AINS, l’ibuprofène peut entraîner des augmentations légères et transitoires de certains paramètres de la fonction hépatique, ainsi que des augmentations significatives des transaminases. En cas d'augmentation significative de ces paramètres, le traitement doit être arrêté (voir rubrique 4.3).
Réactions anaphylactoïdes
Selon les bonnes pratiques de perfusion intraveineuse, une surveillance étroite du patient est recommandée, en particulier au début de la perfusion afin de détecter toute réaction anaphylactique causée par la substance active ou les excipients.
Des réactions d'hypersensibilité aiguë sévère (par ex. choc anaphylactique) sont observées dans de très rares cas. Le traitement par IBUPROFENE B. BRAUN doit être arrêté dès les premiers signes d'une réaction d'hypersensibilité suivant son administration, et un traitement symptomatique doit être instauré. En fonction des symptômes, les mesures médicales requises doivent être instaurées par des spécialistes.
Affections respiratoires :
Il convient d'être prudent en cas d'administration de ce médicament à des patients présentant ou ayant déjà présenté un asthme bronchique, une rhinite chronique ou des maladies allergiques, dans la mesure où les AINS se sont avérés responsables de bronchospasme, d’urticaire ou d’angio-œdème chez ces patients.
Effets hématologiques :
L'ibuprofène peut temporairement inhiber la fonction plaquettaire (agrégation des plaquettes sanguines), augmentant ainsi le temps de saignement et le risque d'hémorragie.
L'ibuprofène doit uniquement être utilisé avec des précautions particulières chez les patients recevant de l’aspirine pour inhiber l'agrégation plaquettaire (voir rubriques 4.5 et 5.1).
Les patients présentant des troubles de la coagulation ou subissant une intervention chirurgicale doivent donc être surveillés. Une surveillance médicale particulière est requise chez les patients en cas d'utilisation immédiatement après une intervention chirurgicale majeure.
Pendant l'administration prolongée d'ibuprofène, un contrôle régulier des valeurs hépatiques, de la fonction rénale et de la numération de la formule sanguine est requis.
L’ibuprofène ne doit être utilisé qu'après une évaluation stricte du rapport bénéfice/risque chez les patients présentant un trouble congénital du métabolisme de la porphyrine (par ex. porphyrie aiguë intermittente).
En cas d'utilisation d'AINS et de consommation concomitante d'alcool, les effets indésirables liés à la substance active, en particulier ceux qui concernent le tube digestif ou le système nerveux central, peuvent augmenter.
Une attention particulière doit être portée aux patients présentant certaines affections susceptibles de s'aggraver :
· chez les patients présentant des réactions allergiques à d'autres substances, étant donné qu’ils présentent également un risque accru de survenue de réactions d'hypersensibilité lors de l'utilisation de ce médicament ;
· chez les patients présentant un rhume des foins, des polypes nasaux ou des affections respiratoires obstructives chroniques, étant donné qu'ils présentent un risque accru de survenue de réactions allergiques. Ces réactions peuvent se présenter sous la forme de crises d'asthme (asthme associé aux analgésiques), d'œdème de Quincke ou d'urticaire.
Méningite aseptique
Quelques cas de méningite aseptique ont été rapportés avec l'utilisation d'ibuprofène chez des patients atteints de lupus érythémateux disséminé (LED). Bien que sa survenue soit plus probable chez les patients atteints de LED et de connectivites associées, elle a également été rapportée chez quelques patients ne présentant pas de maladie chronique sous-jacente. Ceci doit donc être pris en compte lors de l'administration de ce traitement (voir rubrique 4.8).
Effets ophtalmologiques :
Une vision floue ou réduite, un scotome et des modifications de la vision des couleurs ont été rapportés avec l'ibuprofène par voie orale. Si le patient présente de tels symptômes, arrêter le traitement par ibuprofène et adresser le patient pour un examen ophtalmologique comprenant le champ visuel central et un test de vision des couleurs.
Autres :
L'utilisation prolongée d'antalgiques peut entraîner des maux de tête qui ne doivent pas être traités par une augmentation des doses du médicament.
Exceptionnellement, une varicelle peut entraîner des complications infectieuses graves au niveau de la peau et des tissus mous. Il est à ce jour impossible d'exclure le rôle des AINS dans l'aggravation de ces infections. Il est par conséquent conseillé d'éviter l'utilisation d'IBUPROFENE B. BRAUN en cas de varicelle.
Dissimulation des symptômes d’une infection sous-jacente :
Ibuprofène peut masquer les symptômes d'une infection, ce qui peut retarder la mise en place d’un traitement adéquat et ainsi aggraver l’évolution de l’infection. C’est ce qui a été observé dans le cas de la pneumonie communautaire d’origine bactérienne et des complications bactériennes de la varicelle. Lorsque ibuprofène est administré pour soulager la fièvre ou la douleur liée à l’infection, il est conseillé de surveiller l’infection. En milieu non hospitalier, le patient doit consulter un médecin si les symptômes persistent ou s’ils s’aggravent.
Interférence avec les tests de laboratoire :
· temps de saignement (peut être prolongé un jour après l'arrêt du traitement) ;
· glycémie (peut diminuer) ;
· clairance de la créatinine (peut diminuer) ;
· hématocrite ou hémoglobine (peut diminuer) ;
· taux sanguins d'azote uréique et taux sérique de créatinine et de potassium (peuvent augmenter);
· tests de la fonction hépatique : augmentation des taux de transaminases.
Mises en garde concernant les excipients :
Ce médicament contient 358 mg de sodium par poche, équivalent à 17,9% de l’apport quotidien maximal recommandé par l’OMS de 2 g de sodium pour un adulte.
4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions
Autres AINS, y compris inhibiteurs de la COX-2 et salicylates :
En raison des effets synergiques, l'administration de deux AINS ou plus peut augmenter le risque d'ulcère et d'hémorragie au niveau gastro-intestinal. La co-administration d'ibuprofène avec d'autres AINS doit donc être évitée (voir rubrique 4.4).
L'administration concomitante d'ibuprofène et d'acide acétylsalicylique est généralement déconseillée en raison du risque accru d'effets indésirables.
Les données expérimentales suggèrent que l'ibuprofène inhibe de façon compétitive l'effet de l’acide acétylsalicylique à faible dose sur l'agrégation plaquettaire en cas d'administration concomitante. Bien qu'il existe des incertitudes quant à l'extrapolation de ces données en pratique clinique, la possibilité qu'une utilisation d'ibuprofène régulière, à long terme, puisse réduire l’effet cardioprotecteur de l'acide acétylsalicylique à faible dose ne peut pas être exclue. Aucun effet cliniquement pertinent n'est considéré comme probable dans le cadre d'une utilisation occasionnelle d’ibuprofène (voir rubrique 5.1).
Lithium :
La co-administration d'ibuprofène avec des médicaments contenant du lithium peut augmenter le taux sérique du lithium.
Il est nécessaire de contrôler la lithémie.
Glucosides cardiotoniques (digoxine) :
Les AINS peuvent aggraver l'insuffisance cardiaque, réduire le débit de filtration glomérulaire et augmenter les taux plasmatiques de glucosides cardiotoniques. Il est recommandé de surveiller le taux sérique de digoxine.
Phénytoïne :
Les taux plasmatiques de phénytoïne peuvent augmenter lors du traitement par ibuprofène ; le risque de toxicité peut donc augmenter.
Antihypertenseurs (diurétiques, inhibiteurs de l’enzyme de conversion, bêtabloquants et antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II) :
Les diurétiques et les inhibiteurs de l’enzyme de conversion peuvent augmenter la néphrotoxicité des AINS. Les AINS peuvent réduire l'effet des diurétiques et d'autres antihypertenseurs, y compris les inhibiteurs de l’enzyme de conversion et les bêtabloquants. Chez les patients présentant une altération de la fonction rénale (par ex. patients déshydratés ou patients âgés présentant une altération de la fonction rénale), l'utilisation concomitante d'un inhibiteur de l’enzyme de conversion et d'antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II avec un inhibiteur de la cyclo-oxygénase peut entraîner une détérioration supplémentaire de la fonction rénale, jusqu'à l'insuffisance rénale aiguë. Ce phénomène est habituellement réversible. De telles associations ne doivent donc être utilisées qu’avec prudence, en particulier chez les patients âgés. Les patients doivent être informés de la nécessité de boire suffisamment de liquide. La fonction rénale doit être mesurée après le début du traitement concomitant, puis périodiquement.
L'administration concomitante d'ibuprofène et d’inhibiteurs de l’enzyme de conversion peut entraîner une hyperkaliémie.
Diurétiques épargneurs de potassium :
L'utilisation concomitante peut entraîner une hyperkaliémie (il est recommandé de surveiller les taux sériques de potassium).
Captopril :
Les études expérimentales indiquent que l'ibuprofène contrecarre l'effet du captopril, à savoir l'augmentation de l'excrétion du sodium.
Corticoïdes :
Risque accru d'ulcération ou d'hémorragie gastro-intestinale (voir rubrique 4.4).
Antiplaquettaires (par ex. clopidogrel et ticlopidine) et inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) :
Risque accru d'hémorragie gastro-intestinale (voir rubrique 4.4). Les AINS ne doivent pas être associés à la ticlopidine en raison du risque d’effet additif sur l'inhibition de la fonction plaquettaire.
Méthotrexate :
Les AINS inhibent la sécrétion tubulaire du méthotrexate et certaines interactions métaboliques peuvent survenir et entraîner la diminution de la clairance du méthotrexate. L'administration d'ibuprofène dans les 24 heures précédant ou suivant l'administration de méthotrexate peut entraîner une élévation des concentrations de méthotrexate et une augmentation de son effet toxique. L'utilisation concomitante d'AINS et de fortes doses de méthotrexate doit donc être évitée.
De même, le risque potentiel d'interactions dans le cadre d’un traitement à faible dose par méthotrexate doit être envisagé, en particulier chez les patients présentant une altération de la fonction rénale. En cas de traitement combiné, la fonction rénale doit être surveillée.
Ciclosporine :
Le risque d'atteinte rénale induite par la ciclosporine augmente en cas d'administration concomitante de certains AINS. On ne peut pas exclure cet effet pour l'association ciclosporine et ibuprofène.
Anticoagulants :
Les AINS peuvent augmenter l’effet des anticoagulants tels que la warfarine (voir rubrique 4.4). En cas de traitement simultané, la surveillance de la coagulation est recommandée.
Sulfamides hypoglycémiants :
Les AINS peuvent augmenter l'effet hypoglycémique des sulfamides hypoglycémiants. En cas de traitement simultané, la surveillance de la glycémie est recommandée.
Tacrolimus :
Risque accru de néphrotoxicité.
Zidovudine :
Certains éléments indiquent un risque accru d’hémarthroses et d'hématomes chez les hémophiles VIH-positifs recevant un traitement concomitant par zidovudine et ibuprofène. Il peut y avoir un risque accru d’hématotoxicité pendant l'utilisation de zidovudine et d'AINS..
Probénécide et sulfinpyrazone :
Les médicaments contenant du probénécide ou de la sulfinpyrazone peuvent retarder l'excrétion de l'ibuprofène.
Quinolones :
Les données chez l'animal indiquent que les AINS peuvent augmenter le risque de convulsions associé aux quinolones. Les patients sous AINS et quinolones peuvent présenter un risque accru de développer des convulsions.
Inhibiteurs du CYP2C9 :
L'administration concomitante d'ibuprofène et d'inhibiteurs du CYP2C9 peut augmenter l'exposition à l'ibuprofène (substrat du CYP2C9). Une étude sur le voriconazole et le fluconazole (inhibiteurs du CYP2C9) a montré une augmentation d'environ 80 à 100 % de l'exposition à l'ibuprofène S(+). Une diminution de la dose d'ibuprofène doit être envisagée en cas d'administration concomitante avec des inhibiteurs puissants du CYP2C9, en particulier en cas d'administration d'ibuprofène à haute dose avec du voriconazole ou du fluconazole.
Mifépristone :
Les AINS, utilisés dans les 8 à 12 jours suivant l’administration de mifépristone, peuvent réduire l’effet de la mifépristone.
Alcool :
L’utilisation d’ibuprofène chez les patients dont la consommation d’alcool est chronique (14 à 20 verres/semaine ou plus) doit être évitée en raison du risque accru d’effets indésirables gastro-intestinaux significatifs, notamment des saignements.
Aminosides :
Les AINS peuvent diminuer l’excrétion des aminosides et augmenter leur toxicité.
Produits à base de plantes :
Le Ginkgo biloba peut potentialiser le risque de saignement associé aux AINS.
4.6. Fertilité, grossesse et allaitement
Grossesse
L’inhibition de la synthèse des prostaglandines pourrait affecter négativement la grossesse et/ou le développement embryonnaire/fœtal. Les données des études épidémiologiques suggèrent un risque accru de fausse-couche, ainsi que de malformation cardiaque et de laparoschisis après l’utilisation d’un inhibiteur de la synthèse des prostaglandines en début de grossesse. Le risque absolu de malformation cardiovasculaire était augmenté de moins de 1 % pour atteindre environ 1,5 %. On pense que le risque augmente avec la dose et la durée du traitement.
Chez l’animal, il a été démontré que l’administration d’un inhibiteur de la synthèse des prostaglandines engendre une augmentation de la perte fœtale pré- et post-implantation et de la mortalité embryo-foetale. En outre, une incidence accrue de diverses malformations, notamment cardiovasculaires, a été décrite chez des animaux traités pas un inhibiteur de la synthèse des prostaglandines au cours de la période d’organogenèse (voir rubrique 5.3).
À partir de la 20ème semaine d’aménorrhée, l’utilisation d’ibuprofène peut provoquer un oligoamnios résultant d’une dysfonction rénale du fœtus. Cet effet peut survenir peu de temps après le début du traitement et est généralement réversible à l’arrêt de celui-ci.
Par ailleurs, des cas de constriction du canal artériel ont été signalés après un traitement durant le deuxième trimestre de la grossesse, cet effet s’étant résorbé dans la plupart des cas après l’arrêt du traitement. Par conséquent, durant le premier et le deuxième trimestre de la grossesse, l’ibuprofène ne doit être administré qu’en cas d’absolue nécessité. Lors d’utilisation d’ibuprofène chez une femme qui tente de concevoir un enfant ou au cours du premier et du deuxième trimestre de la grossesse, la dose doit être la plus faible possible et la durée de traitement aussi courte que possible.
Bien que le traitement par l’ibuprofène intraveineux ne soit indiqué que sur une durée maximale de 3 jours, une surveillance prénatale de l’oligoamnios et de la constriction du canal artériel doit être envisagée après une exposition à l’ibuprofène pendant plusieurs jours à partir de la 20ème semaine d’aménorrhée. Le traitement avec l’ibuprofène doit être interrompu en cas d’oligoamnios ou de constriction du canal artériel.
Au cours du troisième trimestre de la grossesse, il s’agit d’une toxicité de classe de tous les inhibiteurs de la synthèse des prostaglandines qui peut exposer le fœtus à :
· une toxicité cardio-pulmonaire (constriction/fermeture prématuré du canal artériel et hypertension pulmonaire) ;
· un dysfonctionnement rénal (voir ci-dessus) ;
A la fin de la grossesse, la mère et le nouveau-né peuvent être exposés à :
· un risque d'allongement du temps de saignement, un effet antiagrégant plaquettaire susceptible de se manifester même aux doses très faibles ;
· une inhibition des contractions utérines se traduisant par un retard ou une prolongation du travail.
Par conséquent, l’ibuprofène est contre-indiqué au cours du 3ème trimestre de la grossesse (voir rubrique 4.3).
De faibles concentrations d’ibuprofène et de ses métabolites peuvent passer dans le lait maternel. Aucun effet nocif n’ayant à ce jour été observé chez le nourrisson, le traitement à court terme avec des doses plus faibles ne nécessite généralement pas d’interrompre l’allaitement. Il est toutefois recommandé d’interrompre l’allaitement en cas d’utilisation de doses supérieures à 1 200 mg par jour ou en cas d’utilisation sur des périodes plus longues, en raison du potentiel d’inhibition de la synthèse des prostaglandines chez le nouveau-né.
Fertilité
Certaines données suggèrent que les médicaments inhibant la synthèse des cyclo-oxygénases/prostaglandines peuvent entraîner une altération de la fertilité féminine en raison d’un effet sur l'ovulation. Cet effet est réversible à l’arrêt du traitement.
4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines
Les fréquences suivantes sont utilisées pour l'évaluation des effets indésirables :
Très fréquent : ≥ 1/10
Fréquent : ≥ 1/100, < 1/10
Peu fréquent : ≥ 1/1 000, < 1/100
Rare : ≥1/10 000, < 1/1 000
Très rare : < 1/10 000
Fréquence indéterminée : ne peut être estimée sur la base des données disponibles
Les effets indésirables les plus fréquemment observés sont de nature gastro-intestinale. Des ulcères gastroduodénaux et des perforations ou des hémorragies gastro-intestinales parfois fatales peuvent survenir, en particulier chez les patients âgés (voir rubrique 4.4).
Des cas de nausées, de vomissements, de diarrhée, de flatulences, de constipation, de dyspepsie, de douleurs abdominales, de méléna, d’hématémèse, de stomatite ulcéreuse, d’aggravation d'une colite et d'une maladie de Crohn (voir rubrique 4.4) ont été rapportés suite à l'administration. Moins fréquemment, des gastrites ont été observées. Le risque de saignement gastro-intestinal est particulièrement dépendant de la dose et de la durée d'utilisation.
Dans de très rares cas, des réactions d'hypersensibilité sévères ont été rapportées (y compris réactions au site de perfusion, choc anaphylactique), ainsi que des effets indésirables cutanés graves tels que des réactions bulleuses, notamment un syndrome de Stevens-Johnson et une nécrolyse épidermique toxique (syndrome de Lyell), un érythème polymorphe et une alopécie.
Une aggravation d’inflammations liées à une infection (par ex. développement d'une fasciite nécrosante) coïncidant avec l'utilisation d’AINS a été décrite. Il est possible que cet effet soit associé au mécanisme d'action des AINS.
Une photosensibilité, une vascularite allergique et, dans des cas exceptionnels, des infections cutanées sévères et des complications des tissus mous peuvent survenir au cours d'une infection par le virus de la varicelle (voir rubrique 4.4).
Des cas d’œdème, d’hypertension et d’insuffisance cardiaque ont été rapportés en association avec le traitement par AINS.
Les études cliniques suggèrent que l'utilisation d'ibuprofène, en particulier à une dose élevée (2 400 mg/jour) peut être associée à un risque légèrement accru d'événements thrombotiques artériels (par exemple, infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral) (voir rubrique 4.4).
Infections et infestations |
Très rare |
Une aggravation d’inflammations liées à une infection (par ex. développement d'une fasciite nécrosante) coïncidant avec l'utilisation d’AINS a été décrite. Il est possible que cet effet soit associé au mécanisme d'action des AINS. |
Affections hématologiques et du système lymphatique |
Très rare |
Troubles hématopoïétiques (anémie, agranulocytose, leucopénie, thrombopénie et pancytopénie). Les premiers symptômes sont les suivants : fièvre, mal de gorge, plaies buccales superficielles, symptômes pseudo-grippaux, fatigue sévère, épistaxis et saignement cutané. |
Affections du système immunitaire |
Peu fréquent |
Réactions d'hypersensibilité avec éruptions cutanées et démangeaisons, ainsi que crises d'asthme (éventuellement accompagnées d'une chute de la tension artérielle) |
Très rare |
Lupus érythémateux disséminé, réactions d'hypersensibilité sévères, œdème du visage, gonflement de la langue, gonflement de l'intérieur du larynx avec constriction des voies respiratoires, difficulté à respirer, palpitations, hypotension et choc menaçant le pronostic vital. |
|
Affections psychiatriques |
Peu fréquent |
Anxiété, agitation. |
Rare |
Réactions psychotiques, nervosité, irritabilité, confusion ou désorientation et dépression. |
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Affections du système nerveux |
Très fréquent |
Fatigue ou insomnie, céphalées, étourdissements. |
Peu fréquent |
Insomnie, agitation, irritabilité ou fatigue |
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Très rare |
Méningite aseptique (raideur de la nuque, céphalées, nausées, vomissements, fièvre ou confusion). Les patients présentant des affections auto-immunes (LED, connectivite mixte) semblent prédisposés. |
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Affections oculaires |
Peu fréquent |
Troubles visuels. |
Rare |
Amblyopie toxique réversible. |
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Affections de l'oreille et du labyrinthe |
Fréquent |
Vertiges. |
Peu fréquent |
Acouphène. |
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Rare |
Troubles de l'audition. |
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Affections cardiaques |
Très rare |
Palpitations, insuffisance cardiaque, infarctus du myocarde. |
Fréquence indéterminée |
Syndrome de Kounis |
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Affections vasculaires |
Très rare |
Hypertension artérielle. |
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales |
Très rare |
Asthme, bronchospasme, dyspnée et respiration sifflante. |
Affections gastro-intestinales |
Très fréquent |
Pyrosis, douleurs abdominales, nausées, vomissements, flatulences, diarrhée, constipation et légers saignements gastro-intestinaux pouvant causer une anémie dans des cas exceptionnels. |
Fréquent |
Ulcères gastro-intestinaux, s'accompagnant potentiellement d'un saignement et d'une perforation. Stomatite ulcéreuse, aggravation d'une colite et d'une maladie de Crohn. |
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Peu fréquent |
Gastrite. |
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Rare |
Sténose œsophagienne, aggravation d'une maladie diverticulaire, colite hémorragique non spécifique. Les saignements gastro-intestinaux peuvent entraîner une anémie et une hématémèse. |
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Très rare |
Œsophagite, pancréatite, formation d’une sténose intestinale de type diaphragme. |
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Affections hépatobiliaires |
Rare |
Ictère, dysfonctionnement hépatique, lésion hépatique, en particulier dans le cadre d'un traitement à long terme, hépatite aiguë. |
Fréquence indéterminée |
Insuffisance hépatique. |
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Affections de la peau et du tissu sous-cutané |
Fréquent |
Éruption cutanée. |
Peu fréquent |
Urticaire, prurit, purpura (y compris purpura allergique), éruption cutanée. |
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Très rare |
Réactions indésirables cutanées sévères (SCAR) (y compris érythème polymorphe, dermatite exfoliative, syndrome de Steven-Johnson et nécrolyse épidermique toxique), alopécie. Réactions de photosensibilité et vascularite allergique. Dans des cas exceptionnels, infections cutanées sévères et complications des tissus mous au cours d'une infection par le virus de la varicelle (voir également « Infections et infestations »). |
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Fréquence indéterminée |
Réaction d’hypersensibilité médicamenteuse avec éosinophilie et symptômes systémiques (DRESS ou syndrome d’hypersensibilité), pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG) |
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Affections musculo-squelettiques et systémiques |
Rare |
Raideur de la nuque. |
Affections du rein et des voies urinaires |
Peu fréquent |
Diminution de l'excrétion urinaire et formation d’œdèmes, en particulier chez les patients présentant une hypertension artérielle ou une insuffisance rénale, syndrome néphrotique, néphrite interstitielle éventuellement accompagnée d'une insuffisance rénale aiguë. |
Rare |
Lésions du tissu rénal (nécrose papillaire), en particulier dans le cadre d'un traitement à long terme, augmentation des taux d'acide urique dans le sang. |
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Troubles généraux et anomalies au site d’administration |
Fréquent |
Douleur et sensation de brûlure au site d'administration. |
Fréquence indéterminée |
Réactions au site d'injection, notamment gonflement, hématome ou saignement. |
Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet : https://signalement.social-sante.gouv.fr/.
Symptômes
Les troubles du système nerveux central comprennent céphalées, confusion, nystagmus, acouphènes, vertiges, étourdissements, perte de connaissance, convulsions (principalement chez les enfants) et ataxie. Les symptômes d’un surdosage peuvent également inclure des douleurs abdominales, des nausées et des vomissements. Une hémorragie gastro-intestinale, ainsi que des troubles du fonctionnement du foie et des reins, sont également possibles. Il peut également y avoir une hypotension, une hyperkaliémie, une hypothermie, une dépression respiratoire et une cyanose.
Lors d’une grave intoxication, une acidose métabolique peut se produire.
Traitement
Le traitement est symptomatique et il n'existe aucun antidote spécifique.
Les possibilités thérapeutiques pour le traitement d'une intoxication dépendent de l'étendue, du niveau et des symptômes cliniques, conformément aux pratiques habituelles des soins intensifs.
5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
5.1. Propriétés pharmacodynamiques
L’ibuprofène est un médicament anti-inflammatoire non stéroïdien dont l'efficacité a été démontrée dans les modèles animaux conventionnels expérimentaux d’inflammation ; elle est probablement due à l'inhibition de la synthèse des prostaglandines. Chez l'homme, l’ibuprofène a un effet antipyrétique. Il réduit également la douleur associée à l’inflammation et l’œdème. De plus, l’ibuprofène inhibe de façon réversible l'agrégation plaquettaire induite par l'ADP (adénosine diphosphate) et le collagène.
Les données expérimentales suggèrent que l'ibuprofène inhibe de façon compétitive l'effet de l’acide acétylsalicylique à faible dose sur l'agrégation plaquettaire en cas d'administration concomitante. Quelques études pharmacodynamiques montrent qu'en cas de prise de doses uniques d'ibuprofène 400 mg dans les 8 heures précédant ou dans les 30 minutes suivant l'administration d'acide acétylsalicylique à libération immédiate (81 mg), une diminution de l'effet de l'acide acétylsalicylique sur la formation du thromboxane ou sur l'agrégation plaquettaire se produit. Bien qu'il existe des incertitudes quant à l'extrapolation de ces données en pratique clinique, la possibilité qu'une utilisation d'ibuprofène régulière, à long terme, puisse réduire l’effet cardioprotecteur de l'acide acétylsalicylique à faible dose ne peut pas être exclue. Aucun effet cliniquement pertinent n'est considéré comme probable dans le cadre d'une utilisation occasionnelle d’ibuprofène (voir rubrique 4.5).
5.2. Propriétés pharmacocinétiques
La solution étant administrée par voie intraveineuse, il n'y a pas de processus d'absorption et la biodisponibilité de l’ibuprofène est de 100%.
Chez l'homme, après une administration d'ibuprofène par voie intraveineuse, la concentration sérique maximale (Cmax) de l’énantiomère S (actif) et de l’énantiomère R est atteinte en 40 minutes environ, avec une perfusion de 30 minutes.
Distribution
Le volume de distribution estimé est compris entre 0,11 et 0,21 l/kg.
L'ibuprofène est fortement lié aux protéines plasmatiques, en particulier l'albumine.
Biotransformation
L'ibuprofène est métabolisé dans le foie en deux métabolites inactifs qui, avec l'ibuprofène non métabolisé, sont excrétés par le rein, soit sous forme inchangée soit sous forme de conjugués.
Après une administration par voie orale, l’ibuprofène est partiellement absorbé dans l’estomac puis en totalité dans l’intestin grêle. Après la métabolisation hépatique (hydroxylation, carboxylation), les métabolites pharmacologiquement inactifs sont totalement éliminés, principalement par voie rénale (90 %), mais également avec la bile.
Élimination
L'excrétion par voie rénale est rapide et totale. La demi-vie d’élimination est de 2 heures environ.
Linéarité/non-linéarité
L’ibuprofène présente une linéarité au niveau de l'aire sous la courbe concentration plasmatique-temps après une administration unique d'ibuprofène (dose comprise entre 200 et 800 mg).
Relations pharmacocinétique/pharmacodynamique
Il existe une corrélation entre les taux plasmatiques d'ibuprofène, ses propriétés pharmacodynamiques et son profil de sécurité global. Après une administration par voie intraveineuse et orale, la pharmacocinétique de l'ibuprofène est stéréosélective.
Le mécanisme d'action et la pharmacologie de l'ibuprofène par voie intraveineuse sont similaires à ceux de l'ibuprofène par voie orale.
Insuffisance rénale
Chez les patients atteints d'insuffisance rénale légère, une augmentation du taux d’ibuprofène (S) non lié, des valeurs d’ASC plus élevées pour l’ibuprofène (S) et une augmentation des ratios d’ASC pour les énantiomères (S/R) ont été rapportées par rapport aux témoins sains.
Chez les patients atteints d'insuffisance rénale au stade terminal et dialysés, la fraction libre moyenne d'ibuprofène était d'environ 3 %, contre environ 1 % chez les volontaires sains. Une altération sévère de la fonction rénale peut entraîner une accumulation des métabolites de l'ibuprofène. Le degré de significativité de cet effet est inconnu. Les métabolites peuvent être éliminés par hémodialyse (voir rubriques 4.3 et 4.4).
Insuffisance hépatique
Chez les patients cirrhotiques atteints d'une insuffisance hépatique modérée (score de Child Pugh compris entre 6 et 10) et traités par ibuprofène racémique, une demi-vie en moyenne deux fois plus longue a été observée et le ratio d’ASC pour les énantiomères (S/R) était significativement inférieur par rapport aux témoins sains, suggérant une altération de l'inversion métabolique de l’ibuprofène (R) en énantiomère (S) actif (voir rubriques 4.3 et 4.4).
5.3. Données de sécurité préclinique
L'ibuprofène a entraîné une inhibition de l'ovulation chez le lapin et une altération de l'implantation chez diverses espèces animales (lapins, rats, souris). Les études expérimentales réalisées chez le rat et le lapin ont montré que l'ibuprofène traverse la barrière placentaire. Après l'administration de doses toxiques pour la mère, une incidence accrue de malformations (communication interventriculaire) a été observée chez la progéniture des rats.
3 ans
D'un point de vue microbiologique, le produit doit être utilisé immédiatement après ouverture.
6.4. Précautions particulières de conservation
Ce médicament ne nécessite pas de précautions particulières de conservation.
Pour les conditions de conservation du médicament après première ouverture, voir la rubrique 6.3.
6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur
100 ml en poche ECOFLAC (PolyEthylène Basse Densité) en boîtes de 10 et de 20 poches.
Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.
6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation
Ce médicament doit être administré sous la forme d'une dose unique. Toute solution non utilisée doit être éliminée. Avant l'administration, la solution doit être examinée visuellement afin de vérifier qu'elle est limpide et incolore à jaune pâle. En cas de présence de particules, la solution ne doit pas être utilisée.
Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.
7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
CARL-BRAUN-STRASSE 1
34212 MELSUNGEN
ALLEMAGNE
8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
· 34009 550 560 5 8 : Poche ECOFLAC (PEBD) de 100 mL. Boîte de 10 poches
· 34009 550 560 6 5 : Poche ECOFLAC (PEBD) de 100 mL. Boîte de 20 poches
9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
Sans objet.
12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES
Liste II
Médicament réservé à l’usage hospitalier.
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